L’ensemble des conseillers communaux AND et de l’alliance Eclaireur d’Allada désapprouve la cérémonie d’installation du Conseil communal puis l’élection au poste de maire de Mathias Djigla, vendredi 31 juillet dernier. Ils ont fait cette déclaration au cours d’un point de presse organisé hier, lundi 10 août au CODIAM à Cotonou.
Les conseillers communaux de l’AND et de l’alliance Eclaireur élus lors des élections municipales et communales de juin dernier à Allada, estiment avoir été brimés lors de la proclamation des résultats par la CENA puis l’installation du Conseil communal et l’élection du bureau de la mairie. Aussi, n’entendent-ils pas se laisser faire. C’est ce qu’a indiqué, au cours d’un point de presse, tenu hier lundi 10 août au CODIAM, le conseiller élu d’Allada dans l’arrondissement de Sékou, Léon Aganon. Il était avec les conseillers Lionel Chobli, Lucien Goudjinou Guillaume et Jean-Baptiste Koudjènou. A l’occasion, c’est au conseiller élu dans l’arrondissement d’Attogon, Lionel Chobli, qu’il est revenu au nom et par délégation du bureau exécutif national de l’AND, ensemble avec les représentants de l’alliance Eclaireur dans la commune d’Allada de lire leur déclaration.
Par sa sortie d’hier, a indiqué Lionel Chobli, le groupe AND-Eclaireur entendait attirer l’attention de l’opinion publique nationale et internationale « sur le déroulement des faits graves et injustes occasionnés par les leaders d’un groupe sorti minoritaire à l’issue des élections municipale, communale et locale à Allada ». Cette situation, a-t-il déploré, a troublé la paix sociale dans la commune jusqu’à faire couler le sang de certains concitoyens et résidants qui, jeudi 30 juillet dernier, ne revendiquaient que pacifiquement le respect de leur choix électoral et le rétablissement de leurs droits. Tout serait, selon la déclaration, partie du retrait du siège de l’arrondissement de Tokpa remporté par l’AND pour l’attribuer à la candidate de l’UB, lors de la proclamation des résultats.
En effet, à suivre Lionel Chobli, après le décompte, la centralisation et l’affichage des résultats approuvés par le coordonnateur de la CENA pour la commune d’Allada, ce siège a été remporté par l’AND avec 762 voix contre 572 pour l’alliance UB. Ce résultat, poursuit-il, avait même été assorti des félicitations de la candidate UB battue, à son challenger de l’AND.
Une telle substitution a surpris les populations de Tokpa. Ainsi, passé l’effet de surprise, elles s’étaient soulevées pour exiger la justice et le rétablissement pur et simple de leur élu dans ses droits. D’ailleurs, face au silence de la CENA, le litige fait désormais l’objet d’un recours formé devant la Cour suprême. Un autre contentieux a également cours dans l’arrondissement de Togoudo, contre l’élection jugée illégale d’un autre candidat UB, a laissé entendre Lionel Chobli.
Une ambiance regrettable
Interviendra alors la convocation des conseillers, jeudi 30 juillet dernier, en vue de leur installation, laquelle, selon Lionel Chobli, ne s’est pas déroulée dans les conditions adéquates, de confiance, de sécurité et de sincérité. Il a fait remarquer que dès 6 h, les populations, sans qu’il ne fut aisé de distinguer leurs bords politiques, se sont mobilisées aux abords de la mairie pour en empêcher l’accès. Elles seront rejointes par celles de Tokpa qui n’entendaient pas voir la candidate qu’elles n’avaient pas élu, être installée. Face à cette situation, dira Lionel Chobli, les élus AND et de l’alliance Eclaireur qui ne pouvaient accéder au lieu à 10 h, ont dû battre en retraite tout comme ceux de l’UB et les membres de la délégation arrivée de la préfecture pour diriger la cérémonie. Mais grande sera leur surprise de constater que les élus UB, après avoir forcé le passage, ont par la suite investi la mairie vers les cours de 14 h pour procéder entre eux, à l’installation du Conseil communal et l’élection d’un maire avec la complicité d’un membre de la délégation préfectorale. C’était, non sans avoir réprimé, blessé et usé de violence à coups de grenade et de gaz lacrymogène sur les populations qui révoltées davantage, ont fait brûler des pneus et barrer la voie inter-Etats.
Estimant que cette installation a été effectuée à marche forcée dans la violence et l’injustice, le groupe AND et alliance Eclaireur demande son invalidation pure et simple par le préfet de l’Atlantique et du Littoral. Il exige l’annulation de l’élection du maire qui a eu lieu jeudi 30 juillet à Allada et la prise de responsabilité de la tutelle, à savoir les ministres de l’Intérieur et de la Décentralisation afin de constater que le Conseil communal n’a pu être installé dans les normes et la forme à la date prévue par les textes.
Maurille GNASSOUNOU