La salle Evasion du Bénin Marina Hôtel de Cotonou a abrité hier mercredi 29 juillet 2015 la cérémonie de clôture de la 2è revue annuelle des réformes, politiques, programmes et projets que partagent en commun le Bénin et les sept autres pays de l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’Ouest (Uemoa). Outre la délégation d’experts de l’Uemoa conduite par le Président Cheick Hadjibou Soumaré, cette rencontre a connu la participation des cadres du ministère béninois de l’économie et des finances et ceux des autres ministères sectoriels.
Les travaux de cette revue qui ont démarré le 23 juillet 2015 ont pris en compte l’examen de l’état d’exécution des recommandations et des engagements pris par les autorités béninoises lors de la revue de 2014. Ces travaux ont été aussi consacrés à l’évaluation de la mise en œuvre de programmes et projets communautaires concernant : la gouvernance économique, la convergence et le marché commun ; l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’environnement, l’eau et les mines ; les infrastructures et facilitation des transports et le développement humain puis enfin, l’artisanat, le tourisme, l’industrie, l’énergie, les télécommunications et les TIC.
Selon les explications apportées par SEM Cheick Hadjibou Soumaré, Président de la Commission de l’Uemoa et sur le plan de la mise en œuvre des réformes et des engagements pris par les autorités béninoises lors de la revue de 2014, le Bénin a fait des progrès dans la transposition et la mise en œuvre des réformes communautaires. En effet, les résultats de la revue de 2015 ont révélé que le taux de transposition des directives s’est amélioré de 14 points par rapport aux performances enregistrés au cours de la revue de 2014, passant de 52 à 66 %. Pour ce qui est du taux d’application des actes communautaires, il est passé de 44.4% à 63 %. Par ailleurs, des avancées ont été enregistrées principalement au niveau de la gouvernance économique, de la convergence et des politiques sectorielles.
Sur l’état de la mise en œuvre des programmes et projets communautaires du Bénin, la revue a porté sur 24 programmes et projets qui couvrent les secteurs de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, de l’environnement, de l’eau, des mines, des infrastructures, de la facilitation des transports, du développement humain, de l’artisanat, du tourisme, de l’industrie, de l’énergie, des télécommunications et des TIC. Les projets et programmes en exécution dans ces domaines affichent une performance moyenne de 69,46 % avec un taux d’avancement dans la mise en œuvre qui se situe à 53 % pour un taux de décaissement de 38% sur un montant total de 92.250.886.160 F Cfa.
Des difficultés à juguler, des lauriers
Ces avancées n’ont pas été acquises sans difficultés. Ainsi, les difficultés mises en relief par la revue sont liées aux lourdeurs administratives notamment le retard dans les procédures de passation des marchés, le long délai dans la mise en place des différentes tranches de financement…A ceci, s’ajoutent les difficultés liées au foncier. Dans son intervention, le Président de la Commission de l’Uemoa a particulièrement appelé les autorités béninoise à se pencher sur comment régler ces difficultés. Il les a aussi félicitées pour tous les efforts qui ont été consentis entre 2014 et 2015 pour atteindre ces résultats. Pour M. Soumaré, cette revue qui est l’une des décisions prises par les Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Uemoa ne doit pas être perçue comme un audit mais comme un exercice qui permet de renforcer le fondement de l’Union basé sur le principe de la solidarité, sur le principe d’un espace unifié où tous les enfants de nos pays peuvent exprimer leurs talents.
Le triomphe modeste
Aux côtés du Président de la Commission de l’Uemoa au cours de cette cérémonie de clôture se trouvait M. Komi Koutché, Ministre d’Etat chargé de l’économie, des finances et des programmes de dénationalisation. Comme à ses habitudes, il a eu le triomphe totalement modeste malgré les fleurs qui lui ont été jetées. Pour le ministre Komi Koutché, l’initiative de cette revue qui a été prise en 2012 est une bonne chose en ce sens qu’elle participe au renforcement du cadre de convergence de l’espace Uemoa. « L’intégration régionale n’a de sens que lorsqu’elle est assise sur des règles. Il est donc important que pour pouvoir permettre à chaque pays de voir à quel niveau de mise en œuvre il se retrouve, nous nous retrouvions et de pareilles occasions pour faire le point. Pour ce qui nous concerne ici au Bénin, nous prenons la mesure des choses et c’est ce qui explique les avancées que vous avez constatées. En ce qui concerne la mise en œuvre des différentes réformes, nous avons fait un pas et nous promettons que nous ferons mieux l’année prochaine. Ces réformes sont très importantes, notamment celles ayant trait à la finance publique. A ce niveau, c’est des réformes qui cadrent avec les priorités actuelles du gouvernement qui sont essentiellement orientées vers les réformes relatives à la chaîne des dépenses publiques, notamment les régies financières. En ce qui concerne les autres secteurs, nous travaillons avec les ministères concernés pour que nous soyons au rendez-vous des objectifs fixés », a dit le ministre Koutché.
Il a aussi fait part des réformes pour lesquelles des difficultés subsistent, notamment celles qui tirent leur essence de la loi fondamentale du Bénin. Il s’agit de la réforme relative à la transformation de la Cour des comptes en Chambre des comptes. Cette réforme ne peut pas se faire sans réviser la Constitution. « Nous souhaiterions que pour ce qui est de la déclinaison de ce que cette réforme, nous puissions réfléchir ensemble pour trouver une voie de sortie », a suggéré le ministre béninois chargé des finances.
Affissou Anonrin