80 ans. C’est l’âge actuel du général Mathieu kérékou. Hier lundi 2 septembre, diverses manifestations ont marqué cet évènement. L’homme à qui la plupart des concitoyens vouent un culte de la personnalité est, au delà de tout quelqu’un dont la vie est un pan entier de l’histoire politique du Bénin.
Retour sur les grands moments de la vie politique du « Grand Kamarade de lutte »
Par Sabin LOUMEDJINON
Après midi du jeudi 26 octobre 1972. Il est 14 h 30 mn. Telle une trainée de poudre la rumeur dans la ville de Cotonou fait état de ce que le régime du Conseil présidentiel a été renversé.
Les artères menant au palais de la présidence de la République étaient bloquées et interdites à la circulation automobile par des chars et des jeeps dont les armes étaient pointées sur le palais.
Aux environs de 15 h, une voix que les observateurs s’accordent à reconnaître comme celle du commandant Mathieu Kérékou lut une proclamation radiodiffusée dont le début disait ceci : « Peuple dahoméen, souviens- toi des graves et sanglants évènements qui ont caractérisé les élections présidentielle et législatives de mars 1970.
Souviens-toi que ces élections étaient anti démocratiques en raison des violences, des pressions et des fraudes officiellement exercées ou pratiquées, soit par les candidats eux-mêmes, soit par leurs fanatiques partisans.
Souviens-toi enfin que l’incertitude du verdict populaire n’était plus à démontrer. C’est alors et alors seulement que, les membres du directoire militaire avaient été contraints d’arrêter et d’annuler ces élections antinationales …
Peuple béninois, toute la vie du Conseil présidentiel n’a été que parjure. Tous ceux qui, Dahoméens, Dahoméennes aspirent à la paix, à la prospérité, ne peuvent manquer d’éprouver une angoissante inquiétude pour l’avenir de notre patrie, puisque les foyers de la guerre civile deviennent de plus en plus menaçants et de plus en plus précis.
Il est donc nécessaire de donner l’unique occasion à des hommes de bonne volonté de réaliser et de consolider l’unité nationale si chère à tous.
Il est également utile et pressant de donner à notre beau pays la chance d’être servi par ses valeureux fils capables de consentir les sacrifices qu’impliquent la lutte contre le sous développement et la création d’un état moderne…
L’Armée s’engage solennellement à donner au peuple dahoméen l’espoir d’une Aube nouvelle….»
A la suite de cette proclamation, un couvre- feu a été instauré de 21h à 5h du lendemain. Et à 23h 35 de ce même 26 octobre 1972, la composition du nouveau gouvernement militaire a été rendue publique.
Le commandant Mathieu Kérékou venait ainsi de prendre le pouvoir avec un groupe d’officiers de l’Armée béninoise.
C’est ainsi que l’homme s’est mis au devant de la scène politique du pays avec un parcours tumultueux.