L'enjeu de la présidentielle 2016 est capital pour qu’on ne désigne pas au COS/LEPI, des aventuriers sans conviction et manipulables à merci. Le fichier électoral pour le scrutin du 28 février 2016 doit être consensuel.
Matini MARCOS
A 6 mois du scrutin de l'élection présidentielle du 28 février 2016, les états-majors des partis et des alliances de partis politiques se mobilisent et la plupart d’entre eux vont faire connaître leur candidat au cours de ce mois d’août. La particularité de ce scrutin présidentiel est qu’il se déroule à la fin du second et dernier mandat d’un président de la République. Autrement dit, les partisans du président Boni Yayi voudraient perpétuer pour 10 ans et plus, la vision de ce dernier, pendant que l’opposition s’investit pour une alternance à la tête de l’Etat. Ce qui accroît les exigences des uns et des autres pour un fichier électoral fiable et consensuel. Les populations ne sont pas prêtes d'accepter, une liste électorale traficotée et formatée à dessein. Or, c’est au prochain COS/LEPI de consolider la liste électorale existante d’une part, de recenser dans la base des données, les Béninois de l’extérieur en âge de voter d'autre part. Face à la sensibilité de la période, il est impérieux, voire indispensable, que les travaux abattus par le COS/LEPI 2014 qu’avait présidé l’honorable Sacca Lafia, soient consolidés. En effet, malgré les dissensions qui se sont révélées entre le président du COS/LEPI (2013-2014) Sacca Lafia du fait de son départ de l’Alliance FCBE que dirige Boni Yayi, la structure a pu réussir à produire une liste électorale consensuelle. Mieux, les audits de l’Inspection générale des finances (IGF) diligentés par le gouvernement n’ont révélé aucun cas de malversation ou de dysfonctionnements majeurs susceptibles d’entacher la fiabilité de la LEPI 2014. Si c’était le contraire, le gouvernement aurait mis tout en œuvre pour inquiéter l’honorable Sacca Lafia. De plus, c’est cette liste électorale qui a servi aux législatives du 26 avril 2015 et aux communales et locales du 28 juin 2015, sans véritable contestation. Près de quatre millions de Béninois, avec leurs photos, leurs données personnelles, et le lieu de vote de leur choix se trouvent actuellement dans la base de données. A partir de ce moment, un capital de confiance doit être accordé à ces acquis.
Le critère de l’expérience dans la désignation des membres
Par ailleurs, la fiabilité d’une structure dépend également des hommes et femmes désignés pour l’animer. Aussi revient-il à l’Assemblée nationale et plus précisément aux 8 groupes parlementaires de faire preuve de rigueur dans la désignation de leur représentant. De ce fait, le bon sens devrait privilégier les députés qui ont l’expérience du CPS/LEPI d'Arifari Bako (2010-2011), ou/et au COS/LEPI de Sacca Lafia (2013-2014). Ce qui évitera de tomber dans « les nids-de-poule », dans les errements préjudiciables à une période aussi sensible que la présidentielle de 2016.