Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aCotonou.com NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Pascal Irénée Koupaki : la force tranquille
Publié le jeudi 23 juillet 2015  |  La Presse du Jour
Iréné
© La Nouvelle Tribune par DR
Iréné Koukpaki, Premier ministre




Qui veut aller loin ménage sa monture nous prévient l’adage populaire. J’ajouterais volontiers ‘’et met un pied devant l’autre, seulement après s’être assuré qu’il a bien pris appui sur le premier’’ Lorsque l’on anticipe la lourde responsabilité qu’est la conduite de tout un peuple, l’on ne peut faire les choses dans la précipitation de l’euphorie, suis-je tenté de répondre à ceux qui auraient voulu que PIK dévoile ses intentions tôt comme tant d’autres et, aussi, à ceux qui commencent à lancer des coups de boutoir contre sa Nouvelle Conscience.

La période électorale et la loi

Aux termes de la loi, la campagne électorale pour l’élection présidentielle, n’a pas encore débuté, et nous en sommes encore bien éloignés. Nous avions déjà déploré, en d’autres occasions, le fait que le code électoral n’ait pas établi la différence entre la manifestation publique de l’intention de déposer sa candidature et le dépôt officiel et effectif de candidature qui, du reste, ne ‘’devrait intervenir que quarante jours au moins avant le premier tour du scrutin’’. L’avantage discursif de cette dissociation aurait été de déterminer, nettement, la période de pré-campagne électorale ainsi que les règles de conduite devant la régir. Car, en dehors des réunions électorales prévues par le code électoral, au demeurant, avec des conditions d’encadrement bien précises, et qui ont pour but de permettre aux candidats de vulgariser leur programme politique ou leur projet de société, aucune disposition ne règlemente les interventions publiques, notamment radiotélévisées, des candidats potentiels, au cours de la période dite de pré-campagne. En l’état actuel des choses, la loi ne fixe donc pas la date à partir de laquelle les prétendants peuvent dévoiler leurs ambitions aux fonctions de Chef d’Etat et faire conséquemment leurs déclarations et leurs discours politiques dans ce cadre, en toute légalité. L’on devrait ajouter à cet état de chose que la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication se met en marge de cette période et n’entre pas en scène en amont de la campagne électorale proprement dite, pour contrôler, le cas échéant, les démarches et les interventions des candidats, avant le dépôt officiel de leur candidature. Cette situation entraine toutes sortes de dérives. Un peu d’ordre et de rigueur de la part du législateur au cours de cette période mi-figue mi-raisin et non moins sibylline, seraient les bienvenus, autrement à quoi assistons-nous ?

Les dérives politiques subséquentes
aux insuffisances de la loi

En raison des insuffisances de la loi, chaque prétendant aux fonctions de Magistrat suprême, annonce au public sa candidature, tambour battant, quand bon lui semble et déclare ce qui lui chante sans se soucier des répercussions éventuelles sur les concurrents et des dégâts collatéraux qu’elles peuvent entrainer. Ainsi, des aspirants à ce poste se sont empressés de dévoiler leurs intentions un an, déjà, avec pour stratégie d’occuper le terrain, les premiers, nous plongeant de ce fait, prématurément, dans la fièvre électorale sans boussole et avec toutes ses dérives. D’autres non satisfaits d’agir ainsi, se donnent, eux-mêmes ou par émissaires interposés, la liberté de porter des jugements critiques et de discourir sur les candidats potentiels. D’autres encore, se faisant héraut, viennent nous annoncer sur les antennes de la télévision, en toute autorité et assurance, la candidature à la fonction présidentielle de telle ou telle personnalité. Comble de dérive, certains entreprennent d’encombrer l’esprit des populations avec des théories à eux, afférentes aux conditions d’accès à la présidence de la république, se permettant d’ajouter, à loisir, ce qu’opportuniste leur semble, aux dispositions du code électoral. Tout cela à la barbe de la Haac dont il n’est pas déraisonnable de souhaiter l’extension de la mission, à cette période de pré-campagne électorale, alors bien déterminée, en amont de la campagne électorale proprement dite qui, au demeurant, ne dure que quinze jours. Il ne me parait pas atypique de raisonner ainsi, tout simplement en raison du fait que c’est au cours de cette longue période trouble de pré-campagne que l’on conditionne, sans en donner l’air, l’esprit des électeurs et que l’on influence leur décision par anticipation.
Des candidats à la fonction présidentielle ont laissé entendre que le fait de n’avoir pas un parti ou de ne pas y être affilié constitue un handicap majeur et que l’on ne saurait envisager une candidature à la présidence de la République dans cette condition. J’ai aussi entendu dire que le potentiel candidat Irénée Pascal Koupaki avait maille à partir avec la divulgation de sa philosophie, la Nouvelle Conscience, incarnée dans ses livres bleus et que cette dernière plombait, en fait, sa pré-campagne. Autant de conjectures à balayer d’un revers de main, sans préjudice, toutefois, de mes respects pour ceux qui s’y livrent.

Koupaki dans ses œuvres et à son rythme :
la force tranquille

Lorsque l’on veut diriger, de manière responsable, un pays comme le nôtre qui baigne dans un contexte de déchéance des valeurs citoyennes et une flopée de scandales financiers, un leader national ne peut faire comme si de rien n’était et continuer de bâtir sur de la pourriture en la pourrissant un peu plus lui-même. Lorsqu’ainsi un candidat virtuel, quand bien même concurrent, prend ses responsabilités et décide de s’engager dans la difficile voie de l’assainissement des mœurs et de la restauration des valeurs citoyennes, comme préalable à la gestion des affaires publiques, il convient de lui en savoir gré, honnêtement. La Nouvelle conscience devrait concerner, ensemble, tous les Béninois et tous les partis politiques ; elle a vocation à planer au-dessus d’eux. C’est une affaire d’urgence citoyenne, tout simplement.
Affirmer que le promoteur de cette Nouvelle Conscience ne saurait briguer les fonctions de Magistrat Suprême, en raison du fait qu’il n’a pas de parti politique ou qu’il n’en ressort point, c’est déjà prendre des libertés avec notre propre histoire politique qu’il n’est guère besoin de rappeler ici ; elle infirme, sans appel, une telle assertion qui, du reste ne résiste pas à l’analyse. Tenir et alimenter de tels propos devant le grand public, c’est en ajouter, un peu plus à la pourriture. C’est en ajouter parce que l’on injecte, pour seule convenance politique circonstancielle, une fausse idée dans les esprits. Le rôle de tout leader vise, intrinsèquement, à tirer le peuple vers le haut et à l’éduquer en toute honnêteté. Toutefois, si pour une raison ou une autre, un aspirant au leadership national ne pouvait dire la vérité sur son concurrent, alors la sagesse lui conseille de ne rien dire. Il est vrai que, traditionnellement, un candidat aux fonctions de Chef d’Etat est porté par un parti politique. Mais, il est maintenant temps d’aider le peuple à comprendre la différence entre les élections de proximité qui se font à la base et celle, à caractère national qu’est l’élection à la présidence de la République. Le Président de la république, c’est le Président de tous les Béninois ; ce n’est pas le Président d’un parti ou d’une alliance de partis politiques, aussi la fonction ne peut-elle requérir une nécessaire appartenance à ces formations ; d’autant que, sous nos cieux, elles ne sont animées d’aucune idéologie à laquelle l’on pourrait comprendre que l’électeur cherche à se conformer. En tout état de cause, et aussi à toutes fins utiles, je voudrais attirer l’attention de ceux qui professent l’attelage candidature présidentielle-parti politique, qu’ils ont manqué de se référer au code électoral qui définit, on ne peut plus explicitement, en son article 340, qui ne peut être éligible aux fonctions de Président de la République. Le droit d’élire un Président de la république, un Chef d’Etat à qui le citoyen se remet, appartient, tout autant avant qu’après tout, à ce dernier et non à un parti politique ; et ce serait un travers dangereux pour notre démocratie s’il en était autrement. Un leader qui se veut national ne devrait s’inféoder, dans ses décisions, à aucun parti politique, même s’il en a un. Seul l’intérêt national qui, malencontreusement, diverge, des fois, des considérations partisanes, devrait prévaloir et l’animer, le mettant ainsi, précisément, au-dessus des partis politiques. Ces éclaircissements devraient clore le débat qui vise à jeter le trouble dans l’esprit de l’électeur et à orienter sa décision, insidieusement. Je ne serai pas complet si je ne rappelais pas, pour la gouverne de ceux qui pourraient en avoir besoin, que Pascal Irénée Koupaki a été chef de parti et qu’il a une expérience suffisante de la chose politique, outre celle, inestimable, qu’il a acquise dans la gestion effective des affaires d’Etat.
Par ailleurs, notre pays est tellement embourbé dans les non valeurs qu’il n’est plus possible de le diriger sans se fixer une ligne de conduite, sans une philosophie politique dont le Chef de l’Etat devrait être tributaire. C’est pourquoi Monsieur Koupaki a introduit la Nouvelle Conscience et qu’il a parcouru tout le Benin pour la prôner. Il n’a pas attendu la période de pré-campagne pour le faire. PIK vise à asseoir sa crédibilité sur des bases vertueuses et saines. Il veut semer un plant dans chaque cœur comme il est allé planter, à titre de symbole, les arbres de la Nouvelle Conscience à Cotiakou sur le toit de notre pays, dans l’extrême nord-ouest. Mais, ainsi que nous l’avons déjà écrit, l’on ne peut attendre des arbres de la Nouvelle Conscience, qu’ils portent des fruits immédiatement. L’essentiel était d’avoir le courage et l’abnégation de les planter tout en sachant, pertinemment, que l’on ne pourra cueillir ses fruits, demain. C’est ce que devraient comprendre ceux qui estiment, à tort, que Monsieur Koupaki a maille à partir avec sa pré-campagne, parce que la Nouvelle Conscience ne porte pas encore ses fruits. Au demeurant, ils se trompent dans leur jugement parce que la Nouvelle Conscience fait son petit bonhomme de chemin, elle avance, à pas comptés certes, mais elle gagne les esprits.
Seul, a compté jusqu’alors, l’accession au pouvoir à tout prix sans égard aux considérations morales qui l’entourent et qui sont, à n’en pas douter, le gage d’une bonne gouvernance. Pour Koupaki et l’ensemble de l’équipe qui l’accompagne dans la préparation de sa déclaration de candidature, l’essentiel ce n’est point d’accéder au pouvoir coûte que coûte et de s’y accrocher contre vents et marées. L’important c’est d’y accéder sur une base saine et, en rien pareil qu’avant, et de donner, sans faille, le bon exemple depuis le sommet de l’Etat ainsi que le prescrit la Nouvelle Conscience.
De mémoire de citoyen et d’observateur de la scène politique de mon pays, depuis son accession à la souveraineté nationale, il ne me souvient pas avoir jamais connu d’ homme d’Etat qui soit venu au pouvoir, en se fondant sur une idéologie conçue en toute sérénité et toute expérience, après un exercice effectif de la gestion des affaires d’Etat ; c’est donc une première qu’il convient de saluer. Marques de savoir-faire, de méthode et aussi de pondération que l’on est en droit d’attendre d’un Chef d’Etat qui se veut réformateur et qui aspire à prendre les rênes de ce pays. La force tranquille !

Ambassadeur Candide Ahouansou
Commentaires