Le béninois virtuel et cadre français d’alors, Lionel Zinsou est de nos jours, perçu dans la réalité sociopolitique béninoise, comme étant le prochain successeur du président de la République à la magistrature suprême. Cependant, l’homme n’éprouve aucune “fascination “ ni le “désir “ d’exercer lui-même, le pouvoir politique ! Sa mission à ce poste de premier ministre est par ailleurs capitale qu’il restera encore et encore, l’homme fort des régimes d’après Boni Yayi aux côtés du réel dauphin de ce dernier.
Par Anicet TIDJO
Thomas Boni Yayi a réussi son coup de diversion politique en débauchant Lionel Zinsou du PAI Partners pour ce fameux poste de premier ministre dans son quatrième gouvernement de son second mandat. La diversion ainsi que la discrétion sont restées longtemps l’arme technico stratégique du président Yayi pour atteindre ses objectifs politiques. Il a tout le temps voulu que Lionel Zinsou mette son expertise et son expérience au service de sa gestion des affaires au sommet de l’État. Mais aujourd’hui plus que jamais, “Zinlin“ lui sert de joker permanent sur tous les fronts dont politique, économique, social….
Lionel Zinsou, premier ministre n’a rien à avoir avec la course à la magistrature suprême au Bénin. Sa mission au pays va au-delà de 2016 ! Évoquant lui-même la raison pour laquelle il a accepté au pays, ce poste ministériel, l’offre qu’il a déclinée neuf ans durant, il a fait savoir qu’on le lui a demandé avec des arguments qu’il a trouvés très convaincants. L’un de ces arguments est que ce pays doit mobiliser toutes ses compétences, notamment celles qui viennent de cultures différentes. A-t-il par ailleurs, estimé que cette expérience est acceptable à son âge de sexagénaire qui coïncidait également avec son départ de la tête de la société PAI Partners et aussi bien sûr avec la fin approximative de sa carrière professionnelle à l’étranger.
La mission…..
Le premier ministre est pour le président Yayi, un développementaliste avéré ! Il n’y a aucun doute que cet homme maintienne le cap sur les réformes en cours après le régime Yayi II. Il a convaincu les Occidentaux par son expertise et des résultats probants à son actif. Ce qui justifie sa sollicitation permanente par Yayi afin d’apporter une touche séniore aux réformes en l’occurrence, économique. Cet état de choses ne peut être perceptible qu’en période difficile de crise. En dix ans environ, la croissance au Bénin n’est pas passée à deux chiffres sous la gestion de Yayi. Et pourtant les efforts sont consentis au quotidien par l’État central. Mais paradoxalement, aucune ressource ne fait défaut à ce que ce pays connaisse la croissance escomptée. Les maux sont entre autres, la corruption de haut niveau au point d’en désigner le Bénin comme étant un laboratoire africain de la corruption, toutes sortes ; la politisation à outrance de l’administration, les détournements de deniers publics et donc, la mauvaise foi. En clair, la volonté du chef de l’État est bien manifeste, mais il faut désormais des supports à l’image de Lionel Zinsou pour remonter la pente. De près ou de loin, Yayi pourra miser sur lui après 2016.
Personnellement, Lionel Zinsou s’est assigné pour mission de contribuer inconditionnellement au développement du continent africain et particulièrement à celui l’État béninois, son pays d’origine. “(…), Je ne souhaitais pas devenir fonctionnaire français d’autorité. J’ai toujours eu la volonté d’avoir un métier que je pourrais un jour exercer au Bénin : c'est ainsi que je suis devenu professeur d'économie“, a confié ce dernier à Terangaweb. Pour des raisons purement professionnelles, il n’a pu s’adonner au développement du Bénin comme cela se doit. Néanmoins, il est resté gratuitement depuis 2007, conseiller à l’économie au cabinet du président de la République du Bénin, Yayi Boni.
Lionel Zinsou se réclame “afroptimiste“ et s'implique dans la promotion du renouveau de l'économie africaine post-2007. Au plan socioculturel, il interagit par le truchement sa fille Marie-Cécile Zinsou avec la création en 2005, de la “Fondation Zinsou“ pour laquelle il débourse un million d’euros par an afin de favoriser les activités artistiques locales. Le 6 février 2015, la France a lancé l'initiative “AfricaFrance“ sous la forme d'une fondation dirigée par Lionel Zinsou et soutenue par le Quai d'Orsay et le MEDEF International pour relancer les relations économiques entre la France et l'Afrique.
A l’envers de tout ceci, des langues de délient au sein de l’opposition béninoise, désignant le premier ministre comme étant un néocolonialiste qui n’a accepté ce poste que pour continuer à défendre après Yayi, l’intérêt d’un certain multinational aux intérêts largement économiques, Vincent Bolloré. En réalité, “Zinlin“ est bien proche du régime français et de ses hommes d’affaires et Vincent Bolloré dont il s’agit est bien présent dans la sous-région ouest-africaine et à beaucoup d’intérêts économiques au Bénin. Pour “Zinlin“, les intérêts français, il y a des pays africains qui seront plus sensibles que le Bénin. “On ne produit pas d’uranium, pas encore de pétrole, on n’a pas de conflits d’intérêts importants et au Bénin, les entreprises étrangères sont les bienvenues ‘ a mentionné, le premier ministre.
“Zinlin“ dans la politique béninoise
Dix citoyens béninois sur dix sont convaincus que “Zinlin“ est le Dauphin de Yayi pour la présidentielle de 2016. Parmi eux, huit sur dix estiment qu’il ne sera pas élu puisque ne connaissant rien de la politique béninoise, ajoutée au fait que la majorité du peuple béninois ne plus rien venant de Boni Yayi en politique ; une réalité que le premier ministre n’ignore pas comme tout autre acteur politique de ce pays ne saurait ignorer.
Selon Victor Prudent Tokpanou, ancien ministre de Yayi, Lionel Zinsou échouera dans sa mission. « Il est clair que les mêmes causes produisant les mêmes effets, Lionel Zinsou échouera comme Koupaki hier et Houngbédji avant-hier », a avancé, le politologue, se demandant ce qui fait courir le Franco-béninois pour qu’il accepte une proposition aussi périlleuse. Car, indique ce dernier, Lionel Zinsou « ne connait rien ou presque ni de l'administration béninoise ni du microcosme politique béninois ». Il est clair pour lui que l’acceptation par Lionel Zinsou d’une telle mission est un « gâchis ».
Le tout ne suffit pas d’avoir l’onction de Yayi et/ou de la majorité présidentielle plurielle sans fief politique, sans expérience dans la politique béninoise et sans militer au sein d’une formation politique. Il n’a pas fallu autant pour que Komi Koutché malgré toutes les tractations politiques, échoue face à Adrien Houngbédji dans la lutte pour le perchoir. En clair, il faut être assoiffé du pouvoir et être aveuglé dans un rêve démesuré pour lever le doigt en 2016 à la place de Lionel Zinsou. Car, l’échec est garanti ! Ici au pays comme en France, il a été un observateur plus proche du spectacle du pouvoir. “J’étais l’enfant de ma génération le plus proche de mon oncle (Emile Derlin Zinsou, ancien chef d’Etat béninois). J’avais 14 ans quand il est arrivé aux affaires et 16 ans quand il a été renversé. J’avais 28 – 30 ans à Matignon. De ces expériences politiques, j’ai conçu du respect pour les personnes qui exercent le pouvoir, mais je n’ai éprouvé aucune fascination ni désir d’exercer moi même le pouvoir politique ‘ a-t-il révélé à Térangaweb.
Dans l’actualité sociopolitique béninoise, “Zinlin“ est pour Yayi l’objet de grande diversion politique ; celui-là qu’il rend populaire en lieu et place de son successeur pour divertir davantage ses adversaires politiques. Le premier ministre s’en indiffère et se consacre d’abord au changement que son intervention pourrait apporter au mieux-être des citoyens béninois en huit mois. Mieux, Boni Yayi ne serait pas en train de chercher un dauphin, selon Lionel Zinsou. Par contre, lui-même a les regards sur nombre de très bons présidentiables qui pourront poursuivre au mieux la gestion des affaires au sommet de l’État après Yayi.
"Zinlin" forfait à la présidentielle de 2016
Aucune intention politique à court terme n’anime pour l’heure, le premier ministre, Lionel Zinsou. Aux premières heures de sa nomination, il aurait failli remettre en cause l’offre pour le simple fait que Yayi ne lui a pas laissé le privilège de former son équipe gouvernementale. Aussi, aurait-il refusé de répondre présent a un appel dominical du chef de l’État, indiquant que dimanche est son jour de repos et que l’urgence pourrait attendre lundi avec un ton diplomatique, mais plutôt respectueux et responsable. Principe et caution morale obligent ! Si tout ceci s’avérait vrai, il est clair que ce dernier, bien conscient de ce que sa Nation a besoin de son expertise et son expérience, est prêt à tout donner, mais se désintéresse du fauteuil présidentiel pour l’heure puisque ce ne sont pas les comportements d’un futur héritier.
Il se réclame encore et encore technocrate et c’est d’ailleurs sa seule et unique raison d’être au sein du gouvernement de Yayi. Il est venu pour des exploits qu’il convertira après 2016 en politique et y fera carrière comme tout autre. Au plan politique, il soutiendra naturellement le candidat de Yayi pour 2016. “Zinlin“ n’est que la dernière carte de diversion de Yayi ; après l’avoir joué, Yayi affichera son dauphin qui existe, depuis bientôt trois ans et est connu des dieux de secrets. Après 2016, “Zinlin“ resterait l’homme de main de ce nouveau président s’il passait ! Ce futur président est un politicien bien connu de la Nation béninoise qui ce cesse de connaitre d’ascension et de succès au plan politique depuis 2010. Il a été préparé pour la cause et à déjà fait le tour du monde à cet effet et il ne reste que l’étape de passage de force à l’interne, au pays
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