Le moment est peut-être venu pour que l’opinion publique nationale et internationale s’imprègne définitivement du dossier du corridor ferroviaire Bénin-Niger qui défraie depuis des années l’actualité, surtout ces trois dernières semaines. Certainement pour répondre aux médias qui font de ce sujet leur chou gras depuis quelques semaines, dans le but de révéler les vérités que l’on veut cacher aux populations, le ministre des travaux publics et des transports est allé dire «sa part de vérité» sur la chaine de télévision Golfe Tv le dimanche 26 juillet dernier. Sauf que le ministre Gustave Sonon, selon le Groupe Pétrolin, s’est maladroitement défendu sur ce dossier.
D’ailleurs, au lendemain de ce passage sur l’émission, il a été recadré par les médias qui méprisent bien ce qu’ils diffusent et publient depuis des semaines, voire des années. Ce qui n’est pas le cas du nouveau ministre en charge des transports. Aujourd’hui, c’est le Groupe Pétrolin qui, une fois, entend clouer au pilori le gouvernement béninois et le Groupe Bolloré et pourquoi pas l’Etat nigérien à travers un débat contradictoire qu’il souhaite vivement de la part du ministre Gustave Sonon. Le Groupe Pétrolin voudrait donc, selon nos informations, que le ministre accepte ce débat contradictoire dans le meilleur délai sur n’importe quelle chaine de télévision. «C’est nous qui maitrisons la genèse, les tenants et aboutissants de ce dossier», dit-on du côté du Groupe Pétrolin. En réalité, c’est un défi que ce Groupe lance au ministre en charge des transports. Maintenant, vivement que Gustave Sonon accepte le pari pour la manifestation des vérités dans ce dossier.
Les syndicalistes de l’Uemoa désavouent Bolloré MOTION SUR LA BOUCLE FERROVIAIRE
Les Unions et Confédérations Syndicales des pays membres de l’UEMOA, réunies à Cotonou les 24 et 25 juillet 2015, en Rencontre syndicale ont été informées par la Confédération Syndicale des Travailleurs du Bénin (CSTB) de ce qui suit :
1-) Le projet de boucle ferroviaire devant relier les cinq (5) pays tels que le Bénin, le Togo, le Niger, le Burkina-Faso et la Côte d’Ivoire est entré dans la phase active du moins en ce qui concerne le Bénin et le Niger.
2°) Que ce projet pour ce qui concerne la dorsale Cotonou-Niamey est attribué par les deux (2) gouvernements du Bénin et du Niger au groupe français Bolloré alors que préalablement existait un autre accord de concession signé avec le groupe Pétrolin conduit par un Béninois.
3°) Que le groupe Bolloré a entrepris de construire des rails à écartement métrique de 1910 (1m) donc vieux et inadaptés aux conditions modernes au lieu des rails modernes à écartements 1,435 mètre adopté par tous les pays du monde à travers l’Union Internationale des Chemins de Fer (UIC).
4°) Ce projet aurait pour conséquence d’isoler le Bénin et le Niger des autres pays de la CEDEAO notamment du Ghana et du Nigéria qui œuvrent déjà à se mettre aux normes modernes.
Les Confédérations syndicales au regard des informations ci-dessus données :
1°) déclarent que, dans les cas d’attribution de marché public pour la réalisation des travaux dans les pays de l’UEMOA, en cas d’égalité de niveau technologique et de surface financière, la priorité doit être donnée aux entreprises de l’UEMOA.
2°) Rejettent les mesures qui visent à favoriser le groupe Bolloré au détriment des Etats membres de l’UEMOA
3°) S’opposent résolument à toutes constructions de rails obsolètes dans nos pays et qui aurait pour conséquences :
a) de retarder nos pays dans leur développement.
b) d’entraver, la libre circulation des biens et des personnes par voie ferroviaire entre les pays de l’UEMOA et de la CEDEAO.
4°) demandent aux gouvernements des deux (2) pays de surseoir au contrat avec le groupe Bolloré sur ces bases.
Fait à Cotonou, le 25 juillet 2015
Les Participants
Les Confédérations Syndicales Membres de l’Initiative de l’Unité d’Action Syndicale sous Régionale
BENIN : Confédération Syndicale des Travailleurs du Bénin (CSTB) – Union Nationale des Syndicats des Travailleurs du Bénin (UNSTB) – Fédération Syndicale des Travailleurs des Finances (FESYNTRA-FINANCES)
Burkina-Faso : Confédération Générale du Travail du Burkina (CGT-B) – Confédération Nationale des Travailleurs du Burkina (CNTB) – Confédération Syndicale Burkinabé (CSB) – Force-Ouvrière / Union Nationale des Syndicats Libres (FO-UNSL) – Organisation Nationale des Syndicats Libres (ONSL) – Union Syndicale des Travailleurs du Burkina (USTB)
Côte-D’ivoire : Confédération Générale des Travailleurs de la Côte d’Ivoire (CGT-CI) – Fédération des Syndicats Autonomes de la Côte d’Ivoire (FESACI) – Union Nationale des Travailleurs de la Côte d’Ivoire (UNATR-CI)
NIGER : Confédération Générale des Syndicats Libres du Niger (CGSL-Niger) – Confédération Démocratique des Travailleurs du Niger (CDTN) – Union Syndicale Progressiste des Travailleurs (USPT)
SENEGAL : Fédération Générale des Travailleurs du Sénégal (FGTS / Sénégal)
Togo : Union Nationale des Syndicats Indépendants du Togo (UNSIT)