Une souche de registre de naissance de Patrice Talon arrachée ? La réalité est cruelle. L’illogisme dépasse l’entendement. Mais, c’est le cas. La souche de registre de naissance de l’homme d’affaires béninois et sérieux prétendant à la magistrature suprême en 2016, Patrice Talon a été arrachée. Un acharnement de plus ? Certainement. Sauf que cette fois-ci, les commanditaires ont crevé le plafond de la bassesse. De mémoire d’homme, c’est sans doute la première fois que pour combattre un adversaire politique, on en vient à aller arracher, dans le registre de l’Etat civil, sa souche de naissance. Et si l’importance de cette pièce qui garantit à chaque citoyen son identité et sa nationalité n’est plus à démontrer, il faut considérer, ni plus ni moins, que par leur acte, les commanditaires ont tout simplement commis un ‘‘crime’’.
Malheureusement avec le régime en place, depuis 2012, il en est toujours ainsi quand il est question de Patrice Talon. Peu importe le sujet, le domaine, il faut nuire à l’homme. Mais, en dépit de la longue campagne et de la cabale pour le discréditer, sa cote de popularité ne fait que grimper. Comme si c’était hier, les Béninois se rappellent encore les déboires causés à l’opérateur économique dans les affaires Bénin Control, port sec d’Allada (Atral), intrants braqués, tentatives d’empoisonnement et de coup d’Etat…
La roue tourne
Ainsi, de jour en jour, la thèse du complot contre Talon et ses proches ne fait qu’être confirmée. La preuve, depuis un an, les autorités béninoises n’ont pas cru devoir, malgré leur demande, renouveler à Patrice Talon et à Olivier Bocco, leur passeport. Le pardon n’a jusqu’ici pas permis de régler ce détail qui doit permettre à ces deux compatriotes d’aller et de venir. Mieux, pour ceux qui ont, à la face du monde, promis faire table rase du passé, tous les moyens sont certainement bons pour étouffer les ambitions de leurs anciens alliés considérés depuis peu comme des parias.
Maintenant, la haine s’est traduite par la souche arrachée. Tout simplement, d’après Me Sévérin Quenum, pour empêcher l’enfant de l’éternel persécuté, de se faire établir un passeport béninois et pourquoi pas, par cette ineptie de mauvais goût, briser les rêves de présidence de Talon. Mais, les amnésiques oublient une chose. L’opinion publique béninoise aime les victimes. D’ailleurs, il est étonnant que ce soit ceux à qui, il y a quelques années, a profité la victimisation qui aujourd’hui s’adonnent à des pratiques répréhensibles contre l’un de leurs compatriotes.
La roue tourne. Et visiblement, avec l’ombre de Talon qui pointe à l’horizon de 2016, c’est la peur qui change de camp. Mais, pourvu qu’elle ne fasse pas perdre la raison à certains. Car, s’il se dit que le Béninois est pacifique, n’empêche qu’il y a parmi eux, des brebis galeuses. Et donc, le peuple souverain a de bonnes raisons d’être sur ses gardes. Il sait à quoi s’en tenir.
D’ailleurs, mieux que quiconque, il est conscient que son bonheur ne se trouve pas dans les querelles de clocher. Qui donc continue de penser le contraire ? Qui est-ce qui croit encore que le Bénin n’a pas besoin de tous ses fils pour sa reconstruction et que lui seul, a la science infuse et peut imposer ses volontés, fussent-elles des chimères ? L’avenir en donnera la réponse à chacun. Car, l’heure où il sera question de séparer le bon grain de l’ivraie est proche. Elle est si proche que certains ont même déjà décidé de choisir leur camp et de ne pas rater le rendez-vous de l’histoire.
Angelo DOSSOUMOU