Le prix littéraire Fetkann a été initié par José Pentoscrope, un important représentant de la communauté antillaise en France métropolitaine. C’était au lendemain du vote par le Parlement français de la loi du 10 mai 2001 dite loi Taubira-Delannon. Par cette loi, le Parlement français reconnaît les pratiques de l’esclavage et de la Traite négrière perpétrées à partir du XVe siècle, aux Amériques et aux Caraïbes, dans l’Océan Indien et en Europe contre les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes comme crimes contre l’humanité..
Ce prix, qui s’adresse aux auteurs et créateurs de toutes origines, vise surtout à valoriser par les œuvres littéraires, la culture du monde noir, de l’Afrique jusqu’aux Antilles et leurs diasporas. Son intitulé officiel est : « Prix littéraire Fetkann Maryse Condé - Mémoire des Pays du Sud / Mémoire de l’humanité ». Il met l’accent sur les principes républicains de Liberté, Égalité, Fraternité et veut favoriser le travail de Mémoire des pays du Sud et de l’Humanité tout entière concernant la tragédie qu’est la traite transatlantique.
Depuis plus de dix ans, Fetkann récompense des romans, des essais, des recueils de poèmes, des travaux de recherche et des pièces de théâtre qui mettent l’accent sur l’affirmation des droits de l’Homme et favorisent le travail concernant la Mémoire des pays du Sud et de l’Humanité.
Le Cifordom, l’association présidée par M. Pentroscope, est un outil important qui s’efforce de traduire sur le terrain l’esprit de la loi du 10 mai 2001 en jetant des ponts culturels et artistiques entre les Départements d’Outre mer (Dom Tom) et le reste du monde en particulier l’Afrique. De nombreuses actions ont été suscitées ou initiées en faveur de la littérature africaine.
Le Prix Littéraire FETKANN ! est donc à comprendre comme ce qu’il est : un prix en faveur du travail et du devoir de mémoire. Il défend la dignité humaine et vise le renforcement de la cohésion sociale car face à des événements historiques tragiques, toutes les communautés, quelles que soient leurs origines, leurs cultures, leurs religions respectives, doivent bénéficier des mêmes marques de respect et de reconnaissance. Le Prix FETKANN ! identifie et récompense chaque année, les travaux récents réalisés en faveur du devoir de mémoire. Cette démarche vise à faciliter l’accès des jeunes et du grand public à la connaissance de ces faits car « la connaissance est un moyen efficace pour éviter que les pires scénarios se reproduisent. »
Le nom «FETKANN!» signifie en créole « fête de la canne », la canne rappelant e commerce dit triangulaire Europe-Afrique-Antilles et l’exploitation des Africains mis en esclavage dans les plantations d’Amérique. Fetkann est également le symbole du combat des esclaves pour la liberté, un combat qui s’est traduit par les marronnages et les révoltes contre les maîtres. Un festival culturel lancé en 2000 par le CIFORDOM et très actif dans le département de l’Essonne, porte également le nom Fetkann.