Le paludisme est l’une des maladies dont souffre la majorité des Béninois. Il est provoqué par la piqûre de l’anophèle femelle (moustique) qui transmet le parasite à l’homme.
Avec la grande saison des pluies au mois de Juin, Cotonou renoue avec les eaux stagnantes. Ordures, pneus usagers et herbes aux environs des maisons favorisent la multiplication des moustiques. C’est d’ailleurs la période où beaucoup de patients affluent vers les centres de santé pour se soigner du paludisme. En effet, le paludisme est une maladie qui demeure un problème majeur de santé publique qui touche surtout le continent africain. Au Bénin, il constitue la première raison de consultation sanitaire et est l’une des principales causes de mortalité des enfants de moins de cinq (5) ans. « Les enfants fortement atteints développent fréquemment un ou plusieurs des symptômes suivants : anémie sévère, détresse respiratoire consécutive à une acidose métabolique ou paludisme cérébral. Mais, chez l’adulte, on observe aussi fréquemment une atteinte de tous les organes », confie le médecin Vanessa Noukoudodji.
En effet, il suffit d’une simple piqûre d’un moustique appelé Anophèle pour être atteint du paludisme. Pour Vanessa Noukoudodji, la parasitose due à des hématozoaires du genre plasmodium transmise, lors de la piqure de l’anophèle femelle, engendre une maladie hémolysante. A l’en croire, il caractérisée par des épisodes fébriles aigus et ses symptômes apparaissent au bout de 7 jours ou plus (généralement 10 à 15 jours) après la piqûre de moustique infectant. « Les premiers symptômes : fièvre, maux de tête, frissons et vomissements peuvent être à attribuer au paludisme.
Aussi, rappelle-t-elle que c’est au niveau des globules rouges que le parasite atteint sa phase de maturité puisque, c’est l’éclatement de ces globules qui est à la base de la fièvre et de l’anémie. « Suivant le taux d’infestation, il n’y aura pas assez de globule rouge pour circuler dans le sang créant les courbatures et pas assez d’oxygène qui est à l’origine des maux de tête et qui parfois est à l’origine du coma », poursuit-elle.
Traitement et prévention
Les médicaments utilisé dans les zones endémiques, comme le Bénin, et largement à la porté des bourses sont la chloroquine et la quinine. Mais, très tôt, les parasites y ont développé des résistances. Quelque soit le cas du paludisme, Vanessa Noukoudodji, conseille d’avoir le réflexe de l’enveloppement du froid devant la fièvre chez l’enfant, et de vite consulter un agent de santé qualifié. « Le paludisme simple se traite avec les Cta et le cas grave avec la quinine ou en cas de contre indication (allergie à la quinine) avec l’artésunate injectable », ajoute-t-elle.
Au Bénin, l’une des méthodes de lutte contre le paludisme est la distribution aux ménages des moustiquaires imprégnées à longue durée d’action. Mais, depuis l’annonce de la saison pluvieuse, la population est toujours en attentes de ces précieuses moustiquaires imprégnée. Pour Jacqueline, vendeuse de friperie résidant à Agla, la campagne de distribution des moustiquaires est une bonne chose. « Les moustiquaires imprégnées que je reçois me soulagent beaucoup. Parce que mes enfants et moi dormons mieux et nous sommes en bonne santé », déclare-t-elle. Toutefois, elle déplore le retard de la distribution de cette année. « Vont-ils laisser les moustiques nous rendre malade avant de penser à nous donner les moustiquaires ? », martèle-t-elle. Contrairement à elle, Yvon, conducteur de taxi-moto n’attend pas les moustiquaires. Il préfère utiliser les moyens traditionnels. Très tôt le matin, il prend sa tisane. « Tout les matins avant d’aller travailler, je prends ma tisane et là, je sais que je n’ai plus de problème avec le paludisme. A la maison, pour chasser les moustiques je mets sur la braise de charbon la pelure sèche d’orange », narre-t-il. Tout comme lui, Mickaël, vendeur dans une cafète, prend la tisane pour se prémunir du mal. « Je suis exposé dans mon travail aux piqûres de moustique, et même à la maison, les moustiques arrivent à pénétrer dans ma moustiquaire. Pour cela, je prends de la tisane pendant 15 jours dans un mois », confie-t-il.
Mais le médecin Vanessa Noukoudodji préconise les écrans grillagés pour portes et fenêtres, le port des vêtements protecteurs aussi bien que le débroussaillage des herbes et de se débarrasser de tous objets domestique pouvant favoriser la multiplication des moustiques car, signale-t-elle : « La vaccination contre le paludisme est la seule voie d’avenir pour le contrôle du mal ».
Sandric DIKPE