Le Ministre en charge de la culture, de l’alphabétisation, de l’artisanat et du tourisme Paul Hounkpè a effectué une visite technique hier, Mardi 18 Août 2015, dans la commune de Sô-Ava. L’expédition a permis à l’autorité ministérielle de procéder à l’état des lieux des infrastructures touristiques réalisées grâce à l’appui du gouvernement. Puis, elle en a profité pour rencontrer quelques acteurs privés opérant dans le même secteur.
La cité lacustre de Ganvié reste et demeure un pôle de forte attractivité pour la destination Bénin ; et pour cela, sa viabilité s’avère cruciale. Paul Hounkpè, en bon observateur, a fait la remarque à juste titre. L’autorité, dans sa démarche de faire du secteur touristique le vivier du développement culturel, a diligenté son cabinet pour effectuer une descente stratégique dans la commune de Sô-Ava. L’embarcadère et la maison de la francophonie sont les deux premières étapes de la visite du ministre et de sa suite. Pendant ces escales, le tableau du décor qui s’offre aux regards a été désolant. Les deux bâtiments réalisés à grand frais par le Gouvernement sont restés abandonnés et se trouvent aujourd’hui dans un état de délabrement avancé : voûtés d’une toiture en ruine par endroit et mordus d’épaisse couche de poussière de l’autre. Cet état de chose a été foncièrement fustigé par le ministre Paul Hounkpè qui, pour remettre les pendules à l’heure, a donné à cet effet, sur place, des instructions fermes à ses collaborateurs : « En attendant la réhabilitation de ces lieux, mettez ça en location. Faites un appel, et vous constituez un dossier pour mettre en location. Les privées peuvent pour le moment en profiter pour faire de bonnes affaires. » Le maire de la commune, Joseph Onitchango, qui a déjà tenté de s’expliquer en vain au sujet de l’état dans lequel se trouve l’embarcadère et la maison de la francophonie accueille très favorablement ces instructions du ministre. « Comme vous l’auriez constaté, nous sommes descendus à Calavi donc à Ganvié pour faire une étude comparative entre les initiatives publiques et celles des privés ; et tirer des leçons en vue de changement de paradigme » a fait savoir le ministre. Aussi va-t-il ajouter qu’il y a nécessité de revoir les choses et d’orienter les actions du gouvernement qui doivent désormais se focaliser sur l’encadrement, la formation et la définition des normes et surtout la valorisation en termes de communication autour des potentialités du pays. Toute chose qui favorisera l’éclosion surprenante du secteur touristique béninois. « Le secteur de l’artisanat et du tourisme peut énormément contribuer au Pib, plus que l’agriculture et les impôts » va-t-il marteler pour afficher sa foi vis-à-vis du levier que les arts et la culture peuvent constituer pour le développement. La randonnée a conduit le ministre Paul Hounkpè dans d’autres complexes hôteliers merveilleusement construits sur pilotis pour accueillir les touristes. A ces différentes étapes, l’autorité a apprécié la qualité de ce que font les particuliers qui s’investissent dans le secteur du tourisme avant d’en profiter pour encourager les acteurs rencontrés sur place. « Comme vous le constatez, fera-t-il remarquer, il y a des privés vraiment actifs avec de très bonnes initiatives, et nous les encourageons.» C’est sur ces mots que le ministre va exhorter tous les partenaires privés à soutenir le gouvernement dans sa vision de faire du secteur touristique un creuset pourvoyeur de richesses.
Teddy GANDIGBE