Qui peut croire à la détermination du Chef de l’Etat de lever l’immunité parlementaire de l’ancien ministre de l’Energie, Barthélémy Kassa, actuellement à l’Assemblée nationale ? Personne.
Les faits, depuis le déclenchement de l’affaire Ppea 2 où des milliards ont été détournés, prouvent à suffisance que la question de la levée de l’immunité parlementaire du député Kassa dont le nom est fortement cité dans ce dossier n’est que de la poudre aux yeux. Et pour cause ! Cette affaire s’est révélée à l’opinion publique avant les positionnements sur les listes électorales en compétition pour le scrutin législative du 26 avril dernier.
Et pourtant ! Le Chef de l’Etat a bien positionné le ministre Barthélémy Kassa sur la liste-Fcbe (Forces cauris pour un Bénin émergent) pour les élections législatives. C’est après son élection à l’Assemblée nationale qu’il a démissionné du Gouvernement avec à la clé le bénéfice de l’immunité parlementaire. Pourquoi réclamer aujourd’hui la levée de l’immunité parlementaire de l’ancien ministre de l’Energie ? C’est ce qu’on ne comprend pas. Le Chef de l’Etat aurait évité de favoriser son élection à l’Assemblée nationale, s’il avait la volonté de le traduire devant la Haute Cour de justice.
La procédure pour sanctionner Barthélémy Kassa est longue. Le comble ici est que le Gouvernement ne se contente que des audits, au lieu d’engager véritablement les poursuites judiciaires contre le mis. Apparemment, le Président Boni Yayi distrait l’opinion publique au sujet du cas Kassa qui était l’un des thuriféraires de son régime. C’est son habitude.
Toutes les poursuites qu’il a engagées contre des parlementaires et ministres n’ont jamais prospéré pour vice de procédure. Ce sera ainsi jusqu’à la fin de son mandat. Ce serait sous un autre régime que l’ancien ministre de l’Energie pourrait être jugé.
Paul Tonon