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Les économies de vérité du ministre Gustave Sonon sur le dossier OCBN
Publié le mardi 28 juillet 2015  |  24 heures au Bénin




Que n’a-t-on pas déjà démontré au sujet du bras de fer qui oppose les gouvernements nigérien et béninois et le Groupe Bolloré d’une part au Groupe PETROLIN d’autre part à propos du projet de réhabilitation, d’extension et d’exploitation du chemin de fer Cotonou-Parakou-Dosso-Niamey ? Les informations qui ont circulé dans la presse, toutes plus explicites les unes que les autres ces dernières semaines, ont prouvé à suffisance la justesse des revendications du Groupe PETROLIN, adjudicataire déclaré d’un projet dont les deux Etats concernés, le Bénin et le Niger, ont choisi de confier la réalisation à un autre opérateur dont ils ont fait le partenaire stratégique, au mépris de tous leurs engagements antérieurs. Des manquements qui ont été décriés et dénoncés de part et d’autre sans que jamais le Bénin, le Niger et le Groupe Bolloré ne donnent l’impression de vouloir revenir au droit et à la raison.

Le nouveau Ministre des travaux publics et des transports (MTPT) du Bénin, avant son passage sur l’émission Ma part de vérité de Golfe Télévision, savait-il à quel sujet il lui avait été demandé de s’intéresser ? En connaissait-il les tenants et aboutissants ? Assurément non. L’intervention de Gustave Depo SONON ce dimanche, plutôt que des vérités, a véhiculé de nombreuses contre-vérités dont certaines méritent une mise au point.

En premier lieu, le MTPT a semblé accréditer l’idée selon laquelle le Groupe PETROLIN, une fois déclaré adjudicataire de la concession du chemin de fer Cotonou-Niamey, n’a pas daigné créer de société devant prendre la charge de cette concession, ce qui aurait poussé les deux Etats et le Groupe Bolloré à envisager à partir d’avril 2015 la dissolution de l’Organisation Commune Bénin-Niger (OCBN) et son remplacement par la « Bénin-Niger rail infrastructure », en abrégé « BENIRAIL ». Cette lecture de Gustave Sonon ne repose pourtant sur aucune base véridique. Contrairement aux allégations du Ministre, le Groupe PETROLIN a bel et bien créé en janvier 2014, une société dénommée la « Transafricaine des Transports et des Chemins de Fer Bénin-Niger (2TCBN) sise à Cotonou, carré 7008 Les Cocotiers Route de l’aéroport, dont l’objet est précisément la réhabilitation, l’exploitation et l’extension du chemin de fer Cotonou-Parakou-Dosso-Niamey et non pas la réalisation des études de faisabilité du projet qui, naturellement est d’ordinaire confiée à des experts indépendants.

Un autre des mensonges de Gustave Depo Sonon, c’est quand il affirme que contrairement au Groupe PETROLIN, le Groupe Bolloré entend réaliser le projet entièrement sur fonds propres. Une chose est évidente, au regard de sa surface financière, le Groupe PETROLIN dispose plus que largement des moyens pour financer par lui-même la réalisation de tous les aspects du projet, de la réhabilitation à l’extension du chemin de fer de Cotonou jusqu’à Niamey. Mais, il est toujours mieux pour tout opérateur, dans ce genre de cas, d’être accompagné par des partenaires avec lesquels partager les risques et avantages du projet. Et autant que le Groupe PETROLIN, le Groupe Bolloré même s’il dit en détenir les moyens, ne va pas exécuter un tel projet seul et sur fonds propres exclusifs.

Enfin, sur la signature de la convention de concession au Groupe PETROLIN, signature qui n’est jamais intervenue malgré les nombreux rappels de l’adjudicataire du projet qui, dans ce cadre a effectué de nombreux déplacements à Cotonou, il est inexact de la part du Ministre d’imputer la responsabilité de cette non signature au Groupe. A plusieurs reprises, invité à venir signer la convention de concession de l’OCBN, le Président Directeur Général du Groupe PETROLIN, le béninois Samuel DOSSOU AWORET a bien souvent dû repartir bredouille suite à des contretemps excipés par la partie gouvernementale. A défaut de la signature de cette convention déjà apprêtée par le Comité de pilotage conjoint BENIN-NIGER, coprésidé pour le Bénin par Monsieur Martin DEGBEY, et pour le Niger par Monsieur Abdoulaye IDA, la lettre de confort engageant les deux Etats a autorisé l’adjudicataire PETROLIN à engager des travaux ce qu’il a fait à ses frais.

Au regard de ces observations qui battent en brèche les allégations du Ministre des Transports, il est tout simplement souhaitable que les autorités béninoises et nigériennes dans une moindre mesure finissent par admettre leurs erreurs, en rétablissant l’adjudicataire légitime dans ses droits.

Paul Tonon
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