La rupture prolongée et inquiétante des Arv, des Kits de dépistage et même des médicaments contre les infections opportunistes constituent le problème commun auquel sont souvent confrontés bon nombre de sites de prise en charge et de Ptme de Cotonou, Tori, Abomey-Calavi et Sô-Ava dans les départements de l’Atlantique et du Littoral. Pour les acteurs intervenants dans la lutte contre le Vih/Sida et les bénéficiaires, il urge pour le Bénin de renforcer et d’améliorer le système d’approvisionnement des sites en réactifs, Arv et médicaments rentrant dans le cadre de la Ptme.
Selon certaines enquêtes, le Bénin malgré son meilleur record dans la sous-région, en ce qui concerne la prise en charge de la mère séropositive et de son enfant, traîne quelques tares au regard des exigences du financement du Fonds mondial (Fm). Au nombre de ces tares, figurent les défaillances causées par le dysfonctionnement des systèmes d’approvisionnement des sites en réactifs, Arv adultes et pédiatriques, médicaments contre les infections opportunistes. Pour les associations, les acteurs intervenants dans la chaine de lutte contre le Vih/Sida, plus précisément, ceux de la Ptme à savoir les sages-femmes et les médiateurs, l’accompagnement matériel qui, en principe, devrait suivre toutes les étapes dans la Prévention transmission mère-enfant (Ptme) et à la prise en charge dans les centres de santé continue de faire défaut. Même si ceux-ci reconnaissent que le Bénin fait un effort considérable dans la mise œuvre efficace de la Ptme, d’énormes faiblesses dans l’approvisionnement des sites en réactifs s’observent par endroit. A l’Hôpital de la Mère et de l’Enfant (Homel) par exemple, il n’y a plus de test rapide pour le dépistage des femmes en travail référées dans ce centre depuis plus d’un an. La solution Chlorhexidine avec laquelle les enfants nés des mères séropositives sont badigeonnés est en rupture depuis deux ans environs. En lieu et place de cette solution, une autre appelée « Cytéal » est prescrite aux parents. Des Arv périmés sont en stock sur certains sites comme le Centre de Santé de Djègan Kpêvi à Porto-Novo. A la Clinique Universitaire de Gynécologie et d’obstétrique (Cugo) du Cnhu, depuis septembre 2014, il n’y a plus de réactifs sur le site pour dépister les femmes enceintes qui sont obligées d’aller au Laboratoire. Or si le stock de réactif est disponible sur les sites, cela facilite le travail, ont expliqué les médiateurs. La rupture de stock en intrants entache l’efficacité du protocole. Qu’est-ce qui explique la rupture de stock en intrants dans la mise en œuvre de la Ptme ? Aux dires des médiateurs et associations de défense des PV/VIH, cette situation est due à la mauvaise gestion bien organisée au sommet.
Une situation sous contrôle
Pour Dr Jean Yaovi Daho, le chef service prévention au Programme national de lutte contre le Sida (Pnls), le processus pour l’acquisition des intrants passe par plusieurs étapes. Il faut d’abord que la quantification soit acceptée et validée par le Fonds mondial. Tout ce processus peut prendre tellement du temps que nous pouvons passer une année sans faire de commande. A l’en croire, depuis un moment les choses se sont considérablement simplifiées car ils sont passés au « système VPP » depuis l’année dernière. Un système qui favorise l’accélération de la mise à disposition des intrants, une fois que le Fonds mondial valide la quantification. « Les problèmes de rupture sont de plus en plus minimisés », a-t-il rassuré. « Toutefois, toutes les activités que nous menons sur le Fonds sont payées par chèque et aujourd’hui, le Programme national de lutte contre le Sida (Pnls) est accompagné par une agence judiciaire. L’établissement d’un seul chèque peut durer beaucoup de temps. C’est ce qui explique qu’au départ, le Pnls était décrié par rapport au Fonds mondial. Mais la nouvelle coordination a trouvé une autre formule pour contourner cette pratique», a ajouté Dr Daho. L’élimination des ruptures de stock en intrants, d’après les médiateurs, doit être en permanence au cœur des priorités du Pnls pour que l’atteinte de l’objectif de réduction à 5% de la transmission du VIH de la Mère à l’Enfant, voire de son élimination que le Bénin s’est fixé soit une réalité.
Victorin Fassinou (Avec la Collaboration de eradis Ong)