Trois ans après son intervention sur Radio France internationale (Rfi), l’homme d’affaires a fait une sortie médiatique dans un entretien sur Canal 3 Bénin, Golfe Tv et Eden Tv. En 30 minutes de speech, le plus célèbre exilé justifie sa posture d’homme d’Etat. Avec des paroles inspirées par une évidente grandeur d’esprit.
Sans langue de bois, Patrice Talon a abordé les questions les plus cruciales et les patates chaudes. Il a livré une série de phrases chocs qui donnent de l’éclat à cet entretien. Un test réussi pour ce potentiel candidat à la magistrature suprême. « Je pense tout simplement que la tension met du temps à tomber. Je peux comprendre. Pour ma part, il est temps de tourner cette page ». Talon a ainsi pris de vitesse les faucons de la République et il fait apprécier sa force mentale doublée du sens de responsabilité avec le regard résolument tourné vers l’avenir et le développement de ce pays. Il devrait plus loin renchérir en jouant la saine carte du pardon : « Moi aussi j’ai pardonné et j’aspire maintenant à la réconciliation effective et à la concorde ». Talon se dit « un homme heureux et fier de son pays » parce que explique-t-il, « je n’ai plus de blessures d’autant que je tire beaucoup de satisfactions de l’apaisement du climat socio-politique consécutif au bon déroulement des élections et à l’abandon du projet de révision de la Constitution ». En homme d’Etat, Talon sait que le langage fait acte et met la parole au service de la paix. Présenté comme la pire espèce des belliqueux, il dément tous les préjugés et le délire de détracteurs et autres zélés du régime de la pseudo-refondation. « Tout est encore fragile », répond-il, au journaliste pressé d’avoir sa version sur les affaires de tentative d’empoisonnement et de tentative de coup d’Etat. Le pèlerin de paix a aussi des fibres patriotiques. « Je ne soumettrai jamais mon pays au paiement d’une condamnation financière punitive », promet-il. Le passé plaide pour Talon qui, avait renoncé à plus de 4 milliards de FCfa de dommages et intérêts accordés par la justice béninoise en sa faveur. Sur l’échec de Yayi Boni, l’invité de prestige de la presse a plutôt l’esprit réformateur. « Je pense à mon humble avis que le deuxième mandat de Yayi Boni a été le mandat de trop ». Et il tire la conséquence de ce constat en dévoilant une réforme historique : l’instauration du mandat unique. « J’ai un âge et suis désormais à un stade où l’on a envie de tout donner », conclut l’homme d’affaires dont les atouts politiques forcent admiration. Sa candidature devient une évidence. Déjà favori pour la succession de Yayi Boni à la Marina, Talon n’a qu’à assumer son destin de présidentiable.
Sacca Focco