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Isidore Gnonlonfoun : une épine dans les bottes de Léhady Soglo
Publié le jeudi 6 aout 2015  |  24 heures au Bénin
Isidore
© Autre presse par DR
Isidore Gnonlonfoun, Ministre de la Décentralisation, de la Gouvernance Locale, de l`Administration et de l`Aménagement du Territoire




La gestion de la mairie de Cotonou ne sera pas une chose aisée pour la Renaissance du Bénin (Rb) comme par le passé. La position de premier adjoint au maire de la ville qu’occupe l’ancien Chef de la circonscription urbaine de Cotonou, Isidore Gnonlonfoun, expert en décentralisation, risque de créer tous les ennuis du monde au maire Léhady Soglo, habitué aux facilités et prérogatives à lui accordées par son prédécesseur et père géniteur, Nicéphore Soglo.

Le maire de Cotonou, Léhady Soglo, sera un chef sous contrôle. C’est ce qui se dégage à travers la composition de l’équipe dirigeante de la municipalité de Cotonou. Après avoir réussi à dribler l’Union fait la Nation (Un) et le Parti du renouveau démocratique (Prd) pour succéder à son père, il est aujourd’hui dans l’engrenage de la mouvance qui a pu élire au poste de premier adjoint au maire de la plus grande ville du pays, un cadre béninois qui maîtrise la décentralisation. Isidore Gnonlonfoun, comme c’est de lui qu’il s’agit, connaît bien la mairie de Cotonou. Administrateur civil de formation, il a été en 2001, Chef de la circonscription urbaine de Cotonou. Il a géré pendant plus d’un an, cette ville avant d’être remplacé par Jérôme Dandjinou jusqu’à l’avènement de la décentralisation. C’est un homme qui maîtrise les rouages de la décentralisation et de la gestion des villes. C’est en connaissance de cause qu’il a été ministre de la Décentralisation au dernier Gouvernement du Président Boni Yayi. Donc, les Soglo auront du mal à l’embrouiller dans la conduite des affaires de la mairie. En plus de ses qualités professionnelles, à l’instar de Léhady Soglo, Isidore Gnonlonfoun est également chef du Parti pour la rénovation sociale (Prs) enraciné à Cotonou, surtout dans l’ère culturelle Xwla. Il a été trois fois élu député (1995-1999, 2003-2007 et 2007-2011). De sa position, il cherchera aussi comme le maire Soglo, des débouchés pour ses militants qui attendent d’être recasés dans l’administration municipale et gagner des marchés publics. C’est dire que l’ancien ministre de la Décentralisation n’acceptera pas de laisser les Renaissants contrôler tout dans la ville de Cotonou.

Conflits d’intérêts en perspectives

Lors des deux premières mandatures de la municipalité de Cotonou, l’ancien maire avait pratiquement délégué tous ses pouvoirs à son fils qui était son premier adjoint. Léhady Soglo était ordonnateur du budget, gérait les passations de marchés et toute l’administration municipale. En un mot, il était maire de la ville par procuration. C’est pourquoi, lors des négociations pour la conquête de la municipalité de Cotonou, le président du Prd, Me Adrien Houngbédji, exigeait de Léhady Soglo, la définition claire et limpide des prérogatives des adjoints au maire. L’objectif était de savoir d’avance les délégations de pouvoir que le président de la Renaissance du Bénin devrait concéder à ses adjoints, avant d’avoir le soutien du Prd. Selon les informations, Léhady Soglo n’avait pas clairement répondu aux réclamations du Prd. Or, selon les textes de la décentralisation, c’est le maire qui a tout le pouvoir exécutif.
Ses adjoints exercent les prérogatives qu’il va leur concéder, selon son bon vouloir. « Les adjoints ne sont que des titres politiques. Ils ne pourront rien, si le maire ne leur délègue pas une partie de son pouvoir… », aurait fait savoir Me Adrien Houngbédji, lors d’une réunion avec les 13 Conseillers du Prd, au moment fort des négociations pour la conquête de la mairie de Cotonou. Connaissant bien le mode de fonctionnement de la famille Soglo, ce n’est pas sûr que l’actuel maire de Cotonou tienne compte de ses adjoints dans sa gestion, concernant par les affaires domaniales et financières, des marchés publics et autres.

A cette allure, la probabilité est forte qu’il y ait des conflits d’intérêts entre Léhady Soglo et Isidore Gnonlonfoun. Or, c’est sûrement pour mieux contrôler la gestion de Cotonou que la mouvance a placé dernier à ce poste de responsabilité. Dans ses conditions, le premier adjoint au maire pourrait faire feu de tous bois pour préserver ses intérêts face à une famille politique qui ne lâche aucun morceau. On risque d’assister bientôt à un crash entre la Rb et les Fcbe. Des révélations se feront. Le Prd et l’Un, guettant le divorce entre les deux parties, en profiteront pour régler des comptes à la famille Soglo. La gestion de la ville de Cotonou ne sera pas une chose facile, si Léhady Soglo commet des erreurs de gouvernance.

Paul Tonon
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