Les cadres et agents du Fonds national de la microfinance ont une fois encore sacrifié à la tradition. Ils se sont retrouvés du 20 au 23 août dernier à l’hôtel Bel Azur de Grand-Popo dans le cadre de leur traditionnelle retraite intellectuelle pour évaluer les actions menées au profit des bénéficiaires de leurs différentes interventions. L’occasion a été aussi saisie pour valider le travail fait par les comités techniques mis en place à l’interne pour évaluer les forces et les faiblesses de ces interventions dans le but de l’élaboration du plan stratégique du FNM pour la période 2016-2021.
Pour M. Jean Comlan Panti, Directeur général du Fnm, cette retraite intellectuelle est un processus qui s’inscrit dans le management global du Fonds national de la microfinance qui est depuis 2012 la première institution publique d’appui à la microfinance certifié au monde ISO 9001-2008. Elle est également la marque de la volonté du Fnm de s’inscrire dans un processus d’amélioration continue de ses interventions. « Au regard des nombreux défis à relever dans le secteur de la microfinance, il est important qu’après cinq années de mise en œuvre de nos interventions, nous puissions capitaliser l’ensemble de tout ce qui a été réalisé pour définir un nouveau plan stratégique qui va couvrir les cinq années à venir », a déclaré le DG/Fnm pour justifier le contexte de la tenue de cette retraite intellectuelle.
A Grand-Popo, les cadres et agents du Fnm ont réfléchi sur l’ensemble des interventions de leur institution. « Ces interventions ne se limitent pas au Programme de microcrédits aux plus pauvres », a souligné M. Jean Comlan Panti. « Nous intervenons beaucoup dans le refinancement du secteur de la microfinance et là je peux dire que c’est une première dans l’espace Uemoa surtout que le mécanisme est accompagné d’une volonté politique clairement affichée. Le Fonds national de la microfinance, c’est aussi la grande innovation dans le domaine du financement des projets porteurs et viables au profit des jeunes. Il y a en effet le financement des Micros et très petites entreprises (Mtpe) grâce à l’appui conjoint de la Banque islamique de développement (Bid) et du gouvernement. En un an, nous avons financé plus de 265 micro-projets. Il y a aussi le financement des activités agricoles en milieu rural qui a permis d’impacter plus de 12.000 micro-entrepreneurs et le Crédit spécial d’appui aux cotonculteurs pour la gestion de la soudure », a poursuivi le DG/FNM.
Au cours de cette retraite, l’accent a été aussi mis sur un certain nombre de principes. A ce niveau, il a été question de voir la synergie positive qu’il faut mettre en place tenant compte en effet de l’existence des autres structures comme le Fonds national pour le développement agricole (Fnda)…pour voir comment il est possible de développer les interventions du Fnm de manière à ce que toutes les couches de la population béninoise puissent se retrouver dans ce qui se fait en arrivant à différencier l’ensemble des interventions du Fnm. Le souci d’éviter la cannibalisation de ces interventions a aussi retenu l’attention des cadres et agents du Fnm au cours de cette retraite intellectuelle qui a bénéficié de la pertinente contribution des administrateurs du Fnm, des cadres de la Direction de la promotion de la microfinance, du cabinet du ministre en charge de la microfinance…
Promouvoir la mésofinance
Pour M. Panti, le Bénin a aujourd’hui un important dispositif d’appui au secteur de la microfinance qu’il faut tout simplement valoriser à travers le Guichet unique de formalisation des entreprises (Gufe). « Comme nous appuyons aujourd’hui beaucoup de jeunes et au regard aussi de certaines de nos interventions que sont le Fonds de facilitation et le Guichet spécial capital risque, nous pensons orienter prochainement nos interventions vers la mésofinance pour permettre à ces jeunes que nous appuyons de bénéficier de crédits plus substantiels… », a dit le DG/Fnm pour qui, la mésofinance est un segment important pour révolutionner l’économie béninoise, surtout que l’Etat a décidé d’appuyer davantage les Pme et les Pmi.
De façon globale, assez de contributions venant des autres acteurs ont été recueillies au cours de cette retraite intellectuelle des cadres et agents du Fnm. Pour pouvoir capitaliser toutes les recommandations qui ont été faites, il a été mis en place un comité technique. Ce comité qui sera présidé par la Direction de la promotion de la microfinance du ministère en charge de la microfinance comprend quelques membres du Conseil d’administration du Fnm auxquels s’ajouteront des cadres de l’institution. Ce Comité travaillera à pouvoir retenir dans toutes les propositions qui ont été faites, les éléments importants qui feront l’objet de la mise en place du plan qui sera inséré dans le plan stratégique 2016-2021 du Fnm.
« Ensemble nous gagnerons la bataille de l’inclusion financière… »
La retraite intellectuelle des cadres et agents du Fnm a enregistré le soutien de Mme Naomie Azaria ministre en charge de la microfinance. Elle a salué l’effort de réflexion qui a été fait et surtout le dynamisme du personnel du Fnm. « Depuis ma prise de fonction à la tête du ministère de la microfinance, j’ai retenu quelque chose du Fnm : le sérieux et la qualité des services rendus à la population. Je voudrais saisir l’occasion qui m’est offerte pour féliciter le personnel du Fnm sans lequel les différents résultats qui font du Fnm la première initiative publique au monde d’appui à la microfinance certifié ISO 9001-2008 ne peuvent jamais être atteints… », a dit Mme Naomie Azaria. Poursuivant ses propos, elle a par ailleurs apprécié l’initiative prise par le Fnm de s’inscrire dans une remise en cause perpétuelle de son système de management pour être encore plus performant et atteindre les objectifs assignés par le Chef de l’Etat, notamment la réduction de la pauvreté. Elle s’est engagée à accompagner les cadres et agents du Fnm à traduire dans les faits les recommandations issues de leur retraite intellectuelle surtout que plusieurs d’entre ces recommandations s’inscrivent dans le cadre global des réflexions pour la pérennisation du Fnm et de ses interventions. « Ensemble nous sommes forts. Ensemble nous allons gagner la bataille de l’inclusion financière », croit fermement Mme Naomie.
Affissou Anonrin