Les activités académiques à l’Université d’Abomey-Calavi (Uac) sont toujours paralysées malgré toutes les tentatives du Vice premier ministre chargé de l’enseignement supérieur pour trouver un modus vivendi entre les autorités rectorales et les trois syndicats des étudiants. C’est dans cet imbroglio que vient de s’inviter l’actuel maire d’Abomey-Calavi.
Quelle mouche a donc bien pu piquer Patrice Hounsou-Guèdè pour qu’il se décide à jouer les conciliateurs entre le rectorat de l’Université d’Abomey Calavi (Uac) et les trois syndicats des étudiants ? Quoi qu’il en soit, le maire d’Abomey-Calavi a eu hier une séance de conciliation entre ces deux protagonistes. Or la crise qui prévaut actuellement sur le campus de l’Uac est avant tout académique. Patrice Hounsou-Guèdè n’est lui qu’une autorité administrative et notamment la première autorité de la ville où est implantée cette université. En se mêlant donc à cette bisbille entre le rectorat et les étudiants, c’est à croire que cette querelle est un différend politique alors que ce n’est pas le cas. Les trois syndicats des étudiants réclamant l’annulation de la mesure supprimant la session de rattrapage pour les étudiants de la Faculté des lettres, arts et sciences humaines (Flash). François Abiola, Vice premier chargé de l’enseignement supérieur a tenté à plusieurs reprises ces dernières semaines de trouver une solution pouvant permettre le redémarrage des activités académiques qui sont suspendues actuellement à l’Uac. Mais il s’est heurté à l’intransigeance des parties en conflit. Même le rectorat ne s’est pas senti dans l’obligation de prendre en compte sa demande relative à l’organisation de la session de rattrapage pour les étudiants de la Flash. Après sa rupture avec la mouvance présidentielle Patrice Hounsou-Guèdè n’est plus dans les bonnes grâces du pouvoir actuel. En tentant donc cette médiation à l’Uac, il a peut-être aussi fait un calcul politique. S’il réussissait éventuellement à trouver une solution à cette crise, il n’hésiterait pas à s’en attribuer le mérite et à en faire un argument dans la perspective de la bataille qui s’annonce pour le contrôle de la mairie d’Abomey-Calavi. En effet, il se présentera fièrement comme le fils du terroir qui maitrise mieux que les autorités centrales les réalités de sa commune.
Bernado Mariano Houenoussi