La polémique autour de ce qui est qualifié de scandale de l’eau enfle à Cotonou et dans l’ensemble du Bénin. Et dans cette ambiance de controverse, beaucoup s’interrogent non seulement sur l’existence réelle des forages, mais aussi sur leur nombre et leur utilité.
Dans le cadre du Ppea II, des crédits sont alloués aux communes pour la réalisation d’ouvrages d’eau potable. Mais de façon particulière, cette année, la Direction générale de l’eau a fait exécuter certains forages. Mais ces réalisations n’ont pas rencontré l’assentiment des bailleurs de fonds. Et pour clarifier l’existence et l’utilité des forages réalisés, il a fallu une randonnée à la recherche desdits forages et bornes fontaines estampillés PPEA II.
D’abord, dans le département de l’Atlantique, les documents officiels y ont prévu une bonne quinzaine de forages. A Abomey-Calavi, la plus vaste commune, il y en a quatre qui sont prévus. Tori-Bossito et Toffo par contre, sont les moins favorisés par le projet. Seul un forage est prévu pour chacune de ces localités, contre cinq et quatre respectivement pour Allada et Kpomassè. Les populations de chacune de ces communes du département de l’Atlantique ne sont donc pas les parents pauvres des forages Ppea II. Elles bénéficient des ouvrages qui améliorent leurs conditions de vie au quotidien.
Dans les départements du Mono et du Couffo, il en est de même. Là, il y est prévu en tout 29 points d’eau. Cependant, la particularité dans ces départements, c’est qu’il y a aussi des bornes fontaines. De plus, les voies d’accès sont quasi-impraticables, surtout en ces temps de pluie. Mais, pour clarifier le dossier Ppea II et dissiper les inquiétudes, il a fallu faire des vérifications. Ainsi, il ressort que sur les 29 nouveaux lieux d’approvisionnement en eau potable prévus, l’existence de 26 a été notée. Au total, il a été recensé 18 bornes fontaines et 08 forages. Et là aussi, les populations se réjouissent de leurs conditions de vie qui se trouvent améliorées.
Mais, le plus sérieux des avantages tirés de cette nouvelle vie qui porte les populations plus près de l’eau de qualité, c’est dans la commune de Matéri dans le département de l’Atacora.
En effet, ce département devrait accueillir à lui seul, 55 des nouveaux ouvrages. Il est le mieux loti des départements pris en compte par le Ppea II. Sans doute, le relief et la situation géographique défavorable de l’Atacora justifient sûrement ce choix politique. Natitingou, Matéri, Kérou, Cobly, Tanguiéta et Bocoumbé sont au nombre des communes ciblées. Ceci explique d’ailleurs, la gratitude des autorités politiques de divers rangs rencontrées sur le terrain.
Même les populations de Pèrèrè dans le département du Borgou ont deux fois des raisons d’être reconnaissantes envers les autorités politico administratives. Leur commune est la plus privilégiée. Sur les 06 arrondissements, 05 ont bénéficié d’infrastructures et avaient dans chacun de leurs villages respectifs, au moins une.
Au total, dans tous les départements sillonnés, les ouvrages existent. Les preuves aussi. Des témoignages par ci, par là tombent et dissipent le doute à ce sujet. L’affaire d’évaporation de milliards de nos francs commence à s’éclaircir à travers les multiples forages réalisés sur l’ensemble du territoire national. Et si ce constat est établi, une question trottine dans les esprits : le nombre des réalisations et l’argent investi répondaient-ils aux prévisions initiales ? Tout le mystère du dossier Ppea II est là.
Guy OKAMBAWA et Angelo DOSSOUMOU