Les pourparlers se poursuivront encore entre le vice-premier ministre chargé de l’enseignement supérieur, les responsables étudiants et les autorités rectorales de l’Université d’Abomey-Calavi ce jour, mardi, 28 juillet 2015 dans les locaux du ministère. Il sera à nouveau question pour le ministre François Abiola de tenter de désamorcer le mouvement de débrayage dénommé « Campus macchabée » en cours depuis quelques mois dans ce haut lieu du savoir. Les échanges s’articuleront toujours autour de la rétrocession de la session de rattrapage aux étudiants de la Faculté des lettres, arts et sciences humaines (Flash/Uac) et autres entités.
Faut-il le rappeler, les présidents des trois organisations estudiantines à caractère syndical notamment l’Union nationale des étudiants du Bénin (Uneb), la Fédération nationale des étudiants du Bénin (Fneb) et l’Union nationale des scolaires et étudiants du Bénin (Unseb) avaient déclenché le mouvement de paralysie suite au refus du rectorat de prendre un acte administratif annulant la décision relative à la suppression de la session de rattrapage. Malgré l’intervention de plusieurs personnalités politico-administratives et les différentes concessions faites par le corps enseignant, les responsables syndicaux de l’Uac sont restés intransigeants face à leur revendication. Si pour les autorités rectorales et décanales, la session unique est l’une des exigences du système Lmd, les responsables étudiants pensent que toutes les conditions ne sont pas réunies pour implanter une telle réforme à l’Uac. L’autre chose est que la mesure relative à la session unique a été prise, selon le recteur Brice Sinsin, en raison de l’effectif pléthorique des étudiants de la Flash/Uac (ils constituent plus de la moitié de l’effectif du campus). Les enseignants auraient donc de sérieuses peines à corriger les copies après les deux sessions. D’où l’option de la session unique avec une délibération par semestre. Une mesure qui n’a pas du tout reçu l’aval des étudiants qui seraient prêts à aller jusqu’à sacrifier l’année académique en cours pour faire échec au projet. Les affrontements entre étudiants et forces de sécurité s’en est suivi avec plusieurs arrestations et blessés dans le rang des étudiants sans oublier les nombreux dégâts matériels enregistrés. Accusés d’avoir eu des écarts de langage envers leurs professeurs, les étudiants ont refusé de faire leur mea culpa tout en rejetant toute proposition, autre que la rétrocession de la session de rattrapage. Pour Bill Souleymane de la Fneb, la rencontre de ce jour n’aura aucune particularité.
Aziz BADAROU