Après avoir alerté l’opinion par rapport au traitement dont ils sont victimes, des éducateurs, éducatrices, enseignants communautaires et les agents contractuels de l’Etat des écoles maternelles et primaires, sans contrat et sans salaires depuis 8 ans ont donc décidé de passer à la vitesse supérieure. Organisés par l’UNSTB dont le Syndicat national des écoles maternelles du Bénin (SYNAEM) et le Syndicat national des instituteurs acteurs du développement pour une éducation de qualité (SYNIADEQ), sont affiliés, ils étaient au ministère de la Fonction publique, hier mercredi 5 août, pour un sit-in.
Des bandeaux rouges noués sur la tête, et scandant des slogans, ils portaient des pancartes sur lesquelles étaient inscrits différents messages. «8 ans sans salaires ; c’est suicidaire», «Nous exigeons nos contrats. Halte à la disette», «Halte à la famine imposée aux pères et mères de familles», «96 mois sans salaires. Quel ignoble traitement!» Tels sont les messages que l’on pouvait y lire.
Après plusieurs heures sous un chaud soleil, les manifestants ont fini par avoir un interlocuteur en la personne du directeur général de la Fonction publique, Gérard Mamadou, représentant le ministre du Travail empêché. Dans leur motion lue par le secrétaire général du SYNAEM, Hector Fanou, ils dénoncent la misère qui leur est faite. Selon eux, rien de concret n’a été fait pour les sortir de la disette plus d’un an après le sit-in qu’ils ont organisé au ministère des Enseignements maternel et primaire.
Ayant décidé de mener le combat à leurs côtés, jusqu’à la satisfaction de leurs revendications, l’UNSTB exige le traitement des dossiers des éducateurs, éducatrices, communautaires et agents occasionnels omis dans le processus du reversement. Celui des agents omis dans la décision N° 112/MEMP/DC/SGM/DEC/SECEP/SA du 27 novembre 2012 portant admission définitive aux épreuves écrites du CEAP session du 22 septembre 2012 sous prétexte qu’ils sont sans contrat. Selon la motion, l’UNSTB souhaite aussi la convocation de la commission d’étude des dossiers et l’accélération du processus pour le payement des salaires avant la rentrée 2015-2016, la relecture du décret 373 du 24 juin 2015 et le payement des primes de rentrée aux ACE 2014 du secteur de l’éducation.
Estimant avoir respecté le délai recommandé par la loi pour organiser le sit-in, le secrétaire général de l’UNSTB, Emmanuel Zounon, a fustigé le mépris dont les manifestants ont été l’objet sur les lieux. «Nous sommes venus depuis 9h, et personne ne s’est occupée de nous ou n’a voulu venir nous écouter jusqu’à midi. Il a fallu qu’on force un peu l’entrée, histoire de nous retrouver à l’intérieur du bâtiment pour que rapidement quelqu’un soit dépêché vers nous», a-t-il expliqué. «Nous nous sommes trouvés humiliés. C’est à croire que l’autorité n’a aucune considération pour les organisations syndicales. Ainsi, le problème que nous sommes venus leur exposer va perdurer alors que les agents sont sans salaires depuis 8 ans», a poursuivi Emmanuel Zounon. Il a alors fait constater que le gouvernement n’est pas prêt pour le dialogue social. En signe de mécontentement et pour appuyer ces travailleurs, l’UNSTB a décidé de ne pas participer au Forum sur le dialogue social que les Béninois de l’extérieur et la Suisse ont programmé ce jour à Cotonou.
Maurille GNASSOUNOU