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Célébration de la Fête de l’Indépendance 1er Août 2013 : Le Président Boni Yayi assiste au défilé militaire en présence de son hôte de marque le Président Nigérian Goodluck Jonathan |
Djougou - Dans un entretien avec le correspondant local de l’Agence Bénin à Djougou, un sage de cette localité, Karime Boukari Ténaka, se fait le devoir de se souvenir du 1er août 1960.
« Le 1er août 1960, j’étais encore collégien, le commandant du cercle qui était un Blanc à l’époque a fait gongonner la veille pour inviter la population à se regrouper à la place de l’actuel stade Atchoucouma, la population s’est rassemblée à cette place et c’est là que le commandant du cercle a dit : ‘’Vous êtes maintenant indépendant’’ et on a entendu pour la première fois l’hymne national du Dahomey ‘’Enfant du Dahomey debout’’. On a ensuite monté le drapeau et fait descendre celui de la France », a témoigné le sage Karime Boukari Ténaka, un enseignant à la retraite.
Selon Karime Boukari Ténaka, c’était l’euphorie et le délire total ce jour-là. Les populations ont exprimé leur joie d’être libérées à travers les danses folkloriques et plusieurs autres réjouissances populaires. A l’en croire, tout le monde était vraiment content parce qu’on pensait que tout allait changer automatiquement. Qu’on pouvait vivre mieux. A la grande désillusion, les problèmes sont restés parce qu’on n’avait pas compris que l’indépendance nécessitait un certain travail.
Cependant, s’est-il réjoui, de 1960 à aujourd’hui, la commune de Djougou a changé aussi bien positivement que négativement. Les changements se remarquent d’abord, selon lui, à travers les grands travaux de la ville qui étaient obligatoires.
Au niveau politique, le Djougois a retrouvé sa dignité et sa liberté parce que, a-t-il reconnu, on enferme plus les gens parce qu’ils appartiennent à tel ou tel mouvement politique. Les gens sont libres de s’exprimer et de défendre leurs opinions sans être inquiétés.
Sur le plan infrastructurel, le changement est substantiel. En 1960, il n’y avait que le bureau du commandant du cercle, une seule école et un dispensaire. Aujourd’hui, les voies sont bien tracées et goudronnées. Ce qui n’était pas le cas. Djougou dispose actuellement d’un commissariat de police, d’une brigade de gendarmerie, d’un service des Travaux publics, d’un service des impôts et de beaucoup d’autres.
L’indépendance n’a pas apporté grand-chose au niveau économique à la ville de Djougou, parce que, soutient Karime Boukari Ténaka, Djougou disposait de deux usines d’égrenage de coton et d’une usine d’égrenage d’arachide. Ce qui permettait aux jeunes d’avoir du travail. « Tout cela a disparu avec l’indépendance », a-t-il déploré.
« En ce qui concerne l’aspect social, c’est le pire. On ne connaissait pas le vol, le braquage, la sécurité était permanente, les gardes-cercle intervenaient à l’instant pour rétablir l’ordre. Mais aujourd’hui, c’est tout le contraire. L’insécurité est devenue grandissante », a-t-il regretté.
ABP/IM/JFH
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