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La part de vérité de Lazare Gnonlonfin sur le dossier Epine dorsale
Publié le lundi 20 juillet 2015  |  24 heures au Bénin
Lancement
© AFP par BOUREIMA HAMA
Lancement officiel de la construction du chemin de fer reliant la capitale du Niger(Niamey) à la capitale du Bénin (Cotonou)
Le Niger veut s’offrir d’ici à deux ans un accès à la mer via un chemin de fer reliant Niamey au port béninois de Cotonou, où est acheminé par la route l’essentiel de son fret.




Lazare Gnonlonfin, technicien du groupe Pétrolin est monté au créneau ce dimanche pour exprimer toute sa déception par rapport aux conditions dans lesquelles le projet de réhabilitation et de l’extension du chemin de fer Cotonou-Niamey est réalisé, un projet duquel le groupe Pétrolin est écarté malgré qu’il en soit l’adjudicataire.

Le train sifflera t-il effectivement de nouveau au Bénin ? La question reste entière dans la mesure où le groupe Pétrolin qui a la paternité du projet de réhabilitation et d’extension du chemin de fer Cotonou-Niamey a saisi les juridictions compétentes pour se faire justice. Il dénonce la mauvaise foi du partenaire public qui s’est autorisé à donner le marché de la réhabilitation et de l’extension du chemin de fer Cotonou-Niamey au groupe Bolloré dont la convention de concession sera signée le 21 juillet à Paris entre la partie béninoise et le groupe Bolloré en violation flagrant du principe d’appel d’offre.

Intervenant dans l’émission “Zone Franche” de la chaine de télévision Canal3 Bénin ce Dimanche, l’expert du groupe Pétrolin, Lazare Gnonlonfin, condamne la volonté du pouvoir de priver le groupe Pétrolin du compatriote Samuel Dossou de la réalisation de ce projet dont il a pourtant gagné l’avis d’appel d’offre.
Selon lui, le projet Epine dorsale pour le développement du Bénin qui comporte la construction d’un port en eau profonde à Sèmè, la construction port sec à Parakou et la réhabilitation des chemins de fer est un projet du groupe Pétrolin. “Il a été conçu pour être intégré”, a-t-il expliqué. Le dossier d’appel d’offre lancé par les gouvernements béninois et nigérien a été gagné par le groupe Petrolin. Mais aussi curieux que cela puisse paraître, dénonce l’invité de Canal3 Bénin, le partenaire public a non seulement refusé de signer la convention de concession avec le groupe Pétrolin, mais surtout use de subterfuges pour céder la mise en oeuvre de ce projet au groupe Bolloré. Malgré la non signature de la convention a-t-il précisé, le groupe Petrolin a pris d’énormes risques pour la construction du port sec de Parakou et la réalisation des études de faisabilité de la construction d’un porte en eau profonde dans la commune de Sèmè-Podji. Il s’inscrit en faux contre les allégations faisant état de ce que le groupe Petrolin reste partenaire du projet.

Dans ses explications il ressort que son groupe n’a jamais été associé à la prise de décision Concernant la mise en oeuvre du projet. “Tout se fait comme Petrolin est écarté de la réalisation de ce projet alors qu’entre temps, Bolloré avait été choisi comme partenaire stratégique”, a t-il affirmé.

Selon lui, il y a beaucoup de contre vérités dans ce dossier. “Les courriers envoyés au gouvernement pour avoir de plus amples explications sont restés sans suite. Alors le groupe Petrolin a décidé de saisir la justice pour voir clair dans ce dossier”, a t-il fait observer. Pour M. Gnonlonfin, il suffisait que la convention de concession soit signée pour que le projet soit mis en oeuvre. Un projet dans lequel le groupe Petrolin a accordé la part belle au volet social qui prend en compte le paiement des arriérés de salaries aux cheminots, le réajustement de la situation des retraités de l’OCBN et l’ouverture de l’actionnarat au personnel de ladite structure.
A en croire Lazare Gnonlonfin, le groupe Pétrolin reste ouvert aux négociations. Mais, a-t-il averti, si le partenaire public s’entête à signer la convention de concession avec le groupe Bolloré, la procédure judiciaire ira jusqu’au bout.
Par ailleurs, l’expert du groupe Pétrolin a dénoncé la qualité des services proposés au Bénin par le groupe Bolloré. Pour lui, ce qui a été proposé par le groupe Bolloré n’est pas ce qui doit être en 2015. Aujourd’hui, a-t-il précisé, en matière de rails, c’est l’écartement standart qui est requis au lieu d’écartement métrique que propose Bolloré. Selon lui, c’est un écartement en matière des chemins de fer d’une autre époque. “Je ne comprends pas comment le Bénin a pu accepter une chose du genre”, s’est-il demandé.

Laureinda SONON
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