Rue de la Direction générale des impôts (Dgi) ! Aux environs de 10h30, une agitation fébrile était perceptible. Les allers-retours des véhicules et des motos offraient un spectacle burlesque aux usagers de la route. Il y avait aussi des conducteurs de taxi-moto que l’opinion courante appelle "Zém". Des piétons en provenance de différents ministères de Cadjèhoun faisaient remarquer leur présence. A quelques mètres de la Dgi se trouvait un restaurant-trottoir qu’abrite une paillote dont la construction mêle attrait et modernisme.
On y vend diverses sortes de nourriture : du riz, des sandwichs, du thé, du spaghetti et diverses autres nourritures qui attirent bon nombre de personnes. Sous cette paillotte qui se trouve derrière la clôture du ministère des Affaires étrangères, on aperçoit des gens assis autour des tables en train de prendre leur petit déjeuner. Egalement, une dame, la quarantaine, qui parlait tantôt le français, tantôt le fon ou le mina, s’attelait pour servir les nombreux clients qui voulaient manger afin de calmer leurs crampes d’estomac. « Je m’appelle Elise Dédé Folly. Je suis mariée et mère de trois enfants dont deux filles et un garçon. Je me suis lancée dans le commerce depuis que j’étais une jeune fille. Je dois préciser que j’ai commencé par vendre ces choses depuis douze ans », a-t-elle confié. Vers treize heures, elle n’avait plus de répits à la tâche, puisque c’est à ce moment que l’effectif de ses clients s’est mis à s’accroître, de plus en plus. Pour gérer l’affluence, des jeunes filles qu’elle a recrutées en qualité de servante faisaient de leur mieux pour offrir un meilleur service. Elles servaient même des clients par la clôture du ministère des Affaires étrangères. Il y en avait qui se déplaçaient avec des plateaux contenant la préférence de chaque client.
Un service hors du commun
D’autres recevaient leurs commandes dans des assiettes jetables et, certains, dans des assiettes ordinaires. Vu le dévouement et le dynamisme de ces employées, on a voulu savoir comment et à combien elles sont payées. « Je les paye à la fin de chaque mois, et concernant mon chiffre d’affaires, cela varie selon les jours », a confié Elise Dédé Folly. Concernant l’ambiance qui a souvent prévalu entre ses employées et elle, une employée a laissé entendre ceci : « Elle nous traite très bien et il y a une bonne ambiance entre elle et nous ». Elles sont au nombre de six. Parmi ces dernières, se retrouve la grand-sœur de la patronne. Elle vient souvent au boulot les jours ouvrables entre 5h30 et 6 h du matin. En aparté, l’un des usagers de ce restaurant-trottoir nous a confiés les rasons pour lesquelles il a choisi ce cadre de la bouffe, malgré les nombreux lieux de restauration qui se trouvent dans cette zone administrative. « Moi, je l’ai connu, il y a cinq ans. Il était installé le long de la clôture du trésor publique. Je suis habitué à ce cadre, car sa propriétaire prend bien soin du repas et l’hygiène y est », a laissé entendre Prosper Yokossi, un client qui travaille au ministère de l’Economie et des finances.
Rosemonde Pognon
(Stag)