Malgré la présence de Auguste Ali Yérima, Yayi prend des actes à polémiques
A la présidence de la République, le chef de l’Etat a de sérieux ennuis pour comprendre les procédures juridiques, sous toutes leurs formes. Il se fait souvent entouré de juristes qui, visiblement, n’arrivent pas à combler ses attentes. C’est une vieille situation qu’il traîne et qui, récemment, a encore fait une mauvaise publicité à l’Exécutif.
Le droit a-t-il la dent dure contre Yayi Boni ? Cette question vient suite à un certain nombre d’actes juridiques posés par le président de la République et qui ont été presque tous contre les normes juridiques. On remarque généralement que le chef de l’Etat tarde souvent à se conformer à la loi ou à se retrouver lorsque dans des situations précises, il a besoin d’une démarche juridique. Tout porte à croire qu’il n’a pas de conseillers techniques juridiques ou qu’il en a mais qui sont de qualité douteuse et qui ont souvent du mal à lui faciliter la tâche. Par exemple, pour demander la levée de l’immunité parlementaire de Barthélémy Kassa, député à l’Assemblée nationale, cité dans le dossier de malversation financière à la Direction générale de l’eau, il a fallu plusieurs relances de Me Adrien Houngbédji pour que le chef de l’Etat se retrouve. Dans les deux premières correspondances, Yayi n’a pas trouvé la formule qu’il faut pour exprimer son besoin. Le président de l’Assemblée nationale a dû lui donner des explications publiques à travers une lettre pour lui dire un peu comment il va procéder. C’est suite à cela qu’il a pu se conformer à la procédure normale. On sait que Yayi Boni, lui-même, n’est pas un juriste de formation pour avoir des connaissances en la matière. Donc, pour tout courrier de nature juridique, ses services compétents devraient se référer aux conseillers techniques juridiques d’abord.
Le chef de l’Etat ridiculisé
Avec lui à la présidence de la République, il est difficile de dire comment cela fonctionne. Mais, il est inacceptable qu’un chef d’Etat se fasse presque ridiculiser publiquement à travers des leçons de droit avant de savoir comment exprimer un besoin à l’endroit du Parlement. C’est vraiment difficile de savoir que ces conseillers techniques juridiques en service au Secrétariat général du Gouvernement ne sont pas arrivés à faire savoir au président de la République la procédure requise pour demander la levée de l’immunité parlementaire d’un ancien ministre. Comme indiqué plus haut, c’est peut-être deux choses : soit, les courriers ont été envoyés sans l’avis technique desdits conseillers ou alors, ils ont été avisés, mais n’ont pu relever les dysfonctionnements contenus dans le courrier. De toute façon, ils ne sont pas excusables. Car, si le premier courrier part sans leur avis, le second ne devait plus l’être encore et ils n’attendront d’ailleurs pas que le président de l’Assemblée nationale fasse des observations avant d’envoyer un second. La presse a fait large échos du premier courrier et lesdits conseillers sont supposés lire et constater les insuffisances qu’il contenait.
Même si l’on admet que les conseillers techniques juridiques ont été nuls, où était le ministre de la justice, avocate de formation ? Elle est membre du Gouvernement et plusieurs comptes rendus du conseil des ministres ont exprimé la volonté du président de la République à faire rendre gorge à tous les coupables dans cette affaire. Elle ne devrait plus attendre une quelconque instruction avant de faire des propositions relevant de ses compétences pour traduire en acte la volonté de son patron. Le mal est partout et l’insuffisance est collective. Elle, au moins, pouvait éclairer les autres, car c’est sa profession. Elle vit de cela. Mais, cela n’étonne pas, puisqu’elle a fait partie du collège d’avocats ayant défendu Yayi Boni et le Gouvernement dans beaucoup de dossiers, finalement perdus.
Par le passé, le même problème s’était posé avec des anciens ministres de la République cités dans des dossiers de corruption. Mieux, le président de la République a eu à poser des actes qui se sont révélés contraires au droit et ont coûté cher à l’Etat béninois. Dans presque tous les combats qui l’ont opposé aux opérateurs économiques, le Gouvernement et son chef ont perdu. La forme et la manière ont toujours manqué au pouvoir en place pour poser certains actes et avoir raison.
F.F