Le président de la Commission électorale nationale autonome (CENA) a fait, hier mercredi 19 août au siège de l’institution, un point de presse pour éclairer l’opinion publique sur les motifs de la destitution du coordonnateur du budget de l’institution, Freddy Houngbédji. Entre autres raisons, le président de la CENA, Emmanuel Tiando, évoque un dépassement de 3 milliards 600 millions de francs CFA du budget des élections législatives, municipales, communales et locales.
Au lendemain de la destitution du coordonnateur du budget de la Commission électorale nationale autonome (CENA), le président de l’institution Emmanuel Tiando a souhaité éclairer davantage la lanterne des professionnels des médias en vue d’un meilleur traitement de cette information. Devant caméras et micros, hier, il a expliqué le que mardi 18 août dernier, les membres de la CENA, s’étaient réunis à 11 heures afin d’examiner les budgets des élections législatives du 26 avril dernier et des municipales, communales et locales du 28 juin dernier. Sur autorisation de la plénière, le rapport d’exécution des budgets des deux scrutins a été présenté par le chef du service Budget et comptabilité, Régis Dossou-Kpanou sous la supervision du directeur de la cellule des affaires financières, Wilfried Affognon.
Selon Emmanuel Tiando, ledit rapport laisse voir un dépassement de 3 milliards 600 millions de francs CFA. «Les échanges qui ont suivi cette présentation ont permis de constater de graves irrégularités et beaucoup d’incohérences dans les budgets successifs : les coûts de réalisations sont excessifs et doivent être justifiés. Pour la plupart des commandes, il y a eu des dépassements significatifs que le bureau exécutif et la plénière n’ont jamais autorisés », a laissé entendre le président de la CENA. Les autres membres de la CENA auraient émis, selon lui, de vives réserves sur la sincérité des chiffres annoncés et ont rendu le coordonnateur du budget personnellement responsable des faits. « Nous lui avons également reproché sa gestion solitaire et non transparente, son refus de compte-rendu au bureau et à la plénière, son attitude de défiance du bureau et de la plénière, son choix unilatéral des fournisseurs et en particulier des imprimeurs au mépris des décisions de la plénière. Au moins 1/3 des insuffisances que vous nous reprochez sont du fait du commissaire Freddy Houngbédji», a-t-il ajouté.
La question de retrait de confiance au coordonnateur du budget a été soumise au vote de la plénière par trois fois. Trois commissaires ont voté en faveur du retrait, deux autres, dont le commissaire Freddy Houngbédji lui-même, ont voté contre. Emmanuel Tiando a également décidé de démettre le coordonnateur du budget de ses fonctions de personne responsable des marchés publics de la CENA.
Sênoudé P. TOMETISSI