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Affaire Sévérin Coovi : Gbadamassi blanchi par la justice
Publié le vendredi 24 juillet 2015  |  Matin libre
Le
© Autre presse par DR
Le député Rachidi Gbadamassi




(Clément Adétona condamné à la perpétuité)
La réclusion criminelle à perpétuité, c’est la peine retenue contre le nommé Clément Adétona, précédemment cuisiner du juge Sévérin Coovi, assassiné dans la nuit du dimanche 06 novembre 2005. Les deux autres prévenus présentés à la Cour d’appel de Parakou, ont été acquittés au bénéfice du doute et leur mise en liberté immédiate a été ordonnée par la cour dans un arrêt rendu hier jeudi 23 juillet 2015. La Cour se réunira à nouveau ce jour vendredi 24 juillet 2015 pour se pencher sur les intérêts de la partie civile. La décision d’hier lève une fois encore les soupçons qui pesaient sur le député Rachidi Gbadamassi dans ladite affaire.

La Cour d’appel de Parakou a rendu hier son verdict dans la célèbre affaire «Sévérin Coovi » du nom du premier Président de ladite cour. Ce dernier avait été en effet cruellement assassiné en novembre 2005, après avoir été menacé de mort pendant de nombreuses semaines. Presque toutes les personnes mises aux arrêts au cours de l’enquête préliminaire ont été remises en liberté, après avoir bénéficié de non-lieu. Seuls trois prévenus seront finalement présentés à la cour depuis l’année dernière où a été ouvert ce dossier à la faveur d’une session spéciale qui n’a pu vider l’affaire. Tout ce temps dont a eu besoin la justice pour dire le droit et surtout rechercher et punir les coupables, n’aura pas suffi pour faire connaitre au peuple au nom duquel la justice est rendue, les commanditaires et les exécutants de ce crime.

Le sieur Clément Adétona, seul témoin pouvant éclairer la justice a en effet décidé d’arrêter toute collaboration. Ces réponses laconiques et parfois évasives n’ont pas pu éclairer outre mesure la Cour durant les cinq jours de débat. Néanmoins, il se dégage clairement des différentes dépositions faites à la barre, que les supposés assassins désignés par le principal accusé ne sauraient être les vrais bourreaux de feu Sévérin Coovi. Ce sentiment est partagé par le Procureur général représentant le ministère public qui, dans son réquisitoire va demander à la Cour de libérer les nommés Raïmi Moussé et Ramane Amadou au bénéfice du doute et de retenir contre Clément Adétona la réclusion criminelle à perpétuité.
Cette réquisition n’a pas été du goût de Me Sylvestre Agbo, défenseur des intérêts du principal accusé. Tout en plaidant coupable, il demandera à la cour d’accorder à son client une nouvelle chance, en ne le condamnant pas à la perpétuité. Rafiou Paraiso, Laurent Mafon et Cécil Igor Sacramento, avocats des coaccusés, tout au long de leur plaidoirie, vont s’efforcer de faire savoir à la Cour, la personnalité du sieur Adétona. Ils le présenteront comme un jeune homme de moralité douteuse, plusieurs fois repris de justice, coutumier de fausses déclarations et ayant pour habitude de citer des innocents dans les affaires pénales dans lesquelles il est impliqué. Ils demanderont alors à la Cour de ne point faire foi aux déclarations de ce genre de personne qui cite dans cette affaire des noms de personnes innocentes.

Après plus de deux heures de délibération, les juges aidés des jurés, reviennent dans la salle d’audience pour prononcer contre Clément Adétona la réclusion criminelle à perpétuité, après avoir requalifié les faits. Il sera finalement reconnu coupable de complicité d’assassinat, pendant que Raïmi Moussé et Ramane Amadou bénéficieront d’une mise en liberté immédiate au bénéfice du doute, après avoir passé près de 10 ans en prison.

Ce matin, l’audience reprend pour statuer sur les intérêts de la partie civile qui réclame à titre de dommage et intérêt, la somme de cinquante millions de francs Cfa.

La Cour est composée de : Ignace Edouard Gangny Président, Aléyya Gouda Baco premier assesseur, Fortunato E. Kadjègbin deuxième assesseur. Le ministère public est représenté par Delphin Tchibozo et les intérêts de la partie civile sont défendus par maître Hugues Pognon.

Il faut noter qu’à travers la décision rendue, la Cour d’Appel de Parakou blanchit le député Rachidi Gbadamassi. Ancien maire de Parakou au moment des faits, son nom avait cité abondamment dans ce dossier criminel. Il avait bénéficié d’un non-lieu. Et l’arrêt d’hier vient confirmer dans une certaine mesure les décisions précédentes de la justice.

Mike MAHOUNA
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