L’attente a été longue. Mais, depuis la nuit de ce lundi 10 août 2015, Olivier Bocco, entre-temps poursuivi dans les « Affaires tentatives d’empoisonnement et de coup d’Etat » et en exil politique en France, a été accueilli par une foule en liesse et incontrôlable à l’Aéroport Cardinal Bernardin Gantin de Cotonou.
Les forces de l’ordre ont failli créer l’émeute à l’Aéroport Cardinal Bernadin Gantin, ce lundi août 2015, à l’arrivée du compagnon d’exil de l’opérateur économique Patrice Talon. Elles ont certainement été émoussées, dans leur ardeur, par la présence dissuasive de nombre d’acteurs politiques, et d’une foule de citoyens venus d’horizons divers. Costume bleu ciel bien coupé, cravate rouge, sous une chemine presque immaculée, Olivier Bocco a été carrément « pris en compte » par les forces de l’ordre à sa descente d’avion. Les effets du canular de la veille, et de la fausse alerte diffusée sur les réseaux sociaux estompés, la classe politique béninoise était à nouveau rattrapée par les exigences mal soldées d’un passé politique récent. Aux environs de 21h le lundi, alors que les occupants du vol « Air France » retrouvaient un à un la chaleur de l’accueil de leurs proches, mystérieusement, celui que la foule attendait était retenu pendant de longues minutes. De guerre lasse, et à bout de patience, les esprits ont commencé par s’échauffer. D’aucuns se demandaient la raison pour laquelle un Béninois, comme les autres, pouvait être interrogé aussi longtemps en arrivant sur sa propre terre. Mine de rien, l’interrogatoire a fait pas moins de deux heures et demie d’horloge.
Des heures chaudes
Les questions fusaient de toutes parts. Même la présence de personnalités de la trempe de Joseph Djogbénou, Candide Azannaï, Adidjatou Mathys, Gaston Zossou, ou autre Richard Sènou n’arrivaient plus à rassurer. Les uns et les autres avaient commencé par promettre une soirée agitée au pouvoir. Finalement relâché, Olivier Bocco, entouré comme une véritable star, a fini par franchir les portes du salon de l’Aéroport Cardinal Bernardin Gantin de Cotonou. Visiblement soulagé et ému, il s’est contenté de quelques mots à l’endroit de ceux qui, venus l’accueillir, ont commencé par se préparer au pire. « Je remercie le peuple béninois pour son soutien. Je suis très heureux de revenir sur la terre de mes ancêtres », a-t-il pu glisser à la presse avant d’entrer dans une voiture 4/4 qui est partie en trombe de l’aéroport.
Wilfrid Noubadan