La date du mardi 18 août 2015 restera gravée dans la mémoire de Me Freddy Houngbédji. Relevé de ses fonctions de coordonnateur au budget à la Commission électorale nationale autonome (Céna), il est revenu, hier dimanche 23 août 2015, sur les réels motifs ayant conduit à sa destitution. Sur le plateau de la radio Soleil Fm, Me Freddy Houngbédji a laissé entendre que les griefs portés contre sa personne dissimulent des faits inavoués. Revenant sur les faits qui lui sont reprochés, il explique qu’il est accusé d’un dépassement budgétaire de 3,5 milliards sur le budget de la CENA qui est passé de 9 milliards à 13 milliards de FCFA. D’un air serein, Me Houngbédji ne condamne pas le dépassement budgétaire qui, selon lui, n’est ni une faute, ni un détournement. Il justifie cet excès par des dépenses de dernières minutes liées au paiement des coordonnateurs, à l’ajout du coût des impressions qui était inférieur aux offres des prestataires. « Chaque dépassement a été autorisé par la plénière, à savoir, la commande des documents électoraux, du matériel électoral ainsi que les charges salariales », a déclaré Me Houngbédji. Par exemple, il a souligné qu’alors que les isoloirs avaient été prévus pour être réalisés à 4.000F CFA l’unité dans le budget, les membres de la CENA se sont rendus compte que la feuille d’isorel seule est à 4000F, sans compter le bois, les paumelles, les clous, la main d’œuvre, la marge bénéficiaire et les frais de transport. Finalement, les isoloirs ont été achetés à un prix moyen de 14.311F soit un écart de 298.321.644 F CFA pour les 26.212 isoloirs achetés. Freddy Houngbédji a alors fustigé le caractère irréaliste du budget qui a été voté au cours d’une période de crise entre le Gouvernement et l’institution chargée d’organiser les élections. « La déclaration du président de la CENA est très grave. Il voulait m’amener à violer le code des marchés publics qui ne permet pas d’exclure des entreprises au détriment d’autres », a-t-il affirmé. Après les justifications ayant conduit à un dépassement budgétaire, l’invité a avancé d’autres raisons qui ont conduit à sa démission. Il a expliqué l’atmosphère tendue qui règne entre lui, fils du président de l’Assemblée nationale, Adrien Houngbédji, et le président de la CENA, Emmanuel Tiando. Il a expliqué que le président Tiando affichait de l’autoritarisme envers sa personne et qu’à plusieurs reprises,ce dernier avait tendance à vouloir le manipuler et le traiter comme un subalterne. Face à cette situation regrettable, Freddy Houngbédji ne se sent nullement coupable de quoi que ce soit et affirme que la faute du dépassement budgétaire est imputable à tous les commissaires de la Céna. Il promet saisir les autorités judiciaires compétentes pour que justice soit rendue.
Rastel DAN (Coll.)