Les Béninois résidant en Suisse sont bien soucieux du développement de la terre de leurs aïeux. Ils ont initié, en collaboration avec les centrales syndicales et la Direction de la Coopération suisse du Département des Affaires étrangères de la Confédération suisse, un Forum Bénin- Suisse sur le dialogue social afin de prévenir les nombreuses crises professionnelles qui minent l’administration béninoise et plombent le développement du pays. L’ouverture des travaux qui prennent fin cet après-midi, a été placée sous l’égide du Premier ministre Lionel Zinsou.
Quel mécanisme de gestion des conflits professionnels pour quelle paix sociale au Bénin ? C’est autour de cette problématique que se réunissent depuis hier jeudi 6 août à Cotnou, certains cadres de l’administration, des responsables syndicaux et de la Société civile.
Pour le représentant de la Communauté béninoise de Suisse, Edgard Gnassounou qui accueillait les participants, tout est parti d’un constat : la multiplicité des conflits professionnels qui sont le signe d’une vive tension entre les partenaires sociaux et le dysfonctionnement du dialogue social avec les pouvoirs publics. C’est donc dans le souci de contribuer à réduire ces tensions à moyen et long termes et à donner toutes ses chances au pays que la Communauté des Béninois de Suisse, a initié les assises dont le but, précise-t-il, est de sensibiliser l’ensemble des acteurs du pays sur la nécessité de mettre en place des mécanismes de gestion anticipée des conflits professionnels. Il souligne que des résultats des analyses des études commanditées dans ce cadre ont révélé une prévalence de causes de nature structurelle et de gouvernance. Il s’agit entre autres de la mauvaise gestion à court, moyen et long termes des ressources humaines dans la Fonction publique, l’insuffisance des investissements dans les infrastructures, l’insuffisance du partage des informations entre le gouvernement et les syndicats sur les contraintes budgétaires et l’insuffisance de collaboration entre les acteurs du dialogue social pour élaborer ensemble le diagnostic et rechercher de façon concertée les solutions durables.
Il ajoute que des concertations ont eu lieu en particulier avec des responsables syndicaux au cours de la phase préparatoire des assises.
Décrisper la tension
Intervenant à la cérémonie, le représentant des centrales syndicales Dieudonné Lokossou a expliqué que ce ne sont pas des structures de gestion de crise qui font défaut dans le pays. «C’est plutôt le manque de volonté de la partie gouvernementale, et surtout le mépris fait aux travailleurs qui amènent souvent au blocage. Ce qui fait que la grève qui devrait être l’exception devient maintenant la règle». Il a salué l’initiative de l’organisation d'un pareil forum dont il dit espérer, qu’il ne sera pas une assise de plus.
Pour sa part, le ministre en charge de la Fonction publique, Aboubacar Yaya, s’est réjoui de l’initiative qui, espère-t-il, contribuera à décrisper la tension sociale dans le pays. «Les deux jours permettront de trouver des solutions adéquates, un processus de décision dans le monde du travail. Car la promotion du dialogue est gage d’un développement économique», conclut le ministre du Travail.
Pour le représentant de la Direction du développement de la Coopération suisse, Benoit Meyer Bish, toute initiative concourant au développement social du pays sera soutenue par son institution. Puis, il salue la contribution de la diaspora au développement du Bénin et l’engagement de tous.
Procédant à l’ouverture des travaux, le Premier ministre Lionel Zinsou a vanté les vertus du dialogue social et énuméré les conditions de sa réussite. Puis, il a habilement répondu aux syndicats, qu’il n’y a jamais eu mépris de la part du gouvernement. « Au contraire, il y a une volonté ferme de dialogue du gouvernement avec les syndicats », a-t-il ajouté.
Le Premier ministre a souhaité que les assises accouchent de bonnes résolutions devant aider le pays à sortir des situations de crises répétées.