Les cheminots béninois réunis au sein de l’inter-syndicat des travailleurs de l’OCBN ont battu le macadam, hier mardi 21 juillet à Cotonou. Au centre de leurs revendications, la célérité dans le dossier de signature de la convention de cession de l’exploitation du chemin de fer pour sauver leurs emplois.
Une horde de cheminots est descendue hier dans les rues de Cotonou scandant des slogans favorables au projet de rénovation de la voie ferrée du Groupe Bolloré. Arpentant les rues de la ville avec des banderoles aux effigies de la relance du secteur ferroviaire, le cortège a marqué un arrêt au ministère des Travaux publics et des Transports où une motion a été lue et transmise aux autorités. Dans leur déclaration, l’inter-syndicat des travailleurs de l’Ex-OCBN a marqué son adhésion aux INVESTISSEMENTS annoncés par le Groupe Bolloré pour financer le projet de la boucle ferroviaire. Ceux-là qui ont payé un lourd tribut dans le déclin du trafic ferroviaire national voient en la création de Bénirail et la reconstruction de la voie ferrée, une réelle opportunité de relance du chemin de fer au Bénin. «Nous, cheminots, demandons aux Etats parties à la convention, d’accélérer le processus de sa signature », ont-ils affirmé. En soutenant un tel projet, les membres de l’inter-syndicat des travailleurs de l’ex-OCBN ont insisté sur des préoccupations qui leur tiennent à cœur, à savoir le préfinancement par le partenaire stratégique du règlement des dettes sociales de la défunte OCBN, le reversement de l’ensemble du personnel de l’OCBN dans la nouvelle société ainsi que la prise de participation des travailleurs dans la nouvelle société.
Outil de développement
Le soutien des cheminots au projet, disent-ils, découle notamment de l’impact positif qu’il va induire sur le secteur des transports béninois, convaincu que le chemin de fer est un réel outil de développement et d’expansion économique. «Sa réussite contribuera à décongestionner le port de Cotonou, la circulation sur les principales voies d’accès à la ville de Cotonou, et à assurer une meilleure fluidité du trafic routier et une longévité du revêtement routier», soutiennent-ils. Pour eux, il est nécessaire que cette réforme de dernière chance qui s’opère au niveau du chemin de fer béninois se déroule dans un climat politique et social apaisé. Aussi, fustigent-ils «les tapages médiatiques orchestrés ces derniers jours», dans le but d’empêcher l’évolution du processus devant conduire à la signature de la convention de concession de la réhabilitation, de la construction et de l’exploitation du chemin de fer reliant Cotonou à Niamey.
Partenaire stratégique du projet de relance du chemin de fer Cotonou-Niamey, le groupe Bolloré détient 40% du capital de Bénirail, la nouvelle société créée sous les cendres de l’Organisation commune Bénin-Niger (OCBN). Les INVESTISSEMENTS annoncés par Bolloré ont démarré avec les travaux de réhabilitation de la voie ferrée Cotonou-Parakou pour un montant total de plus d’un milliard d’euros, soit près de 700 milliards F CFA.
«Ceux qui mènent ce tapage ne semblent pas se soucier de la situation des travailleurs de l’OCBN qui végètent dans une misère ambiante avec dix-neuf mois d’arriérés de salaire, sans prise en charge sanitaire, contraints de s’éloigner provisoirement de leurs épouses et des enfants déjà déscolarisés», concluent-ils.
Gnona AFANGBEDJI