Les résultats de l’examen de l’année scolaires 2015 sont médiocres. Et déjà chaque acteur se jette la balle. Face à ces résultats, les syndicalistes et les parents n’ont pas hésité à nous livrer leurs impressions.
47% en 2014 contre 30,16% en 2015. Ce sont là les résultats du Bepc de cette année. Ces résultats ont permis de connaitre le vrai visage de notre système éducatif. Pour Dieudonné Lokossou, Secrétaire Générale de la Confédération des Syndicats Autonomes du Bénin (SG/CSA-B), la responsabilité est partagée. Pour lui, « Les problèmes de formation, d’effectif pléthorique, de motivation matérielle et morale et surtout la démission des parents et l’usage des malsains des Tic par les apprenants » sont autant de raison qui, selon le syndicaliste, peuvent expliquer ces résultats médiocres. « La plus grande part de responsabilité revient au gouvernement », affirme Lokossou. Selon le syndicaliste c’est à l’Etat de construire des salles de classes en nombre suffisant, c’est à l’Etat de former les enseignant et de les motivés comme cela se doit. A-t-il dit pour finir. Il est renchéri par son collègue le Premier Secrétaire Général de la Confédération Générale des Travailleur du Bénin (SGA/CGTB) Michel Codjo Kissi qui affirme avec un ton acerbe que :« Le système éducatif est malade parce que les gouvernants n’ont pas mis l’éducation au centre de leurs préoccupations ».Il ajoute qu’« En 2015 il est inconcevable que l’enseignement secondaire regorge encore plus de 75% d’enseignant vacataire ». Selon lui,les échecs aux différents examens de l’enseignement secondaire sont préparés depuis le Cour d’Initiation (CI). Il a aussi dénoncé la démission des parents qui selon lui impacte les résultats que nous avons chaque année. Car dit-il, lorsque l’enfant sait que ses parents ont un lien étroit avec ses enseignants, il a peur et il travaille. Ces différentes affirmations sont balayées par le Secrétaire Général Adjoint de la Confédération Syndicale des Travailleurs du Bénin (SGA/CSTB), Kassa Mampo Nagnini. Pour lui, l’Etat est le seul responsable. Il s’exprime en ces thermes : « Les résultats du Cep bien qu’étant appréciables, est un massacre qui ne dit pas son nom. Ce sont les résultats du Cep qui affectent celui du Bepc et du Bac ». Pour lui, les conditions de travail étant ce qu’ils sont ne peuvent pas permettre d’avoir un bon résultat. Il a, pour finir, affirmé que ni les parents, ni les enseignants, encore moins les enfants ne sont pas responsables de ces résultats médiocres. Car selon lui l’Etat a pour rôle régalien l’éducation. Ainsi chaque acteur se lance la balle comme si nous étions dans un jeu
Les enseignants jettent la pierre aux parents et l’Etat
Manque d’Enseignant, mauvaise gouvernance de l’état et l’indulgence des élèves eux-mêmes. Ce sont là quelque unes des raisons qui expliquent l’échec massif des candidats aux différents examens et surtout celui du BEPC cette année. Selon Vincent Boco, enseignent d’EPS « Les résultats de cette année sont catastrophiques par rapport à l’année antérieure et ça interpelle tous. Ces résultats ne sont pas liés au programme mais plutôt à l’encadrement des apprenants 70% de taux d’échec ». Les enseignants aussi on leur part de responsabilité. « Je pense qu’il faut que ces résultats inquiètent. Car le tout ne suffit pas de dire que j’ai la licence ; j’ai la maitrise mais est-ce que l’on a l’art d’enseigner ». « Déjà en classe les élèves s’expriment mal ; ils écrivent même de façon codée. », déclare Eurielle Bankole .Selon elle, « La faute incombe plus aux parents qu’aux enseignants. Car les parents aussi ont un rôle à jouer. On a l’impression que les parents ne demandent plus leurs feuilles à la maison ». Elle ajoute que « Le problème de suivi à la maison aussi est nécessaire pour un bon résultat. Car l’enseignant seul ne peut pas tout faire ». Selon Jean Nouatin, professeur des mathématiques-physiques, « Le taux est d’abord dû aux élèves car ils négligent leurs cours et quand on leur donne des exercices ils ne font pas, ils passent tout leur temps dans les Cybers. Autre chose, quand le professeur fait le cours et demande s’ils ont compris ? Ils crient tous oui, or ils n’ont rien compris ». L’enseignant des mathématiques affirme qu’il y a certains apprenants qui font semblant d’apprendre et prennent leurs cahiers pour duper les parents à la maison. Amoussou Valentin est un instituteur il dit : « les élèves de nos lycées et collèges sont trop dépendants des services de l’Internet. Ainsi de la cybercriminalité, en passant par l’approche par compétence, les élèves ont été rachetés jusqu’à huit de moyenne, pour parvenir à ce taux de réussite, un signal, pour un échec en terminale. Après cette étape, il faut se pencher sur les Technologies de l’information et de la communication (TIC) » .
Les parents sont conscients de l’influence des réseaux sociaux et du manque de moyen dans les Ceg
Le Bepc de cette année a donné un taux faible par rapport à celle de l’année dernière. 30,16% contre 47% l’année dernière. « Le Bepc de cette année n’a rien donné, c’est décourageant. On a pas du tout vu ce qu’on espérait et si ce n’est pas qu’ils ont racheté, les parents sont juste déçus. On ne va accuser ni les professeurs ni les enfants, ça vient du sommet. C’est ce qu’ils ont envoyé que les enfants ont appris et rendu. », a confié Mme Sokindji. M. Paulquant, quant à lui, estime que « Les résultats de cette année sont catastrophiques. Cette année il n’y a pas eu de grèves mais voilà ce que les enseignants et les enfants nous ont produit. Je sais que les réseaux sociaux en ont pour quelque chose, c’est pour cela j’interpelle le gouvernement à mettre les moyens nécessaires à la disposition des apprenants et leurs dirigeants (doter les établissements de centres de recherche bien équipés d’internet) cela permettra aux parents et aux enseignants de mieux surveiller les enfants ; un enfant ne pourra plus dire à ses parents en dehors des heures de cours et ou jours ouvrable qu’il va se documenter ». Mais qu’est-ce qui est à la base de cette chute de 17%? Pour Mme.Oussou, « Les réseaux sociaux ont tout gâté. Les enfants n’apprennent plus. Ils passent tout leur temps à kiffer sur Facebook, twitter, What sap) et ceci surtout la nuit à l’heure d’étude ou de dormir. Lorsqu’ils ont cours à 07h, ils n’arrivent pas à se lever car ils sont fatigués et ils ratent ainsi les cours. Dès l’année prochaine, il faut surveiller l’utilisation des réseaux sociaux par les enfants ; ceci permettra d’obtenir de meilleurs résultats». Vivement que cela change l’année prochaine
Réalisé par Ange Aristide Byll, Stella Avlessi et Estelle Atindéhou (Stgs)