Au terme de ses douze mois de gestion, le ministre de la fonction publique a passé au scanner les différentes réformes engagées depuis sa nomination. C’était à la faveur d’une émission télévisée déroulée hier dimanche 16 août 2015. Au nombre des différentes préoccupations abordées, l’âge du départ à la retraite correspondant à l’ancien critère de la loi 1986, soit rigoureusement après 30 ans de service, a été le sujet phare abordé par Aboubacar Yaya, dans la vision de booster le chômage.
Soucieux du périlleux problème de chômage galopant au Bénin, le ministre du travail, de la fonction publique, de la réforme administrative et institutionnelle Aboubacar Yaya sort de ses gongs. A l’occasion du bilan des douze mois de gestion de son département ministériel, il a tiré la sonnette d’alarme en invitant l’esprit de patriotisme des députés pour une bonne étude de la loi 2015-018 du 02 avril portant statut général de la fonction publique. Des explications du ministre du travail, la nouvelle loi en cours d’être homologuée constitue un véritable frein pour les efforts développement que fournit le gouvernement. Selon lui, de cette loi proposée par des cadres il y a quelques années, seul l’âge est pris en compte dans la mouture en passe d’être examinée. C’est-à-dire 60 ans pour les agents de la catégorie A, 58 ans pour les agents de la catégorie B et 55 ans pour les autres catégories. Mais le véritable problème, c’est que de milliers agents permanents et contractuels ont été recrutés soit à 18 ans, 20 ans, 22 ans bref à moins de 30 ans d’âge. Or, l’ancienne loi, celle qui régit la fonction publique datant de 1986 est simple et patriotique. Elle prévoit qu’il faille aller à la retraite, rigoureusement après 30 ans de services. Permettre ainsi à des milliers de jeunes diplômés béninois qui ploient sous le poids du chômage, de s’octroyer aussi une carrière avant d’atteindre l’âge limite.
Le nœud de la guerre
Selon l’ancienne loi 1986, celle qui régit la fonction publique, 11.179 agents permanents de l’Etat de la catégorie A devront être admis à la retraite courant 2015 et 2016. Ceci permettra de recruter trois (03) fois ce même nombre de jeunes cadres A et quinze (15) fois ce même nombre de la catégorie D ; avec comme avantage un bénéfice de 50 Milliards de F cfa pour le contribuable. Pour le ministre Aboubacar Yaya, ce sont les agents finissant accrochés aux avantages à eux accordés par l’Etat qui se trouvent derrière cette loi en gestation. Ce sont en général des agents qui arrivent en retard au service, toujours à la quête des avantages des missions. « L’administration béninoise a besoin de sang neuf » a-t-il défendu en démontrant que des centaines de milliers de jeunes diplômés béninois capables d’assumer la relève attendent. « Pour exemple, plus 120.000 dossiers ont été enregistrés à l’occasion d’un concours de recrutement pour le compte du ministère des finances alors que seuls 875 places sont disponibles », a-t-il renchéri. En vérité, les initiateurs de la nouvelle loi visant prétendument à toiletter le statut de la fonction publique n’ont fait qu’enclencher le processus de l’enracinement de la pauvreté au Bénin. D’autres questions d’actualité concernant les directions sous tutelle telles que le Cnss, le Cppe, Le Fodefca, la caisse nationale de prévoyance sociale, le mois du service public et la gestion de la carrière du fonctionnaire ont été abordées.
Loth HOUSSOU