Les festivités marquant le 55ème anniversaire de l’accession du Bénin à la souveraineté nationale et internationale n’ont pas trouvé large écho dans les administrations locales. Parce que ces dernières viennent d’être renouvelées ou sont en passe d’être installées.
La morosité à la place de l’effervescence ! Pas d’attraction sur les places publiques ni d’ambiance festive dans les arrondissements et quartiers ! La fièvre habituelle qui accompagne la célébration de la fête du 1er aout 2015 à l’intérieur du pays a laissé place à l’immobilisme des autorités locales. L’événement n’est pas dans la tête des conseillers communaux, furent-ils nouveaux ou en fin de mandat. De Porto-Novo à Malanville en passant par Sèmè-Podji, Cotonou, Abomey-Calavi, Ouidah, Comè, Grand-Popo, Lokossa, Bohicon, Abomey, Dassa, Parakou, Djougou, Natitingou etc. la fête du 1er août a été éclipsée par un autre fait majeur et peut-être plus important. L’élection des nouveaux maires et de leurs adjoints de même que celle des chefs d’arrondissement. Face à cet enjeu de taille, les autorités locales, dont la plupart viennent d’être installées pendant que d’autres attendent leur tour, n’ont pas pu mettre les petits plats dans les grands pour offrir d’agréables moments aux populations. Animation folklorique, retraite aux flambeaux, compétitions sportives, journées récréatives, défilé civile, rien de tout cela ne sera au programme dans la plupart des contrées du pays. Les populations se contenteront du défilé militaire organisé par les préfectures. Ce qui éloigne les populations des festivités de proximité et laisse un goût d’indifférence totale.
Cette situation soulève de nombreuses interrogations quant à la façon dont fonctionne l’administration publique. Car, on se demande si les mairies ont cessé de fonctionner pendant que le processus d’élection des maires et de leurs adjoints a été lancé. Si dans certaines villes, on a constaté que la mairie a déployé quelques maigres moyens pour donner un aspect neuf à certains bâtiments, désherber certaines artères et allumer des guirlandes comme à Parakou, à Cotonou, on devrait rester dans la même logique pour concocter un vrai programme de la fête de l’indépendance au profit des populations. Les grands moments de cet anniversaire seront célébrés à la place de l’Etoile rouge au cours d’un défilé militaire devant le Chef de l’Etat, les autorités et personnalités du pays, de même que des hôtes de marque. Cela ne durera que quelques heures. Ce sera du déjà vu aux yeux des populations qui assistent à la même parade chaque année, parfois en bravant un dispositif sécuritaire imposant. Après le défilé militaire les populations ont l’impression que l’anniversaire ne se résume qu’à « l’exhibition » des forces armées et de sécurité publique. Or, l’événement doit être vécu autrement si les autorités locales y donnaient un cachet spécial. Cela a un coût, mais pas irréalisable. Le 55ème anniversaire de l’accession du Bénin à la souveraineté nationale et internationale tombe malheureusement à un moment où les administrations locales déposent leur bilan. Dans un tel contexte, on ne saurait se permettre de décaisser de l’argent pour le financement des festivités dans les arrondissements. De même, les nouvelles autorités ou les anciens maires qui ont gardé le commandement sont sortis d’une campagne électorale, sans doute, ruineuse pour leur poche. Ce qui pourrait les empêcher de préfinancer des activités, quitte à se faire rembourser dès que les choses rentreront dans l’ordre.
FN