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Yayi soumet ses ministres à un exercice difficile : Révision de la Constitution du Bénin
Publié le mardi 3 septembre 2013   |  Le Matin


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© Autre presse par DR
Le chef de l’Etat beninois, yayi boni


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C’est un premier test auquel le Président Boni Yayi soumet ses ministres. Il les envoie défendre le projet portant révision de la Constitution, sur les chaines de télévisions nationales. Le chef de l’Etat donne ainsi l’occasion aux Béninois, d’apprécier la qualité et la capacité des membres du gouvernement à être à la hauteur de leur mission. L’exercice n’a pas été du tout facile pour certains ministres.

Des membres du gouvernement défilent depuis quelques jours sur les chaines de télévisions nationales pour disent-ils lever la confusion et mieux, éclairer les populations sur le contenu du projet de loi portant révision de la Constitution du Bénin. L’exercice a été très difficile pour certains ministres. Des membres du gouvernement ont pu faire un effort lors des débats même si leurs explications ou leurs arguments sont contestables ou encore discutables. Mais d’autres ont fait piètre figure puisqu’ils ont été moins convaincants ou pas du tout convaincus.
Les points d’ombre et là où des gens malintentionnés, tentent à en croire les ministres, de manipuler ou de créer la confusion dans le projet de loi, concernent la limitation du mandat présidentiel, l’avènement d’une nouvelle République, la création d’une Cour des comptes et les controverses autour d’une probable candidature du Président Yayi à la Présidentielle de 2016 pour se maintenir au pouvoir.
Par rapport à toutes ces questions, certains membres du gouvernement ont développé plusieurs arguments pour démontrer le bien-fondé des réformes ou les innovations apportées à la Constitution et qui devront contribuer à combattre la corruption, l’impunité, à assainir les finances publiques et à réduire le coût des élections au Bénin. Ils ont surtout démontré qu’il n’est nullement question d’instaurer une nouvelle République et que le chef de l’Etat n’a pas l’intention de se présenter à nouveau à la présidentielle de 2016>

C’est le véritable point d’achoppement puisque les journalistes leur ont fait savoir qu’il y a de nombreux citoyens qui ne sont pas toujours convaincus de la bonne foi du chef de l’Etat.
Des Béninois septiques ou incrédules
Beaucoup continuent d’émettre des réserves ou de ne pas accepter que les membres du gouvernement en mission soutiennent que la révision de la Constitution est une priorité par rapport à la correction de la Lépi, la lutte contre la corruption et la pauvreté ou la bonne gouvernance. Les ministres ont fait remarquer que rien n’a été modifié au sujet des dispositions de la loi, relatives à la limitation du mandat du Président de la République et de l’âge du candidat. Et c’est la preuve selon les membres du gouvernement que Boni Yayi n’a nullement l’intention de confisquer le pouvoir comme certains ou ses détracteurs le font croire. En dépit de toutes ces explications, les journalistes ont fait observer aux membres du gouvernement que bon nombre de Béninois demeurent septiques ou incrédules. Ils ont des doutes sur les réelles motivations du chef de l’Etat qui ne veut pas renoncer à son initiative : celle de réviser la loi fondamentale du Bénin malgré l’opposition et les dénonciations de ses adversaires politiques et de la société civile.
Ces discussions sur la révision de la Constitution permettront de constater que certains membres du gouvernement qui n’ont peut-être pas l’expérience des grands débats, n’étaient pas du tout dans leur « plat ». Ils ont non seulement du mal ou de la peine à convaincre mais ils ont commis également beaucoup de maladresses, se faisant ainsi prendre aux pièges des journalistes qui leur posaient des questions très embarrassantes et difficiles.
Confusion de rôle
On sentait par moment, de l’agitation, de la colère ou la non maîtrise de soi au niveau de certains membres du gouvernement qui se confondaient dans leur rôle en posant des questions aux journalistes au lieu de répondre à leurs préoccupations. Ils s’érigeaient en donneurs de leçons avec des attaques verbales à l’endroit des journalistes qui n’acceptaient pas leurs arguments et par moment semblent s’éloigner de leur mission qui est d’éclairer l’opinion publique sur le bien-fondé de la révision et non de venir faire le procès des antirévisionnistes.
L’exercice a été donc très difficile au cours de ces premières sorties des membres du gouvernement. C’est vrai qu’il y en a qui se sont bien défendus. Mais il y a d’autres qui n’ont pas pu dire grand-chose. On devra attendre les autres ministres qui se préparent encore pour venir plancher. Feront-ils mieux que ceux qui sont déjà passés ? Certains reprochent même aux médias de ne pas organiser des débats contradictoires pour leur permettre de répondre aux antirévisionnistes qui selon eux, disent des contre-vérités et sèment la confusion au sein de l’opinion publique. Mais la question qu’on pourrait se poser, est celle de savoir si certains membres du gouvernement pourront vraiment être à la hauteur de ces débats ?
Le risque de perdre leur poste
Ceux qui déjà n’arrivent pas à se maîtriser ou qui manquent d’arguments pour convaincre, risquent de s’emporter lors des discussions face à certains antirévisionnistes qui sont d’une virulence exceptionnelle. Les invectives ou les violences ou attaques verbales pourraient déboucher sur des coups de poings. Salut les dégâts et les journalistes sans crier gare n’auront pas d’autres solutions que de prendre leurs jambes à leur coup.
Ce qui se dessine est que les ministres qui seront défaillants lors de ces épreuves, courent le risque de perdre leur poste si Boni Yayi procédait ultérieurement à un autre remaniement ministériel. Les données se confirment et semblent donner raison à ceux qui avaient dit que le nouveau gouvernement mis en place par le chef de l’Etat n’est qu’une machine pour la révision de la Constitution du Bénin, qui le tient à cœur. Mais voilà que l’épreuve apparaît difficile pour certains ministres et de nombreux citoyens continuent d’exprimer leur désapprobation au projet portant révision de la Constitution du Bénin.

Au lieu donc de laisser les ministres perdre leur temps, leur énergie pour ne pas finalement combler ses attentes, Boni Yayi ne gagnerait-il pas à prendre en compte la proposition de certains observateurs qui lui recommandent plutôt de solliciter les services des juristes acquis à sa cause et mieux des Constitutionnalistes, des spécialistes des questions de droit et autres acteurs qui ont travaillé dans les commissions Ahanhanzo-Glèlè et Gnonlonfoun sur la relecture de la Constitution du Bénin.
Ceux-là, de l’avis de nombreux observateurs, pourront faire l’affaire et éclairer l’opinion publique sur le sujet mieux que les profanes à la loi qui naviguent à vue et qui ont du mal à convaincre les citoyens sur un projet dont ils continuent de douter de l’utilité et de l’opportunité.

Euloge R. GANDAHO

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