Après les départements de l’Atlantique, du Littoral et du Plateau, Naomie Azaria, ministre en charge de la microfinance a entamé depuis hier jeudi 6 août 2015 une tournée de prise de contact dans le département de l’Alibori. Elle était pour la circonstance accompagnée de Jean Comlan Panti, Directeur général du Fnm et de quelques cadres.
Apprécier le niveau d’exécution globale des différentes interventions du Fonds national de la microfinance (Fnm) par ses partenaires stratégiques, appréhender les conditions d’exécution de ces interventions et recueillir les préoccupations des acteurs en vue de trouver des approches de solutions aux problèmes rencontrés. Tel est l’objectif poursuivi par Naomié Azaria, ministre en charge de la microfinance accompagnée de Jean Comlan Panti, Directeur du Fnm et de quelques cadres en entamant depuis hier une tournée dans l’Alibori et le Borgou. A Parakou, le périple de Azaria a commencé par une visite de courtoisie au Préfet des départements du Borgou et de l’Alibori. L’autorité préfectorale a salué l’initiative de cette visite et la pertinence de l’option faite par le gouvernement d’aider les femmes à sortir de la pauvreté.
L’ambiance à la Mairie de Parakou où attendaient les femmes bénéficiaires du Programme de microcrédits aux plus pauvres (Mcpp) était attrayante. Dans son intervention, Rouga Bibata, Présidente du réseau des femmes du Borgou/Alibori a rendu hommage au Chef de l’Etat qui a vu juste en initiant le Mcpp. Ce programme, a-t-elle dit, a permis à beaucoup de femmes de Parakou de vivre en paix dans leurs foyers. « Nous remercions beaucoup le Président Boni Yayi pour ce qu’il a fait. Même s’il n’est plus là, il faut que ce programme se poursuive car, avec le Mcpp, nous ne tendons plus la main à nos maris pour subvenir à nos besoin », a-t-elle précisé. Elle a plaidé pour que le montant du crédit Mcpp qui est encore à 50.000 F à Parakou passe à 100.000 F Cfa. L’autre doléance faite par dame Rouga est relative au montant élevé des frais d’Assurance que prélèvent les agences d’assurance sur les crédits de 100.000 Fcfa. Elle a donc plaidé pour que ce montant soit revu à la baisse.
Un taux de remboursement encourageant
Le Programme de microcrédits aux plus pauvres se porte très bien à Parakou. En témoigne les chiffres livrés à l’assistance par le Directeur exécutif de l’Ong Sian’Son, bras opérationnel du Fnm dans les départements du Borgou et de l’Alibori. Au premier trimestre de l’année 2015, cette Ong a reçu du Fnm 600 millions de F Cfa pour satisfaire les demandes qui ont été faites en matière de Microcrédits aux plus pauvres. Sur ces 600 millions de F Cfa, 450 millions ont servi à impacter les femmes du Borgou. A la date d’aujourd’hui, le total des femmes impactées par le Mcpp-Nouvelle génération peut être estimé à 10.000, a dit le Directeur exécutif de Sian’Son. Sur ces 10.000 femmes impactées, seulement 100 ont pu passer des crédits de 50.000 F à 100.000 F pour un taux de remboursement de 95 %. Malgré ces résultats très encourageants, il est à reconnaître que des efforts restent à fournir pour que les 10.000 femmes impactées bénéficient du crédit de 100.000 F Cfa. C’est un défi que le Directeur général du Fnm, Jean Comlan Panti est prêt à relever.
Profitant de l’occasion qui lui a été offerte, Jean Comlan Panti a salué le comportement citoyen des femmes de Parakou qui ont compris que c’est en remboursant à temps leurs crédits qu’elles éviteront à la chaîne de solidarité mise en place par le Président Boni Yayi de se rompre. « Ce programme n’est plus à Boni Yayi qui l’a initié. Il est à vous. Vous devez donc tout faire pour qu’il ne meure pas. Et la seule manière pour le pérenniser, c’est de rembourser vos crédits comme vous le faites déjà. Il est possible de passer à 100 % de taux de remboursement », a dit le Dg/Fnm qui a pris l’engagement de voir avec les agences d’assurance ce qu’il faut faire pour satisfaire la doléance relative à la réduction des primes de microassurance-vie sur les crédits de 100.000 F Cfa.
Des inquiétudes dissipées
A Parakou, les inquiétudes de Naomie Azaria ont été dissipées. Contrairement à ce que colporte dame rumeur, le Programme de microcrédits aux plus pauvres se porte très bien et suscite toujours un engouement de la part des bénéficiaires. « Grande est ma joie de me retrouver parmi mes sœurs… Avec ce que je viens de voir ici à Parakou, il n’y a plus de raison de douter. Le Programme de microcrédits aux plus pauvres n’est pas mort. Il vit toujours et contribue à la réduction de la pauvreté tant prônée par le Chef de l’Etat. "Le Mcpp a connu une évolution et est aujourd’hui devenu le Mcpp-Nouvelle génération. Outre les crédits de 50.000 qui sont passés à 100.000 F Cfa, il est associé à ce programme la microassurance-vie…Selon ce qui m’a été dit, beaucoup de demandes ne sont pas encore satisfaites. C’est le lieu de rassurer les uns et les autres car, le Chef de l’Etat, le Dr Boni Yayi est actuellement en train de mettre tout en œuvre pour apporter le sourire à chaque femme », a dit Naomie Azaria. Profitant de l’occasion qui lui a été donnée, le ministre de la microfinance a exhorté les femmes de Parakou à respecter leurs engagements en remboursant leurs crédits pour passer de 95 % à 100 %.
Le Préfet des départements de l’Alibori et du Borgou et le Représentant du Maire de Parakou venus soutenir l’événement ont abondé dans le même sens que la ministre. Pour ces deux autorités, tout doit être mis en œuvre pour que le Programme de microcrédits aux plus pauvres se pérennise.
D’une intervention à une autre
Après plus de 15 Km de piste rocailleuse, la délégation conduite par Naomie Azaria s’est rendue à la ferme du Sieur Toussaint Amoussou. En collaboration avec un ami, il a bénéficié d’un crédit de 4,5 Millions de F Cfa à lui octroyé par le Fnm à travers l’Ong Sian’Son dans le cadre de la mise en œuvre du Mtpe (Micro et très petites entreprises). Avec ce crédit, Toussaint Amoussou et son ami ont emblavé 19 ha de maïs pour le compte de cette année. L’année dernière, ils ont aussi produit du maïs et ont déjà remboursé à Sian’Son 2,5 millions de F Cfa. Au bout de deux ans, ils sont sûrs de solder leur crédit. Le plus important est que Naomie Azaria ait constaté que cette intervention du Fnm a permis non seulement à Toussaint Amoussou et à son associé de sortir de la pauvreté, mais aussi et surtout à certains membres de leurs familles de se soustraire de l’oisiveté. Dans la ferme de Toussaint Amoussou, il y a en effet une main d’œuvre estimée à une quinzaine de personnes. Tous ces travailleurs qui sont venus d’Abomey pour s’adonner aux travaux champêtres à Tourou vivent en parfaite harmonie avec les autochtones. C’est la preuve que le Fnm, au-delà des crédits, rapproche aussi les peuples.