Comme de coutume, à chaque veille de la célébration de la fête du 1er août, le président de la République délivre un message au peuple. Le président Boni Yayi sacrifiera encore ce jour vendredi, et ce pour la dernière fois de son mandat, à la tradition. Pour dire quoi à la nation au lendemain des municipales, communales et locales ?
La célébration d’un anniversaire d’une accession à la souveraineté nationale et internationale, au-delà des moments festifs, a toujours été ou doit être une occasion d’attachement renouvelé aux valeurs fondatrices de la République. A savoir, fraternité, justice et solidarité. Valeurs qui ont toujours transparu dans les discours d’anniversaire que le président Boni Yayi a prononcés à toutes ces occasions. Et de l’avoir fait le 31 juillet 2014 avec un accent particulier sur le contexte économique national marqué par des difficultés, avec un appel au peuple béninois à des efforts en vue d’une économie prospère et émergente. Sans occulter les installations en juillet 2014 des nouveaux membres de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication(HAAC) et du Conseil économique et social(CES). Preuve, dit le chef de l’Etat de l’alternance au niveau des institutions de la République.
Pour Boni Yayi, une démocratie véritablement au service du peuple a des exigences auxquelles il faut satisfaire. C’est pourquoi le 31juillet 2014, il a invité les formations politiques quelles que soient leurs obédiences, à être porteuses de projets de sociétés viables, et par conséquent à œuvrer au respect des calendriers électoraux, une exigence majeure de notre démocratie. Ce disant, le chef de l’Etat était conscient de l’impatience, voire de l’inquiétude des Béninois à la tenue des élections municipales, communales et locales alors que les délais impartis sont éteints. Il a donc rassuré le peuple béninois que les élections se tiendront à la fin de l’année 2014.
En donnant cette assurance à son peuple, le chef de l’Etat avait-il vraiment mesuré les impondérables ? Lesquels pouvaient empêcher la tenue effective à fin 2014 desdites élections. Eh bien !les élections municipales, communales et locales n’ont pu avoir lieu à fin 2014 comme promis; gouvernement et Conseil d'orientation et de supervision de la LEPI (COS-LEPI) n’ayant pas fini de se tirer dans les pattes pour, officiellement des questions techniques, économiques et financières, que d’aucuns ont tôt fait de qualifier de ‘’jongleries politiques’’. Mais enfin, les municipales, communales et locales contre vents et marées ont eu lieu avec des fortunes diverses qui ont déteint sur les résultats proclamés par la CENA, et contestés à tort ou à raison par des partis et alliances de partis politiques impatients d’attendre le verdict du juge du contentieux desdites élections qu’est la Cour suprême. Dans ce contexte marqué par ailleurs par des scandales socio- politiques et financiers, à quel discours le peuple béninois est-il en droit de s’attendre de la part du chef de l’Etat qui déjà, en fin de son deuxième quinquennat, a convoqué le corps électoral pour la présidentielle pour le 28 février 2016 ? Certainement à un discours d’apaisement et d’invite à davantage de patriotisme afin que la nation toute entière reste debout pour relever les défis du développement.
Edgard COUAO-ZOTTI