Le président de l’Assemblée nationale, Me Adrien Houngbédji, acceptera t-il de rentrer dans le cadre de concertation des présidents des institutions de la République ? Difficile de répondre par l’affirmative. Le vendredi 24 juillet dernier, il a reçu en audience le président du Conseil économique et social (Ces), Tabé Gbian qui est allé l’entretenir sur les raisons de la création dudit cadre en juin 2006 par les présidents des institutions de la République d’alors. « J’ai été reçu ce matin par le président de l’Assemblée nationale. En ce moment où je m’adresse à vous, j’assume la présidence du cadre de concertation des présidents des institutions constitutionnelles. C’est donc tout à fait normal de venir l’entretenir sur notre cadre de concertation et lui donner certaines orientations. C’est cela le but réel de ma rencontre avec son excellence, le président de l’Assemblée nationale qui a bien voulu m’accorder cette audience au cours de laquelle nous avons également partagé une communication inter-institutionnelle. Ça veut dire qu’il faut que les institutions se parlent. Au-delà de notre rôle, il faut quand même une concertation sociopolitique. Entre-temps, le Conseil économique et social à travers ma personne, a joué un rôle important par rapport à cette incompréhension entre le Cos-Lépi et le gouvernement. Nous nous en sommes sortis. Nous avons organisé les élections et c’est une fierté pour nous et pour le peuple béninois… », a déclaré le président du Ces, Tabé Gbian à sa sortie d’audience. Mais de sources concordantes, l’on apprend que le président de l’Assemblée nationale, Me Adrien Houngbédji, est très réticent par rapport à ce cadre. Et pour cause. Premièrement, aucun article de la Constitution du 11 décembre 1990 ne prévoit ce cadre de concertation. Deuxièmement, contrairement aux autres présidents d’institutions de la République du Bénin, le président Adrien Houngbédji, n’a pas été nommé par le Chef de l’Etat, le président Boni Yayi. Il n’a même pas bénéficié du soutien du président Boni Yayi pour son élection à la tête du Parlement, 7ème législature. Troisièmement, certains membres du bureau de l’Assemblée nationale qui sont des opposants au régime de Boni Yayi tels que le 1er Vice-président Eric Houndété, n’ont jamais été d’accord avec un tel cadre de concertation. Sans aucun doute donc, Me Adrien Houngbédji, élu président de l’Assemblée nationale grâce à l’opposition ne manquera pas de consulter les autres membres du bureau de l’institution pour la conduite à tenir.