Satisfaction des Pays-Bas par rapport aux efforts déployés par le gouvernement pour faire la lumière sur le détournement des fonds du projet Ppea II. C’est la grande leçon à retenir des échanges, vendredi dernier, entre l’ambassadeur Jos Van Aggelen et le président Boni Yayi. Du moins, à la sortie de l’audience que lui a accordée le chef de l’Etat, l’ambassadeur des Pays-Bas près le Bénin, S.E.M Jos Van Aggelen, détenteur d’une correspondance du premier ministre néerlandais, Mark Rutte au président Boni Yayi en réponse à sa lettre du 7 août dernier, a révélé la substance de ladite correspondance.
Et, il a été servi par le diplomate néerlandais que le premier ministre de son pays n’a pas caché sa satisfaction par rapport aux efforts déployés par le gouvernement pour faire la lumière sur le détournement des fonds du projet Ppea II. Aussi, les Pays-Bas ont-ils salué la poursuite lancée contre les mis en cause et les réformes menées afin d’éviter que de telles situations ne se reproduisent. Des pas qualifiés d’importants par l’ambassadeur Jos Van Aggelen en vue du rétablissement de la confiance et des relations entre son pays et le Bénin.
Prévenir et non guérir
Mais, à la vérité, il faut reconnaître que ce satisfecit du premier ministre néerlandais à Boni Yayi est loin d’être une victoire pour le Bénin. Bien au contraire. Car, si tout se passait bien dans le meilleur des mondes, il n’aurait jamais été question de leçons de morale de la part des représentants des Pays-Bas au Bénin ou même, tout simplement de fraude dans le dossier Ppea II. C’est dire que le Bénin n’est pas encore sorti de l’auberge. Et pour un retour aux valeurs cardinales qui fondent la bonne gouvernance, il faut véritablement nettoyer l’écurie d’Augias.
Ainsi, pour éviter qu’on en arrive à recevoir des leçons d’autres partenaires au développement, la première des choses serait déjà de revoir le système partisan au Bénin. En effet, ce système nous a donné à voir jusqu’ici, des nominations non revêtues du sceau de la compétence mais plutôt de celui de la région, de la religion ou de l’appartenance politique.
Alors, il est temps que les péripéties autour du dossier Ppea II ouvrent les yeux aux dirigeants béninois. Sinon, ce ne serait pas une surprise qu’on en arrive d’ici peu, à l’amer constat que les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets. L’erreur est humaine, mais persévérer dans l’erreur est diabolique. Il est temps pour un Bénin meilleur, d’emprunter la voie de la sagesse et d’arrêter la saignée. L’avenir de la nation en dépend.