Les membres du gouvernement se sont réunis en séminaire gouvernemental le mardi 27 août 2013 sous la présidence effective du président de la République, chef de l’Etat, chef du gouvernement.
Le séminaire gouvernemental a connu également la participation des membres du cabinet du président de la République, des préfets des départements, des maires des communes, des directeurs et cadres techniques du ministère de l’Economie et des Finances et du ministère de la Microfinance, de l’Emploi des Jeunes et des Femmes et des représentants de l’Organe consultatif de la jeunesse.
L’ordre du jour du séminaire gouvernemental a été essentiellement consacré à l’examen approfondi des mesures concrètes et visibles à prendre pour la promotion de l’emploi au Bénin, mesures contenues dans le document élaboré et présenté par le Comité mis sur pied à cet effet.
La question de la résorption du chômage des jeunes se présente aujourd’hui comme l’un des grands défis du millénaire et fait l’objet de profondes réflexions et discussions au sein de toutes les instances nationales, régionales, continentales et internationales.
A cette question lancinante de l’emploi des jeunes, les pouvoirs publics sont appelés à apporter des réponses concrètes, urgentes et visibles qui donnent de l’espoir à la jeunesse.
Ainsi se justifie ce séminaire gouvernemental qui vise d’une part, à faire de l’emploi des jeunes, une question prioritaire, et d’autre part, à identifier les mesures de court, moyen et long termes assorties d’actions à impact rapide susceptibles de valoriser la jeunesse béninoise confrontée au sous-emploi et à l’emploi précaire et informel.
De la présentation du document,
il ressort que le diagnostic réalisé sur le marché du travail au Bénin montre que :
- le sous-emploi reste la question la plus préoccupante ; en effet, le taux de chômage calculé selon la méthodologie du BIT universellement reconnue, est de l’ordre de 2,6% pendant que celui du sous-emploi dépasse 52,8% au niveau national ;
- des interventions publiques sur la période 2008-2013 ont permis de dénombrer de nombreux emplois permanents et précaires à travers notamment l’ANPE, le FNPEEJ et autres initiatives. Mais il est relevé que cet état des lieux présenté dans le rapport reste à améliorer pour intégrer le caractère transversal de l’emploi afin de prendre en compte d’autres nombreuses initiatives et actions de l’Etat durant la période. Il s’agit notamment du Fonds national de la Microfinance, des différents projets à haute intensité de main d’œuvre (HIMO) notamment dans le cadre des nombreuses infrastructures, des différentes initiatives d’installation de jeunes sur divers périmètres agricoles aménagés. Ce constat soulève la problématique de la mise en place d’un cadre performant de suivi évaluation des données sur l’emploi.
L’enjeu majeur que constitue la lutte contre le chômage et le sous-emploi incite à opérer plusieurs réformes à savoir :
- une mobilisation nationale contre le fléau du chômage ;
l’abandon de la mentalité du fonctionnariat ;
- la réorientation de la pensée économique pour montrer qu’il n’y a pas de sot métier ;
- la création de conditions favorables à l’accès au droit à l’emploi ;
- la mobilisation de financements innovants pour la création des emplois ;
- la réorientation radicale du système éducatif actuel vers une professionnalisation accrue ;
- la réforme de l’administration publique pour être au service du citoyen et de l’entreprise ;
- le positionnement des jeunes sans emploi sur les pôles créateurs de richesse (agriculture, artisanat, etc.) ;
- la relecture du plan national pour l’emploi.
Le défi est de combattre chez les jeunes, l’oisiveté et le chômage à l’origine de la criminalité, de la consommation de stupéfiants, sources d’insécurité.
L’examen de ce dossier a conduit à la mise en place d’un comité interministériel pour identifier les actions concrètes et visibles et établir une feuille de route avec un chronogramme précis en vue de réduire le chômage chez les jeunes.
- une relecture de l’analyse diagnostic pour approfondir les données et proposer un mécanisme fiable d’évaluation des emplois créés ;
- l’élaboration d’un plan d’urgence qui épouse la philosophie de la Politique nationale de l’Emploi en cohérence avec les grandes orientations du gouvernement sur la question ;
- la valorisation des deux niches d’emplois que constituent l’agriculture et l’artisanat ;
- la prise en compte de la dimension technologique de l’emploi et de la disponibilité des facteurs de production que sont notamment l’énergie, l’eau, le foncier ;
- la distinction des mesures en les regroupant (mesures d’ordre institutionnel, environnemental, mesures de valorisation des professions et des métiers, mesures de reconversion) ;
- la mise en exergue de la problématique du sous-emploi plutôt que celle du chômage au regard des données statistiques sur ces deux indicateurs ;
- la réflexion sur l’organisation des corps de métiers au Bénin ;
- le lien entre l’université et l’entreprise.
Fait à Cotonou le mardi 27 août 2013
La secrétaire générale adjointe du gouvernement,
Clémentine A. Agbomadokan...