Le roi Houédogni Béhanzin, de son vrai nom Joseph Aglannou Béhanzin dit Ahossou Ganzo, n’est plus. Depuis le mercredi 19 juin dernier, il a rejoint ses aïeuls. Une délégation gouvernementale conduite par le ministre Bio Toro Orou Guiwa, chargé des relations avec les institutions lui a rendu, le samedi 31 août dernier à Abomey, un hommage mérité. Cet hommage lance le démarrage des cérémonies qui consacreront le repos éternel de ce monarque intronisé roi d’Abomey en novembre 1995.
Honneurs militaires et civils, signature de livre de condoléances et délivrance du message de compassion du gouvernement et de la nation, ont constitué les temps forts des hommages rendus à l’illustre disparu par la délégation gouvernementale qui s’est par ailleurs inclinée sur le lit mortuaire sur lequel sont disposés les symboles royaux du monarque. A en croire les membres de la famille royale, les cérémonies traditionnelles et coutumières qui vont suivre ces hommages du gouvernement dureront deux à trois mois. Elles sont sacrées et ont démarré le samedi 31 août dernier, par le Assikplata et le Avizinli. Le Assikplata est une cérémonie consacrée aux lamentations et pleurs des sujets de la cour royale pour exprimer leur douleur. Le Avizinli, comme son nom l’indique, est un rituel au cours duquel on pleure l’illustre disparu à travers le rythme Zinli exécuté par une vingtaine de groupes.
Un parcours exceptionnel
Feu Houédogni Béhanzin n’a pas vécu inutilement. Il a un parcours exceptionnel. Intronisé le 30 novembre 1995, feu Houédogni Béhanzin est admis à la retraite le 1er octobre 1997, avec le grade de colonel de l’armée béninoise. De son vrai nom Joseph Agblannou Béhanzin, feu Houédogni Béhanzin est né en 1943 à Abomey. Il a franchi les portes de l’école primaire de Bohicon en 1952. Sept ans plus tard, il fit son entrée à l’Ecole d’enfant de troupe pour avoir été premier parmi tous les africains. Il obtint successivement le Bepc en 1962, le Brevet de préparation militaire élémentaire (Bpme) en 1966, le Brevet de préparation militaire élémentaire et supérieur (Bpmes) et le Baccalauréat série Sc en 1967. Avec ce premier diplôme universitaire, il a été admis à l’Ecole des Services de Santé des Armées à Bordeaux en France et aux études de biologie humaine. Après ses Licences ès Sciences en 1969 et en 1971, il a soutenu sa thèse de Doctorat en médecine et obtenu le diplôme de médecine aéronautique et spatiale. Puis, retourna au pays en 1976. Jeune lieutenant, il a occupé, entre 1976 et 1996, plusieurs postes de responsabilités. D’abord au Camp Guézo à Cotonou avant d’être successivement médecin-chef des garnisons de Natitingou, de Ouidah et de Porto-Novo. Feu Houédogni Béhanzin est un expert de l’Oms en médecine traditionnelle.
