Freddy Houngbédji a été démis hier de ses fonctions de coordonnateur du budget par ses pairs. La nouvelle est tombée comme une bombe dans la caverne de la démocratie béninoise. Avec elle, s’est envolé le désir du législateur de voir une Cena pérenne et assumer sans anicroche la régularité des scrutins électoraux gage de la stabilité sociopolitique. 2 contre 3. C’est par ce score que le coordonnateur du budget et le commissaire Basile Fassinou ont été mis en infériorité numérique. Le magistrat Geneviève Boko Nadjo, et les commissaires Moïse Bossou et Emmanuel Tiando de la majorité sont sortis vainqueurs de ce procès contre la gestion de Freddy Houngbédji. Est-ce une victoire à savourer ou un recul et un grave précédent pour une institution qui a désormais une durée de vie 7 ans ? Quelle est l’opportunité d’une telle crise quant l’on sait que l’équipe de Tiando éprouve déjà de grandes difficultés à assumer son cahier de charge ? D’aucuns diront que la destitution d’un membre du bureau de la Cena n’est pas un évènement majeur au pays Maga. Certes, le vent de la division avait emporté en 2007, Antonin Akpinkou, démis de ses fonctions de président de la Commission électorale par ses pairs. Des tas de problèmes s’en sont suivis et mis à mal le fonctionnement de l’institution. Aujourd’hui, le Bénin est à 8 mois des élections présidentielles. La Cena traîne encore les locales. La Lepi demeure une machine à problèmes et voilà le retour des démons de la division. Après Freddy à qui sera le tour ?
Beaucoup avaient espéré, que l’installation d’une Cena pérenne conduise à une cohésion au sein de l’institution et à une meilleure gouvernance des questions électorales. C’est sans compter avec cet appétit vorace du Béninois pour l’argent et le pouvoir. Vivement ces conflits d’intérêts n’éclaboussent les espoirs des démocrates et n’emporte la Cena au royaume de l’enfer.
Arnaud DOUMANHOUN