Le rejet de la demande de levée de l’immunité parlementaire du député Barthélémy Kassa qui serait impliqué dans le détournement des 2,6 milliards des Pays-Bas pour le financement du projet de l’eau potable dans les localités rurales et la destitution du coordinateur du budget de la Commission électorale nationale autonome (CENA), sont les deux sujets dominant dans les colonnes des quotidiens béninois parus ce vendredi à Cotonou.
« Demande de levée d'immunité de Barthélémy Kassa : 45 députés rejettent la résolution », affiche en manchette « Matin Libre », un quotidien indépendant d'information, alors que « l'Evènement Précis », un autre quotidien privé, «écrit à sa Une : « Vote contre la levée de l'immunité de Kassa dans l'affaire ppea-2: La mouvance s'oppose à la manifestation de la vérité ».
Pour ces quotidiens béninois, au terme du vote qui a sanctionné les débats et qui ont été très houleux, jeudi nuit au Palais des Gouverneurs à Porto-Novo, le Parlement béninois par une majorité de 45 députés s'est opposée à la demande de la levée d'immunité parlementaire du député Barthélémy Kassa qui serait impliqué dans le détournement des 2,6 milliards des Pays-Bas.
« Ce vote de rejet a été précédé d'un long débat à l'hémicycle. Lequel débat a clairement révélé deux positions au sein de l'hémicycle. Il y a d'un côté, 38 députés de l'opposition qui soutiennent la levée de l'immunité de leur collègue. Et d'un autre côté, en l'occurrence, 45 de la mouvance présidentielle qui se sont ligués comme un seul homme contre la demande formulée par le chef de l'Etat puis le procureur général près la Cour d'appel de Cotonou », soulignent les quotidiens.
Pour « L'Evènement Précis », par ce rejet les députés de la mouvance désobéissent à leur leader, Dr Boni Yayi qui a formellement demandé par écrit la levée de l'immunité de son ancien ministre
« Le vote sanction contre le gouvernement dans l'affaire de levée d'immunité, même s'il constitue un désaveu à la lutte du Chef de l'Etat contre la corruption apparait, aux yeux de l'opinion, comme un refus délibéré de la majorité parlementaire, d'accompagner le Chef de l'Etat dans sa volonté », estime le journal
Selon ce même quotidien, en décidant de voter contre les poursuites judiciaires contre leur collègue député, les élus de la mouvance savent consciemment qu'ils s'illustrent négativement aux yeux de l'opinion publique nationale et internationale, mais ont les raisons de leur option politique.
« Un vote de la levée de l'immunité de l'ancien ministre, va ouvrir la boite de pandore qui va être le début de résurrection des dossiers jugés scandaleux que certains députés de la mouvance que de l'opposition parlementaires seraient impliqués », analyse le journal.
Ainsi, se désole « La Nouvelle Tribune », qu'avec ce rejet de la demande de la levée de l'immunité, Barthélemy Kassa n'ira pas au tribunal pour répondre des soupçons de complicité qui pèsent sur lui dans le cadre du détournement des fonds du Programme pluriannuel eau et assainissement, phase2.
Au quotidien du service public « La Nation », de conclut qu'avec « ce vote d'échec, le dossier est ainsi classé au cours de cette session. Mais il pourrait être réintroduit si le gouvernement le souhaitait ».
Le second sujet qui a retenu l'attention des quotidiens béninois parus ce vendredi est la destitution du coordonnateur du budget de la commission électorale nationale autonome (CENA) par ses pairs.
« Coup de tonnerre à la Commission électorale nationale autonome (Cena). Freddy Houngbédji, précédemment coordonnateur du budget, vient d'être démis de ses fonctions. Motif avancé, gestion solitaire des ressources de l'institution », écrit « Fraternité », un quotidien indépendant.
Pour ce même quotidien, à six mois de la présidentielle de février 2016 où les efforts doivent être concentrés sur une bonne organisation de ce scrutin, c'est une scène de ménage qui est offerte au public.
« Après les rendez-vous des législatives, puis des municipales, communales et locales, l'équipe dirigée par Emmanuel Tiando était attendue en 2016 pour la présidentielle. Mais elle a choisi de faire encore parler d'elle un peu plus tôt », estime le journal.
Mais pour « Le Matinal », le mis en cause,Freddy Houngbédji bat en brèche toutes les accusations à son encontre.
« Cette destitution est une voie de fait qui ne repose sur aucune base légale. Les auteurs se gardent d'ailleurs de citer la moindre disposition légale ou réglementaire pour justifier leur acte. Mon seul tort est d'être accroché au texte et de constituer ainsi l'empêcheur de tourner en rond. Les motifs évoqués sont faux, mensongers et plein d'allégations », a déclaré Freddy Houngbédji, dont les propos sont rapportés par « Le Matinal ».