Trois véhicules de maintien de d’ordre (Vmo), deux camionnettes, deux anti émeutes, plusieurs voitures de la police et de la gendarmerie. C’est l’arsenal déployé depuis samedi dernier à l’université d’Abomey-Calavi afin de contraindre les étudiants à quitter les résidences universitaires. La tracasserie , selon certains étudiants ,est de plus en plus inquiétante. « D’une façon brusque, ils nous ont annoncé le vendredi que nous allons vider les cabines et en cas de refus, 300 militaires et policiers viendront tôt le lendemain nous sortir à coup de matraque et de gaz lacrymogène », a déclaré Justine, étudiante en Sciences juridiques à la Faculté de droit et de sciences politiques. C’est ainsi que, très tôt le lendemain matin, le campus a été pris d’assaut par une horde de militaires et de policiers. Sosthène, étudiant en anglais à la Faculté des lettres arts et science humaine (Flash) estime que ces tracasseries ne s’expliquent nullement. « Pour nous amener à quitter les cabines, ils n’ont aucunement besoin de l’intervention d’un tel arsenal militaire. Pis, ces hommes en uniformes nous donnent cinq minutes pour quitter les cabines », laisse-t-il entendre. Cette situation est jugée lamentable et déplorable par Faustin, étudiant à la Flash. Pour Fidel Bokossa, président de l’Union nationale des Etudiants du Bénin, « Le campus est un lieu du savoir et cette manière de procéder ne rassure pas les étudiants ». Toutefois, Cette situation n’a pas empêché les autorités rectorales d’annoncer la reprise des activités académiques.
La session pour jeudi prochain
Ainsi, la session de rattrapage tant réclamée par les étudiants démarre officiellement le jeudi 13 août 2015, a annoncé hier Louis Gbédjissi, vice-doyen de la faculté des sciences et techniques (Fast). Et contrairement aux rumeurs faisant état de l’annulation de cette session de rattrapage, le chargé des affaires académiques a insisté sur la tenue effective de cet examen. De même, concernant la fermeture du campus par les forces de l’ordre, le corps rectoral a déclaré que cette mesure vise à assurer la sécurité des étudiants. Toutefois, a rassuré Louis Gbédjissi, « Les portes de l’université seront ouvertes à partir de ce soir ou demain au plus tard ». Il n’a pas oublié d’ajouter que les dates des compositions seront actualisées. Par ailleurs, il est à souligner que la programmation des compositions à la Fast est désormais affichée le long de la clôture du campus où de nombreux étudiants, cahiers et stylos en main, prennent connaissance des matières ainsi que des jours de composition.
Le Bureau d’union d’entité (Bue) réagit
Interrogé sur la tenue ou non des compositions, le président du Bureau d’union d’entité (Bue) de la Fast a exprimé son désaccord. ‘’Nous ne pouvons pas composer dans ces conditions. Les étudiants n’ont même pas accès à l’université et les résidents sont chassés. Nous ne sommes psychologiquement pas prêts pour composer, vu la menace à laquelle nous sommes exposés », a-t-il affirmé. En somme, les étudiants sont prêts à reprendre le chemin des cours. Ceci dans l’intérêt de tous.
Dios CHACHA (Coll)