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Faire prendre les antirétroviraux à 90% des femmes enceintes séropositives d’ici à décembre 2015 : les problèmes décelés sur les sites
Publié le mercredi 29 juillet 2015  |  La Nouvelle Expression
Tournée
© Ambassade par DR
Tournée de l`Ambassadeur des Etats-Unis d`Amérique près le Bénin à l`intérieur du pays
7 au 13 Avril 2014 : L`Ambassadeur des Etats-Unis près le Bénin, son Excellence Michael A. Raynor effectue une tournée à l`intérieur du pays Photo : Un groupement de femmes maraîchères accueille l’Ambassadeur Raynor entouré des Volontaires du Corps de la Paix de leur localité




Près de 4 femmes enceintes séropositives sur 10 au Bénin n’ont toujours pas accès aux antirétroviraux (ARV). C’est le défi majeur auquel le pays doit faire face, si l’on veut que les enfants naissent au Bénin sans Sida.



En principe, au 31 décembre 2015, le Bénin devrait annoncer que 9 femmes enceintes séropositives sur 10 ont accès aux antirétroviraux (ARV). Mais, cela risque de ne pas être le cas, au regard des données relevées au 31 décembre 2014 et vue les perturbations intervenues dans le secteur sanitaire courant 2015.

En effet, au 31 décembre 2014, seulement, un peu plus de 6 femmes enceintes séropositives sur 10 ont eu accès aux ARV. Et l’espoir était porté sur les 12 mois de 2015 pour atteindre la cible de 9 femmes sur 10. Et du coup, les 5 premiers mois ont connu un mouvement de débrayage dans le secteur public, qui est le mieux couvert en offre de service PTME. Conséquence, l’on pourrait craindre de se retrouver dans la situation de 2012 et de 2013 où le taux des femmes attendues pour être dépistées a chuté de 6 points. C’est-à-dire, passant de 66% en 2012 à 60% en 2013.



Les défis selon le rapport du PNLS



En dehors de cette observation tirée des statistiques et des faits dans le secteur, le rapport de fin d’année 2014 du Programme national de lutte contre le Sida (PNLS) souligne aussi quelques dysfonctionnements n’ayant pas permis aux femmes enceintes séropositives d’avoir accès aux ARV.

D’abord, le rapport note que toutes les femmes enceintes reçues en consultation prénatale sur les sites de Prévention de la transmission du VIH/Sida de la mère à l’enfant (PTME) ne sont pas toutes dépistées du fait de la qualité du counseling ou faute d’intrants. S’il est vrai qu’en 2014, c’est seulement moins d’une femme enceinte sur 10 reçue en consultation prénatale qui n’ait pas été dépistée, il n’en demeure pas moins que ce chiffre constitue une moyenne nationale et cache des disparités au niveau des départements. De même, en rapportant ces données au taux de couverture des formations sanitaires en PTME, où au plan national, près de 2 maternités sur 10 n’administrent pas encore le protocole PTME, on retient que le gap n’est pas si marginal. Néanmoins, défend docteur Jean Yaovi Daho, chef service prévention de l’infection à VIH au PNLS, « Toutes les 34 zones sanitaires du Bénin sont couvertes (en PTME). Seulement, il reste quelques centres isolés qui ne drainent pas trop de monde en consultation prénatale à couvrir ainsi que les nouveaux centres créés. Ce qui fait qu’on est à 81% de couverture des centres dans le pays ».



Les pistes de solutions de l’ONUSIDA et de CeRADIS-ONG



Ensuite, poursuit le rapport, toutes les femmes enceintes dépistées positives ne sont pas mises sous ARV. « 38% des femmes enceintes séropositives sont sans ARV », révèle, en effet, le document. A ce niveau, Margarète Molnar, directrice pays de l’ONUSIDA, s’inquiète et suggère qu’un travail soit fait autour de la cascade des déperditions et des perdues de vue. Somme toute, le rapport salue la progression observée du nombre de femmes enceintes séropositives mises sous ARV de 2012 à 2014. D’un peu plus de 4 femmes sur 10 en 2012, le pays est passé à la moitié des femmes en 2013 pour atteindre un peu plus de 6 femmes sur 10 en 2014.

Malheureusement, ce résultat ne rime pas avec le sort des enfants dépistés positifs à moins de 2 mois d’âge. Car, en principe, la mise sous ARV des mères devrait permettre de suivre leurs bébés infectés, annonce enfin le rapport. Mais il s’est avéré que sur les sites PTME, on a du mal à retrouver les traces du suivi biologique des 27 enfants de 2014 et des 44 de 2013 déclarés positifs à la PCR. Le comble renseigne le rapport, ce sont au moins 8 enfants sur 10 dépistés positifs qui doivent être mis sous ARV en fin d’année 2015. Mais au 31 décembre 2014, le pays est encore, à moins de 3 enfants sur 10, dépistés positifs et mis sous ARV. Les retards en matière de diagnostic précoce chez les enfants en sont l’une des causes évoquées sommairement par l’étude. D’où ces trois suggestions du Centre d’actions et de réflexions pour le développement intégré et la solidarité (CeRADIS-ONG) contenues dans l’état des lieux sur la PTME au Bénin réalisé et publié en février 2015 par l’ONG.

Ainsi, pour CeRADIS-ONG, il y a lieu de renforcer le suivi du couple mère-enfant, d’assurer la formation des personnes vivant avec le VIH/Sida pour le conseil aux paires et de penser à la formation sur le continuum des soins afin de permettre un rattrapage des enfants sur le circuit de vaccination.

Si cette posologie est appliquée, à partir de 2017, toutes les mères séropositives et les enfants infectés ne souffriront plus d’accès aux ARV surtout que l’on conjugue déjà progressivement au passé les affres de la rupture de ces médicaments.

Vadim QUIRIN



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