L’Association des médecins en études de spécialité (Ames) sollicite le Vice-premier ministre François Abiola pour l’abrogation de l’arrêté rectoral n°048-2015/Uac/Sg/Ac/Vr-Aaru/Ss du 27 juillet 2015 portant fixation des nouveaux frais d’inscription en Diplôme d’étude de spécialité (D.e.s) à la Faculté des sciences de la santé (Fss) de Cotonou. C’est à travers une lettre ouverte dont nous publions ci-dessous la teneur.Réf : 014../Ames/Be/2015
Cotonou le 07 août 2015
A,
Son Excellence Monsieur le Vice-premier Ministre
Cotonou
Objet : Lettre ouverte
Monsieur le Ministre,
Nous avons l’honneur de passer par la présente, pour solliciter vivement votre prompte réaction pour l’abrogation de l’arrêté rectoral n°048-2015/Uac/Sg/Ac/Vr-Aaru/Ss du 27 juillet 2015 portant fixation des nouveaux frais d’inscription en Diplôme d’étude de spécialité (D.e.s) à la Faculté des sciences de la santé (Fss) de Cotonou.
Les frais d’inscription en D.e.s à la Fss de Cotonou s’élevaient à 251 200F pour les Médecin béninois. Le recteur de l’Université d’Abomey-Calavi, par un arrêté en date du 27 juillet 2015, vient d’augmenter ces frais d’inscription de 300%. Les frais d’inscription passent alors de 251 200F à 751 200F, alors qu’en l’état actuel des choses, les médecins béninois ont déjà assez de difficultés financières à pouvoir s’inscrire dans une spécialité. Cette nouvelle disposition réduira alors, sans aucun doute, le nombre de médecins béninois en spécialité.
Nous avons compris que c’est simplement une politique d’exclusion soigneusement organisée pour limiter l’accès d’autres médecins à la spécialisation et donc une ségrégation visant peut-être à réserver les études de spécialisation à une classe sociale privilégiée, car ces autorités nous retirent progressivement et avec tact tous nos avantages et droits.
En effet, nos autorités ont progressivement procédé à la suppression de nos primes de garde en 2009 et à la suppression de nos allocations de bourses en 2010. Toutes nos tentatives de négociation pour l’obtention de gain de cause ont fait choux blanc. La dernière démarche est celle entreprise en janvier 2015 à l’endroit du Doyen de la Fss. Ceci, par l’initiation d’un courrier faisant le point de nos difficultés, avec le souhait d’une rencontre d’échange entre coordonnateurs de D.e.s, équipe décanale et les représentants des D.e.s pour trouver des approches de solution à ces différentes difficultés. Curieusement, en lieu et place de la satisfaction de notre requête, le Doyen de la Fss adresse au recteur, dans le mois de Mars 2015, une note de service proposant l’augmentation des frais d’inscription.
Le lourd investissement du gouvernement actuellement dans la construction et l’équipement de nombreux hôpitaux contraste avec le déficit criard de médecins spécialistes dont la population a sérieusement besoin avec à la fin cette politique de limitation de l’entrée en spécialisation. La motivation des jeunes médecins acceptant de poursuivre leur formation à leurs propres frais est sérieusement émoussée.
On évolue vers la privatisation de la formation des spécialistes au Bénin. Conséquence, il n’y aura plus de Médecins béninois en spécialisation et, bientôt, le Bénin va commencer l’importation des médecins spécialistes pour faire fonctionner les hôpitaux du Bénin.
Il est clair qu’un médecin en étude de spécialité est très utile dans le dispositif de prise en charge des patients dans les hôpitaux. Malgré ce rude travail que le médecin en étude de spécialité abat dans les hôpitaux, il ne bénéficie d’aucun avantage. Dans la sous-région, les frais d’inscription sont moindres que ce que nous propose notre recteur et les médecins dans cette même sous-région (sauf au Bénin) bénéficient de bourses de formation avec un système hospitalier leur permettant d’avoir des primes de garde et des ristournes sur les actes qu’ils posent dans l’hôpital.
Le tableau en annexe fait le point des frais d’inscription et avantages dans quelques pays de la sous-région :
De l’analyse de ce tableau, il ressort que les médecins en spécialité au Bénin ne bénéficient quasiment d’aucun avantage. Comment arrivons-nous à vivre ? Sachant que nous sommes des adultes, majeurs, pères et mères de famille !
Les médecins étrangers, quant à eux, avec l’augmentation des frais d’inscription passant de 351 200 F à 851 200 F, ne pourront plus s’inscrire au Bénin et resterons simplement dans leur pays.
Nous vous prions Excellence Monsieur le Vice-Premier Ministre de nous aider à trouver une solution à cette préoccupation qui est une menace pour nous médecins en cours de spécialisation et un sérieux handicap pour la performance du système sanitaire béninois qui risque d’être dépourvu de praticiens compétant d’ici là. Comptant sur l’intérêt que vous accordez aux préoccupations de la jeunesse, nous restons persuader et nous vous remercions d’ores et déjà pour tout ce que vous ferez pour la prise en compte de notre requête.
Pour le Bureau Exécutif, le Président
Dr Olivier Dandjlessa
Ampliations :
Recteur Uac, Recteur Up, Doyen Fss, Coordonnateurs Des, Directeur du Cnhu, ordre des médecins, Présidents d’institutions, Premier Ministre, Ministre des finances, Ministre de la santé, Représentations de l’OMS, de l’Unicef, de l’Unfpa, Société Civile, (Ong Alcer, Fonac…).