Les notes tradi-modernes et africaines sont pour la chanteuse-guitariste-percussionniste Koudwath Fagbemi alias Koudy, une pièce d’inspiration de rêve d’un dialogue musical autour des faits sociaux et culturels. La chanteuse espère découvrir l’univers artistique africain et du monde dans les jours à venir.
Matin Libre : En peu de mots, présente-nous Koudy Fagbemi.
Koudy : A l’état civil, on m’appelle Koudwath Fagbemi, mon nom d’artiste est Koudy Fagbemi, artiste chanteuse guitariste, percussionniste. Âgée de 28 ans, mère d’une fille, j’ai démarré la musique en l’an 2000 avec les Volcans de la gendarmerie nationale, tout en ayant pour marraine artistique Vivi l’Internationale. Plus tard j’ai eu l’opportunité d’apprendre la musique sous la couverture de feu André Quenum, avec qui j’ai fait les premiers morceaux de mon album. Opté pour les rythmes tradi-modernes dans lesquels je me suis retrouvée était pour moi une vrai source d’inspiration. Je souligne en passant que j’ai obtenu une formation musicale à Bruxelles (Belgique) à l’Académie d’été de Libramont. Ensuite de retour au pays, j’ai travaillé avec des acteurs artistiques et culturels comme Athanase Dehoumon, Manu Falla, Florent Eustache Hessou, Serges Ologoudou, l’Institut français de Cotonou, et bien d’autres. J’ai également participé à des formations, telles que la formation en vocalise du Festin Vocal avec Freddy Massamba et Nicole Bongo-Letuppe. J’ai aussi partagé des scènes avec Tchalé à l’Institut français, Eric Kristal au Yes Papa lors de son concert, sans oublier Zeynab, la togolaise Djenny Djellah, Faty, et la nigériane Adukè, lors du concert d’anniversaire en hommage à Angélique Kidjo, organisé par Espéra Donouvossi, et bien d’autres encore. J’ai participé aussi à divers festivals à savoir le Sahel Caravane Tour à Niamey, le Sahel Hip Hop toujours à Niamey, le Festival de l’Intégration à Ogun State au Nigéria, le festival Djogbé au Bénin, le Festival Mia, le Fimub, le Festival des Voix de Femmes au Bénin, et bien d’autres. Je souligne également avoir reçu différents prix tels que le prix de Meilleure artiste espoir 2011 de Benin Top 10, Gardienne de la musique traditionnelle en 2012 avec Ojupaa Afrik, Trophée Sahel Hip Hop au Niger en 2014, et trophée « Femmes battantes 2015 » avec Ori Culture.
Comment décris-tu ton album à venir…et depuis quand est-ce que tu l’as composé ? En t’inspirant de quoi ?
Mon deuxième album tout comme le premier, tiendra d’abord compte des rythmes traditionnels du Bénin à la base, mais sera varié sur des airs de jazz et option festival. Voilà brièvement ce que je peux dire de mon deuxième album, qui traitera des thèmes relatifs aux faits sociaux, c’est-à-dire ce que nous vivons chaque jour en tant qu’individu dans nos divers maisons et foyers. Je vais essayer de les raviver, tout en trouvant des approches de solutions pour que le levier de bonheur, et de gaieté s’ajoute à la paix que nous avions déjà dans notre très cher et beau pays le Bénin.
Quel est ton modèle dans la musique béninoise et pourquoi ce choix ?
Ben! Et oui, j’ai beaucoup de modèles, Nila que j’affectionne particulièrement lorsqu’elle chante, car on sent en elle qu’elle vit ce qu’elle chante, avec Nila, j’ai compris qu’on peut mieux véhiculer ce qu’on vit. Ensuite Angélique Kidjo, pour sa rage sur scène, son énergie dans ses chansons, à l’image des amazones, l’incarnation vraie de nos reines, non seulement béninoises mais africaines. Mis à part ces deux femmes, nous avons feu André de Berry Quenum, Madou, Méchask Adjaho, Daniel Guèdègbé, le groupe Woodsound, Manu Falla, le trio Tériba, Sagbohan Danialou, qui m’inspirent beaucoup dans leurs diverses courbes mélodiques chacun dans son rôle, quand je les écoute.
Des projets dans un futur proche?
Juste la participation à des festivals et salons en cours, en attendant la confirmation, je m’en arrête là. Je peux dire déjà merci à toute la presse africaine qui m’accompagne dans mes réalisations, en particulier la presse béninoise qui abat un travail énorme pour l’imposition de l’art et la culture béninois. Mais, moi Koudy pour le moment je n’ai ni argent ni or, à vous offrir, mais juste demander à l’Eternel des Armées de vous bénir afin que vous bénéficiez autrement des fruits de vos valeureux efforts. A tous ceux qui aiment ce que je fais, qui ne cessent de m’appeler, pour m’encourager, prier pour moi, d’être présents à mes showcases et concerts, bref mes fans c’est le moment de vous dire merci. Toute ma gratitude va à l’endroit de tous ceux qui, la tête baissée travaillent avec moi, simplement parce qu’ils croient en moi. Je crois aussi à l’élévation et à l’imposition de l’art et de la culture du Bénin qui feront parler d’eux non seulement à travers la voix de Koudy Fagbémi, mais aussi par des milliers d’icônes béninoises. Telle est ma prière.
Propos recueillis par : Kamar ADJIBADE