50 femmes ayant réussi dans les séries scientifiques, considérées dans la mentalité collective comme la chasse gardée des hommes, sont présentées, dans un recueil de 204 pages, comme des modèles aux jeunes filles. L’idée émane du Forum des éducatrices africaines (FAWE-Bénin) et le recueil baptisé « Femmes du Bénin élites scientifiques » a été lancé, le vendredi 7 août, à Cotonou.
20 femmes ayant rang de professeur (Maître assistant-Maître de conférence-Professeur agrégé-Professeur titulaire), 22 qui sont titulaires d’un doctorat et 8 dont le niveau équivaut au BAC+5 (DEA, DESS, MASTER, INGENIEUR et autres), ont leur histoire d’amour pour les mathématiques, les sciences physiques, les sciences naturelles ou les sciences de gestion répertoriée dans un recueil intitulé « Femmes du Bénin élites scientifiques ».
Il s’agit d’une initiative de l’antenne du Bénin du Forum des éducatrices africaines (FAWE-Bénin), grâce au soutien du Fonds mondial pour les femmes, officiellement lancée le vendredi 7 août, à Cotonou, en présence de ces femmes élites scientifiques et un parterre de personnalités.
La carte d’identité des femmes scientifiques du pays
Pour docteur Bernadette Gléhouénou Dossou, 1ère femme docteur en foresterie au Bénin et en Afrique de l’ouest et présidente de FAWE-Bénin, le répertoire des « Femmes du Bénin élites scientifiques » était un rêve devenu une réalité. Il a, d’une part, pour finalité, a-t-elle renchéri, de montrer que « là où l’homme a réussi la femme le peut également ». Et l’histoire de ces 50 femmes exposées en filigrane à l’assistance le démontre aisément. On retrouve en effet dans le recueil, la vie intellectuelle et de carrière de la 1ère femme docteur en mathématiques du Bénin (docteur Micheline Gbèha), d’une autre femme ayant soutenu sa thèse sur le lion (docteur Etotépé Sogbohossou), d’une autre encore étant la 1ère femme agrégée en sciences de gestion en Afrique de l’ouest et la 2ème en Afrique noire (professeur Judith Glidja). On retrouve aussi le parcours de femmes architectes-urbanistes à l’image de Noëlie Dadjo, ou bien de femmes ayant décidé de se mettre à leur propre compte à l’exemple de Bertille Guédégbé Marcos qui, depuis plus d’une décennie, avec une cinquantaine d’employés, produit, transforme et commercialise de l’ananas en jus de fruits sous l’étiquette « Les fruits Tillou ».
D’autre part, a poursuivi la présidente de FAWE-Bénin, le répertoire vise également à présenter à la génération des jeunes filles des modèles de femmes ayant réussi dans divers secteurs, notamment dans des domaines, a priori, considérés réservés aux hommes, afin qu’elles s’engagent à aller le plus loin possible dans les études.
Les autorités doivent soutenir la vulgarisation
Ce répertoire est réellement « une véritable opportunité pour nos filles et sœurs », a soutenu le professeur Dorothée Akoko Kindé Gazard, marraine de l’événement, elle-même faisant partie des '50 femmes du Bénin, élites scientifiques', parce que depuis 2012, elle est professeur titulaire de parasitologie mycologie et depuis 31 ans docteur d’Etat en médecine. Elle a, d'ailleurs saisi cette occasion pour lancer un appel à toutes les autorités afin qu’elles s’approprient ce répertoire pour en faire une banque de données aux fins d’y puiser diverses compétences.
Une exhortation que partage le professeur Jean-Claude Codjia, recteur de l’université d’agriculture de Kétou, préfacier du recueil, qui a appelé les décideurs à soutenir la vulgarisation et la dissémination du répertoire dans les établissements publics et privés.
Sadia Adébiyi Adam, la conseillère technique genre, du ministère des Enseignements secondaires, technique et professionnel, après avoir annoncé que le gouvernement prend en charge le tiers du montant de la scolarisation des filles dans le domaine de l’enseignement technique et industriel, a insisté sur cette vulgarisation qui doit également être orientée vers les différentes structures et institutions de la place.
Pour joindre l’utile à l’agréable en rendant opérationnelles ces différentes propositions, l’assistance, au cours d’une vente à l’américaine, a collecté un fonds de 450 000 FCFA, mis à la disposition de FAWE-Bénin, en guise de contribution au lancement de la phase de dissémination du répertoire.
Celui-ci a promis que l’association sera actualisée courant 2017-2018. Avec l’espoir, a souhaité la marraine, que l’on compte désormais, dans ce nouveau répertoire, 75, voire 100 nouvelles femmes élites scientifiques du pays.
Vadim QUIRIN
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