Cotonou - La Cour d’assises de Cotonou a condamné ce mercredi dans la grande salle B de la Cour d’appel de Cotonou, Armand Todonou Ahouansou et Zégué Manzourou, accusés de crime et délit de vol avec violence et extorsion de fonds après requalification de l’infraction sur quatre victimes dont Mathieu Gbèhon et Benoît Hounkpèvi, dans le cadre du 3ème dossier inscrit au rôle de la 2ème session de la Cour d’assises de Cotonou de l’année 2015.
Le résumé des faits souligne que courant janvier 2012, plusieurs personnes dont notamment des contrebandiers de produits pétroliers auraient été attaqués, de jour comme de nuit, sur la lagune de Cotonou et dépouillés de leurs biens par les nommés Armand Todonou Ahouansou et Zégué Manzourou. Interpellés, les accusés n’ont pas reconnu les faits. Ils affirment être des indicateurs des douaniers, et soutiennent s’être régulièrement rendus sur la lagune dans le but d’informer la douane des trafics frauduleux de produits pétroliers.
L’enquête de moralité leur est défavorable. Leur bulletin n° 1 ne porte mention d’aucune condamnation. Les accusés sont tous béninois et âgés de moins de 36 ans.
Aujourd’hui à la barre les deux accusés ont tenu le même langage. Ils n’ont pas du tout reconnu les faits mis à leur charge et déclaré ne pas connaître les quatre victimes témoins au cours des débats en vue de la manifestation de la vérité. Au nombre de ces victimes figurent Mathieu Gbèhon et Benoît Hounkpèvi. Ceux-ci disent dans cette affaire d’extorsion et de de vol, ils ont perdu des dizaines de sacs de riz, de bidons de gasoil et d’essence voire d’importantes sommes d’argent en dollars et en franc CFA. Autant de déclarations rejetées par les deux accusés.
Le Ministère public, représenté par Gilles Modeste Sodonon, a dans sa réquisition montré que les accusés ont utilisé leur titre d’indicateur pour commettre leurs forfaits et que plusieurs victimes sur la lagune ont témoigné. Il a finalement considéré les accusés comme une association de malfaiteurs et a demandé à la Cour de les condamner à cinq (05) ans de travaux forcés.
Mes A. Yves Kossou et A.Waïdi Moustapha, assurant la défense de leurs clients, l’un d’entre eux a dit que les accusés doivent leur forfait aux victimes. La défense estime que l’on doit décourager les contrebandiers de produits pétroliers. C’est parce que les accusés les empêchent dans leur activités d’informel qu’ils veulent se débarrasser d’eux pour avoir la paix. Et l’idée se trouve bel et bien dans la phrase de l’un des accusés à savoir. « Nous travaillons avec la douane et pour la douane. ». La défense dit que c’est un montage contre les accusés car, en aucun moment ils n’ont jamais été appréhendés entrain de commettre un forfait. Pour cela, la défense a demandé à la Cour que ses clients soient relaxés car ils ont déjà passé 2 ans 3 mois en prison.
Au regard des débats et des observations, a prononcé le verdict en condamnant chacun des deux accusés à cinq (05) ans de travaux forcés tout en prenant soin de requalifier l’infraction en. « Crime et délit de vol avec violence et extorsion de fonds » et en mettant les frais de justice à la charge des accusés.
Les victimes Mathieu Gbèhon et Benoît Hounkpèvi sur les quatre se sont constitués en partie civile et ont respectivement réclamé deux (2) millions, et deux (2) millions et cent (100) milles. Mais la Cour n’a accordé que 800.000 FCFA pour Mathieu Gbèhon et 600.000 F CFA pour Benoît Hounkpèvi comme dommage et intérêt pour les préjudices causés.
La Cour est présidée par Mr Michel Romaric Azalou. Les assesseurs sont Gyslaine Zodéhoungan Batcho et Virgile Modeste Sodonon. La plume est tenue par Me Christophe Chéou.
ABP/JMN/TB