Politique
En toute expression 25 Août 2015 Yayi passera-t-il le témoin à Talon ?
Publié le mardi 25 aout 2015 | La Nouvelle Expression
© Autre presse par DR
Photo montage du président Yayi Boni et Patrice Talon |
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Photo montage du président Yayi Boni et Patrice Talon |
Le scénario est envisageable, même s’il n’est pas le plus plausible au
regard des ambitions qui se font jour, dans la perspective de
l’échéance électorale particulièrement convoitée de 2016 au Bénin. Car
il n’y a plus l’ombre d’un doute que Patrice Talon sera dans les
starting-blocks pour la course à la succession de Boni Yayi, et qu’il
s’y atèle avec un entrain qui ne trompe guère sur son intention
d’occuper, en chair et en os, le fauteuil présidentiel dans lequel il
a contribué à faire installer autrui, et dont l’occupation,
aujourd’hui, est devenue pour lui un défi de taille à relever. Dans
ces conditions, il ne peut à l’évidence nourrir que l’intention d’être
le prochain homme de la situation, ce qui, pour le président Boni
Yayi, ne pourra se révéler qu’une source de grand inconfort. Passer le
témoin à Talon prendrait en effet des allures d’une cynique ironie de
la politique pour Yayi, car un tel cas de figure ferait de l’homme
d’affaires un vainqueur indéniable dans le duel auquel se sont livrés
ces deux hommes, depuis le clash survenu entre eux, et qui fit passer
Talon de son statut de bras droit à celui de victime. Celui-ci ne
cracherait donc pas sur cette opportunité si elle s’offrait à lui,
maintenant que ses intentions présidentielles sont claires comme de
l’eau de roche ; et d’autant qu’il coule de source que les moyens
matériels et financiers dont il aura besoin constituent son souci
cadet. Aussi le nabab béninois part-il pour faire grand bruit aux
quatre coins de son pays, et ce, d’autant plus que la nouvelle de sa
fortune colossale, telle une trainée de poudre, s’est répandue du nord
au sud, et de l’est à l’ouest, faisant déjà lécher les babines à plus
d’un électeur (sincère ou profiteur), comme il est d’usage sous nos
cieux. Dans l’Hexagone, d’où il étend ses tentacules assez visiblement
déjà jusqu’au Bénin en attendant de fouler incessamment le sol de ses
ancêtres, son retour historique se prépare sans doute assidûment. Les
regards seront par conséquent rivés sur l’aéroport de Cotonou où, dans
les prochains jours, sera accueilli, et indubitablement ovationné, cet
homme précédemment meurtri, mais qui prône dorénavant le pardon, à
l’instar de son mentor. (Même s’il n’est pas aisé de savoir, entre
Boni Yayi et Patrice Talon, celui qui faisait réellement office de
mentor, tant l’un semblait dépendre de l’autre, et vice versa). Ce
dont on peut se convaincre, en revanche, c’est cette intention que
doit être entrain de nourrir, secrètement et discrètement, Patrice
Talon, de se retrouver en position de président entrant, lorsque Boni
Yayi sera le sortant. Raisonnablement, c’est peu envisageable comme
scénario. Pendant que l’un en caresse le rêve, l’autre doit le
redouter viscéralement. Mais en politique, que n’a-t-on pas vu ?
Sébastien DOSSA
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